Répondant aux récentes critiques des écologistes aixois d’EELV, le maire d’Aix les Bains étale son bla-bla dans le DL, mais ne fournit aucun élément concret ni aucun chiffre à l’appui de ses dires. Et comme l’office du tourisme (OTT) est tout aussi muet, il est plus que tentant de dire que ce silence n’est du qu’à une seule chose : l’inexistence de ces éléments concrets !
« IL Y A ASSEZ PEU D’ANTI ». AH BON ?
D’après D.DORD, il y aurait assez peu d’opposants ou de mécontents de Musilac. Ah bon ? Mais comment diable a-t-il fait pour mesurer leur nombre ? Y a-t-il eu une grande enquête réalisée auprès de toute la population ? Non. Y a-t-il eu un simple sondage ? Non plus. Le seul argument avancé par le maire, c’est qu’il n’y aurait personne à la réunion publique organisée avant la tenue du festival. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Pour autant que l’on sache, seuls les riverains immédiats, ceux qui doivent subir le bouclage du quartier et ses laissez-passer, sont conviés à cette réunion. Laquelle n’a pas pour but de débattre, mais juste de dire aux riverains « ça va se passer comme ça et pas autrement, faudra faire avec ! ». On comprend que personne ou presque ne s’y rende.
« FAIRE DU BRUIT DANS UN FESTIVAL ROCK, C’EST MALHEUREUSEMENT LA RÈGLE DU GENRE ». POSSIBLE, MAIS ÇA N’EXCUSE PAS TOUT !
Là encore, c’est le maire qui le dit. Difficile d’après lui de faire du rock sans décibels. Sur le fond, on ne peut pas lui donner totalement tort. Les rockeux ont souvent tendance à monter allègrement le son de leurs amplis. Mais pour autant, l’argument ne vole pas bien haut. Et n’excuse en aucune façon les débordements outranciers qui se produisent chaque année. Pour le concert des Chemical Brothers, on a pu mesurer un niveau sonore régulièrement au-dessus de 85 dB, dans un quartier situé à près de 1,5 km de la scène ! Petit rappel : 85 dB, c’est le seuil d’alerte à partir duquel des lésions auditives sont possibles. Si le maire se met à tolèrer les abus de la part de Musilac, voire carrément à les trouver normaux au prétexte qu’ils sont « la règle du genre », il va devenir difficile de faire appliquer la loi à Aix les Bains. Où on finit d’ailleurs par se demander ce qui l’emporte : la loi, ou bien les « règles d’usage ».
Que pensez-vous qu’il arriverait à un jeune qui se ferait arrêter par la police en raison de l’absence de pot d’échappement (et donc de la présence de beaucoup de bruit) sur son scooter, s’il arguait aux policiers que « dans les cités, c’est la règle du genre » ? Il y a peu de chances que les forces de l’ordre le laisse repartir sans le verbaliser. Il est même probable que son scooter serait saisi. Et il n’est pas improbable qu’on lui collerait en plus une amende pour outrage à agent. Pourtant, il n’aurait fait qu’employer pour sa défense le même argument que celui de D.DORD pour celle du déluge de décibels musilaciens. Si l’un est recevable, l’autre doit l’être aussi. Ou alors les deux doivents être irrecevables.
« LES HOTELIERS ET LES RESTAURATEURS ONT AFFICHÉ COMPLET ». COMPLET VESTON ?
Voila une fois de plus une affirmation bien péremptoire, qui demanderait à être étayée par la présentation d’éléments et de chiffres concrets. On se souvient des photos mises en ligne par le Journal d’Aix les Bains, et prise aux terrasses des restaurants du Grand Port pendant l’édition 2011 de Musilac : pas un consommateur en terrasse, alors que le temps et l’heure s’y prêtaient tous deux. Vous avez dit complets ? Mais quand bien même d’autres auraient fait le plein, encore faudrait-il être sûr que Musilac en soit bien la raison. Et comme personne ne prend la peine de le vérifier, on demeure sceptiques. D’autant qu’on doute qu’un WE de 14 juillet, en période de vacances estivales doublée d’un pont de 4 jours, Aix les Bains ne voit pas débarquer en ses murs des visiteurs attirés par autre chose que par Musilac. Ou alors si tel n’est pas le cas, c’est que la ville n’est vraiment pas une destination touristique attractive !
Il conviendrait par ailleurs d’établir une comparaison avec les périodes sans évènement particulier. Ainsi qu’une comparaison avec les autres évènements estivaux. Comme le Lac en Fête, ou encore le Navig’Aix. Des manifestations qui attirent beaucoup de monde (lire par ailleurs), sans coûter des centaines de milliers d’euros aux contribuables aixois …
« DES RETOMBÉES EN TERMES D’IMAGE ». LESQUELLES, POUR QUI, POUR COMBIEN ?
D.DORD parle de retombées en termes d’image pour la ville. Mais à quoi fait-il donc allusion ? Pas la moindre trace dans les rapports d’activité de l’OTT d’une quelconque étude sur l’impact de Musilac pour ce qui concerne l’image d’Aix les Bains auprès de la population française. Oui, on dit bien de la population française puisque, d’après le maire, les retombées ont une ampleur nationale. Rien que ça ! « On s’est constitué un pressbook d’envergure nationale » déclare-t-il. Euh, ça veut dire quoi au juste ça ? Il ajoute ensuite « Ca vaut toutes les campagnes de communication ». Ah bon ? Mais ça vaut combien au juste ce « pressbook d’envergure nationale » ? Plusieurs centaines de milliers d’euros chaque année. Mais combien précisément, ça demeure un secret bien gardé. Car au-delà de la subvention versée par l’OTT (donc hors du contrôle des élus, on se demande bien pourquoi) et qui serait cette année de 340.000 euros, il y a toute l’aide logistique directe ou indirecte fournie par la ville. De quoi atteindre 1 M€ par an écrivait récemment le Journal d’Aix les Bains.
A titre de comparaison, le budget total des toutes les actions de promotion et de communication menées par l’OTT en 2010 était de 618 K€. La subvention versée à Musilac, et qui n’est pas comprise dans ce total, représente déjà à elle seule 55% de ce budget. Rien que ce chiffre suffit à dire qu’on ne peut pas se contenter d’affirmations lancées à l’emporte-pièce à propos de présumées retombées d’envergure nationale. Il faut les mesurer, les quantifier, et voir combien chaque euro dépensé par la ville pour Musilac rapporte, et à qui.
Ce n’est sûrement pas une chose simple à faire. C’est en tout cas plus compliqué que de lancer de grandes imprécations à la face du public. Encore que … Il existe sans doute un ou deux petits trucs qui permettraient de se faire une idée des retombées de Musilac et de sa fréquentation. Par exemple en comparant les courbes d’évolution du nombre de spectateurs et de l’activité touristique de la ville. Ou encore en interrompant la tenue de Musilac pendant 1 ou 2 années, histoire de voir si cette activité en subit ou pas le contrecoup.
Mais comme il est fort probable qu’une telle alternative un jour échoit, on peut déjà vous livrer en avant-première le texte des prochains déclarations de la municipalité à propos de Musilac : « bla bla bla, bla bla bla, patati et patata, tournicoti tournicota … etc ! ».