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10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 04:00
La Vie Nouvelle n'est pas à proprement parler un journal aixois. L'hebdo savoyard, comme il se nomme lui-même, ne consacre bon an mal an qu'une seule page à la cité ex-thermale, sur la trentaine de pages qui constituent généralement son édition.

La Vie Nouvelle n'a d'ailleurs quasiment pas traité le conflit de thermes. Aussi le gros titre de la page aixoise de l'édition du 5 mars attire-t-il immédiatement le regard.


Un article qui commence fort : "à peine la privatisation entérinée" écrit la journaliste. La Vie Nouvelle aurait-elle des informations qui auraient été cachées au reste de la presse ? Car sauf erreur de notre part, la privatisation n'est toujours pas entérinée à ce jour, aucun décret ni aucune loi n'ayant encore acté le changement de statut de l'établissement.

Passons sur ce "détail", et venons-en au sujet même de l''article, à savoir pourquoi "ça bouge aux thermes". Et bien, si ça bouge aux thermes, c'est parce que l'établissement lance cette année deux nouvelles cures de 6 ou 18 jours, intitulés "mieux bouger".

Des "nouvelles" cures ? Ah bon !

Celles-ci s'appuient principalement sur deux soins, que La Vie Nouvelle qualifie de "soins les plus célèbres d'Aix les Bains", en l'occurrence le Berthollaix et l'enveloppement de boue. Pour le Berthollaix, on veut bien que ce soit une célébrité, et même une spécialité locale. Mais l'enveloppement de boue ! Voila bien typiquement un soin que toutes les stations thermales de rhumatologie utilisent.

Par contre, la douche-massage, une vraie célébrité et spécialité aixoise, ne semble pas être au menu de ces "nouvelles" cures. Et pour cause, dans douche-massage il y a massage. Et pour faire de massages, et il faut des masseurs. Et les masseurs, les dirigeants de l'établissement les ont proprement jetés il y a peu.

Pas vraiment "nouvelles" ses cures, à y regarder de plus près. Et ce ne sont pas les séances d'aquagym ni de gymnastique qui y changent quoi que ce soit. Cela fait plusieurs années que les thermes font appel à des kinésithérapeutes aixois pour les aider à monter les programmes de ces séances, qui existent déjà aux thermes.

La seule vraie "nouveauté", c'est qu'après plusieurs années où, sous l'impulsion de Dord, le bien-être a été présenté comme la panacée ultime, et la seule voie pour sauver les thermes, l'établissement revient vers une voie qui pendant ces mêmes années a été totalement négligée : le thermalisme médical.

L'honnêteté commanderait aux (ir)responsables de ces années de gâchis d'adopter un profil bas et de faire leur mea culpa. Chacun peut constater qu'au travers du discours officiel si bien retraduit par La Vie Nouvelle, il n'en est rien. Ces mêmes (ir)responsables se paient même le culot de nous faire croire qu'ils innovent



Pour en terminer avec cet article de La Vie Nouvelle, on ne peut résister au plaisir de vous livrer les termes de l'interview de Christian Jacquier, directeur de soins de l'établissement. Avec quelques commentaires du crû, forcément.

"C'est par l'innovation que nous allons redonner une dynamique aux Thermes" commence par déclarer l'intéressé. Pour ce qui est de l'innovation, c'est un peu raté nous semble-t-il (cf ci-dessus). Et puis, comment ne pas faire le parallèle entre cette déclaration de Christian Jacquier en 2009, à propos du retour au thermalisme médicalisé, et celle de Dord en 2002, à propos du bien-être. A sept années d'intervalle, les deux déclarations sont quasiment les mêmes mot pour mot. Sauf qu'elles parlent de deux "innovations' strictement opposées. Ironie de la petite histoire sans doute. En tout cas, souhaitons plus de succès à Christian Jacquier et à ses "innovations" que n'en a eu celle de Dord, qui est un échec patent.

"Depuis la privatisation, ceux qui ont décidé de rester sont au travail, et s'occupent des clients le mieux possible." poursuit Christian Jacquier. Bigre, serait-ce à dire qu'avant la privatisation, les personnels n'étaient pas vraiment au travail, et surtout ne s'occupait pas le mieux possible des clients ? Et puis, faut-il le rappeler à Christian Jacquier (apparemment oui), mais une partie des personnels qui s'occupent actuellement des clients n'a pas choisi de rester : elle a été réquisitionné par l'établissement qui, sans le renfort de ces personnels dont il venait de se débarrasser comme d'un vieux mouchoir usagé, il était incapable de fonctionner.

Et Christian Jacquier nous a gardé le meilleur pour la fin : "Le patient est devenu un client. Il a donc des exigences et nous devons le satisfaire (1)". On espère qu'aucun curiste n'aura l'occasion de lire cette phrase qui signifie en clair qu'avant la privatisation, le patient n'était qu'un patient, sans le moindre droit, et surtout pas celui d'avoir des exigences, que de toute façon l'établissement n'aurait eu aucune obligation de satisfaire !

Bel état d'esprit non ? Surtout de la part du directeur des soins du "premier" établissement de soins thermaux de France.


(1) On sollicite l'avis de nos lecteurs : d'après vous, devoir payer 7 euros pour une paire de sandales qui était jusque là fournie gracieusement dans le cadre des cures, c'est une des exigences formulées par les curistes clients et que les thermes se sont empressés de satisfaire ?
 
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