Une des tâches qui attend Dord dans sa nouvelle fonction de trésorier de l’UMP, c’est d’équilibrer les comptes du parti. Un « défi » qu’il espère pouvoir relever dès 2011, c'est-à-dire l’année prochaine. Voila qui mérite qu’on s’arrête quelques instants sur cette perspective.
Arrêtons-nous tout d’abord sur le fait que les comptes de l’UMP soient déficitaires. S’il s’agissait d’une structure privée ne maniant que des fonds privés, on s’en moquerait un peu, voire beaucoup. Mais l’UMP est un parti politique. Et même le parti majoritaire en France. Il bénéficie donc d’un financement public. Qui dans son cas représente 66,2% de ses recettes. Lesquelles s’élèvent à plus de 52 millions d’euros (chiffres 2008). En 2008, l’UMP a donc bénéficié de près de 34,5 millions d’euros de financement public. Une somme qu’on ne trouve pas sous le sabot d’un cheval. Et qui justifie donc qu’on s’intéresse de plus près à ce que l’UMP fait de l’argent de nos impôts. Notamment pour essayer de comprendre comment le parti peut se retrouver en déficit.
Et c’est là que ça devient très intéressant. Car puisque Dord a déclaré qu’il espérait pouvoir rééquilibrer les comptes de l’UMP en 2011, c’est forcément que ceux-ci sont déficitaires aujourd’hui (et plus exactement à fin 2009, date des derniers comptes arrêtés). Or figurez-vous que pour les derniers comptes publiés au journal officiel (ceux de 2008), l’UMP affiche un excédent de plus de 10 millions d’euros pour un budget d’environ 52 millions d’euros.
Comment l’UMP a-t-elle pu, sous la houlette de son très compétent ministre-trésorier Eric Woerth, passer d’un bénéfice de plus de 10 millions d’euros fin 2008 à un déficit au montant inconnu en 2009 ? Mystère et boule de gomme.
Voila qui révèle une bien piètre capacité à gérer un budget. Ce n’est pas donné à n’importe qui de se retrouver une année avec un bénéfice de plus de 10 millions et l’année suivante avec un déficit. Encore moins quand le bénéfice représente près de 20% du budget global. Et comme les deux tiers des recettes de l’UMP en 2008 provenaient d’un financement public, on peut s’interroger sur la capacité de l’UMP à gérer les finances publiques. Dommage pour un parti dont le chef de file, le président de la République en personne, veut que chaque euro d’argent public dépensé le soit de façon utile et légitime.
Quoi qu’il en soit, et si ce déficit est avéré, on souhaite bien du courage aux dirigeants et militants de l’UMP pour le redressement des comptes de leur parti. Si Dord s’applique à rétablir l’équilibre comme il l’a fait pour les thermes nationaux d’Aix les Bains, cela promet ! Car le retour à l’équilibre financier des thermes, cela fait presque une décennie que Dord le promet aux aixois. Et d’année en année, le déficit se creuse, et la promesse d’un retour à l’équilibre est reportée à plus tard. Aux dernières nouvelles, c’était pour 2012, avec le soutien financier de la commune à un établissement qui a été … privatisé. Tiens, une collectivité publique pourrait donc financer le déficit d’une société privée, étonnant non ?
LE MOT DE LA FIN
Afin de soutenir notre Grand Dom dans la tâche ardue qui l’attend, on se permet de lui souffler quelques idées. Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, il pourrait commencer par demander à chaque groupe local UMP de faire des économies. Et, charité bien ordonnée commençant par soi-même, appliquer cette bonne résolution à son UPA aixoise. Qui pourrait abandonner son local en centre ville pour une salle à la maison des associations par exemple. Qui pourrait aussi faire ses réunions dans cette même maison des associations, plutôt que dans les très coûteux salons d’apparat du Casino Grand Cercle. Il est vrai que le standing de la maison des associations n’est pas exactement le même. Mais la faute à qui ? (lire par ailleurs La maison des associations : à l’écart et sans budget)