Un petit coin de la baie de Mémard va bientôt être l’objet du chantier du siècle. Non, on ne parle pas du réaménagement à 700.000 euros du sentier existant. Ca, c’est de la gnognotte. Proportionnellement parlant en tout cas. Le chantier auquel on fait allusion va lui se dérouler chez un couple de particuliers, qui habite une charmante demeure directement sur les berges du lac.
Au prétexte de protéger le puits de Mémard, leur propriété de 2.058 m² va bientôt être amputée de quelques 100 m². 100 m² sur lesquels se trouvent précisément une annexe faisant office de garage, et dont on ne voit pas très bien en quoi elle menace le puits de Mémard. Quoi qu’il en soit, la municipalité a décidé d’user de son bon droit. Tout en se montrant très généreuse avec les « expropriés ». A qui le conseil municipal a décidé de verser près de 75.000 euros, afin qu’ils puissent reconstruire leur garage un peu plus loin sur leur propriété. Rappelons que lors de la même séance du conseil municipal, les élus de la majorité ont aussi décidé de vendre un tènement immobilier appartenant à la ville pour 150.000 euros. Soit le double de « l’indemnité » accordée aux propriétaires mémardiens. Mais le tènement en question se trouve être constitué de 1.500 m² de terrain bien placé, sur lequel on trouve une grande bâtisse de plus de 150 m². A rénover certes, mais on a bien du mal à comprendre qu’un vieux garage de 40 m² vale 75.000 euros, et qu’une ancienne bâtisse de 150 m² sur 1.500 m² de terrain ne puisse pas valoir plus de 150.000 euros. On a encore plus de mal à comprendre que cette dernière vente n’ait fait l’objet d’aucune publicité. Parce qu’à ce prix là, nul doute que plus d’un acquéreur se serait présenté.
Pour en revenir à notre garage, si on parle de chantier du siècle, c’est un peu à cause de son prix. Mais pas uniquement à cause de son prix. Car figurez-vous que pour réaliser ce bien modeste ouvrage, si on en croit le panneau de permis de construire (photo ci-dessous), les propriétaires semblent avoir fait appel à un groupe qui ne compte pas moins de sept agences d’architecture et d’urbanisme. Avec en son sein trois cabinets spécialisés en architecture du paysage, en atelier des sites (sic) et en sociologie et colorisme. Sans compter une équipe complète d’ingénierie dans des domaines aussi variés que les structures, les études thermiques, l’acoustique, la géotechnique, la qualité environnementale du bâtiment ou encore les VRD.
Mobiliser autant de compétences et d’agences d’architecture pour un simple garage, ça laisse baba. Et c’est peut-être là qu’il faut chercher la raison du coût exorbitant de cette modeste annexe …
A lire ou relire : Affaires foncières – Rien n’est trop beau ni trop cher pour protéger le puits de Mémard (encore un scandale immobilio-politico-financier ?)