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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 11:45

Conséquence inattendue de la bataille législative autour de la loi Bachelot, la privatisation effective des Thermes Nationaux d'Aix les Bains pourrait être retardée. Initialement prévue au 1er juillet 2009, elle pourrait être repoussée d'un mois, voire bien plus.

Les parlementaires ont en effet un gros travail à réaliser sur ce texte : pas moins de 1.085 amendements ont été déposés, et le calendrier de travail n'a pas encore été fixé. De plus, l'opposition parlementaire n'exclut pas le dépôt d'un recours devant le Conseil Constitutionnel. Un recours qui, s'il était engagé, retarderait encore plus l'entrée en application de la loi Bachelot.

La partie n'est donc pas encore tout à fait gagnée pour Dord et les autres tenants de la privatisation. Et elle n'est donc pas totalement perdue pour ceux, dont Thierry Repentin, qui estime qu'il n'y a aucune urgence à privatiser l'établissement, et surtout que la piste de la SEM (société d'économie mixte) doit être plus sérieusement étudiée.

Pour le sénateur socialiste, la SEM permettrait aux collectivités publiques de valoriser les investissements qu'elles ont réalisés au sein des TNAB ces dernières années. Des investissements plus que considérables, puisque il s'agit de presque 8 millions d'euros pour le Conseil Général de la Savoie, et de 5 millions d'euros pour la région Rhône Alpes. Sans parler des quelques autres millions investis par la ville d'Aix les Bains.

Autant de millions d'argent public, l'argent des contribuables, le votre, qui, au final, ne bénéficieront qu'aux seuls actionnaires de la future société anonyme des thermes. Autant de millions auxquels il faut encore ajouter ceux que l'Etat (donc encore les contribuables) va injecter dans l'établissement afin de rééquilibrer ses comptes, avant de le livrer aux investisseurs privés.

Autant de millions que le député-maire d'Aix les Bains, vice-président du conseil d'administration des thermes, ne s'émeut gère de voir partir en fumée, au seul bénéfice des futurs acquéreurs privés de l'établissement. Monsieur Dord, en sa qualité de maire, est pourtant l'ordonnateur des dépenses d'investissement consenties par la ville. Mais il est aussi le premier et le plus ardent défenseur de la privatisation. Il en est même un des artisans.

Une position paradoxale sur laquelle l'élu refuse toute forme de débat. Rappelons par exemple qu'au début de l'année, il avait rejeté la demande du groupe Aix Avenir concernant l'organisation d'une séance spéciale du conseil municipal.

 

Le motif invoqué pour justifier ce refus était d'ailleurs époustouflant : « les thermes sont nationaux, gérés par l'Etat, et ne sont donc pas une question municipale » avait rétorqué Dominique Dord. A ses yeux, plusieurs millions d'euros investis par la commune, quelques centaines d'emplois locaux, des retombées reconnues sur l'activité commerciale et touristique de la ville ne suffisent donc pas à faire du devenir de l'établissement thermal une question municipale.


Aux terrasses des cafés, certains aixois commencent à se demander quels intérêts priment à Aix les Bains : ceux de la ville et de ses habitants, ou ceux de groupes privés.

 

L'arroseur arrosé
Pour quelle raison la privatisation des Thermes Nationaux d'Aix les Bains a-t-elle été incluse dans le texte de la loi Bachelot ? Un texte dont l'objet est de traiter de l'hôpital public en France. Mystère et boule de gomme. Ou presque.

A l'évidence, il s'agissait de noyer la privatisation des TNAB dans un texte fleuve, histoire de ne pas trop attirer l'attention. D'une certaine façon, la manœuvre est couronnée de succès : les médias parlent à longueur de journée de la loi Bachelot, mais n'évoquent jamais le sujet de la privatisation des TNAB.

Mais cette manœuvre a aussi une contrepartie : la loi Bachelot génère une forte opposition, avec une bataille législative qui traine en longueur. Et par voie de conséquence directe, la privatisation aussi. De « l'arroseur arrosé » ou du « tel est pris qui croyait prendre », on se sait quelle expression convient le mieux ...
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