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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 07:45

Depuis 2006, l’école privée Peyrefitte occupe 1.000 m² de l’aile sud des anciens thermes. Pour un loyer dont la modicité ne cesse de surprendre : 5.000 euros par an (pas par mois, par an !) les premières années, puis 10.000 euros par an depuis 2010.

 

Le cas de l’école Peyrefitte pose des tas de question. Comment se fait-il qu’une société privée bénéficie ainsi d’un tarif aussi bas, sans le moindre rapport avec les prix de l’immobilier commercial sur Aix les Bains ? Comment se fait-il que cette école privée ait été autorisée à s’installer dans les anciens thermes, alors propriété de l’état, alors que seule la ville d’Aix les Bains bénéficiait d’une convention d’occupation ? Comment se fait-il que depuis que le conseil municipal a décidé d’user de son droit de priorité pour acquérir les anciens thermes (délibération du 28 juin 2010), le devenir de l’école Peyrefitte en ces lieux n’ait pas été évoqué ? Faut-il en déduire que cette société privée va continuer à bénéficier de ce tarif de faveur, pour occuper des locaux qui appartiennent désormais aux contribuables aixois ?

 

Autant de question sans réponses à ce jour. Et la situation risque de se corser encore un peu plus. Dans quelques jours, ou tout ou plus quelques semaines, la Compagnie Européenne des Bains (Valvital) va devenir l’heureuse propriétaire des thermes aixois. Pour la modique somme de 6 millions d’euros, cette société privée s’est offert un joli panier garni. Dans lequel on trouve :

 

- le fond de commerce des thermes (25.000 curistes plus la clientèle de l’espace bien-être)

- les marques commerciales et leurs produits dérivés

- les thermes Chevalley, inaugurés il y a une dizaine d’années, entièrement payés par les contribuables

- le parking souterrain des thermes Chevalley, sur 3 niveaux, avec ses 350 places

- 3 hectares de terrains constructibles à proximité immédiate du centre ville, bénéficiant d’une bonne exposition et d’une vue magnifique

- les sources thermales et leur usage exclusif

- une blanchisserie industrielle en parfait état de fonctionnement, implantée sur plus de 5.000 m² de terrain

- une centaine de places de parking idéalement situées en plein centre ville

- les 3 hectares du parc de Verdure, accompagnés de leur théâtre et de leurs kiosques

 

On a beau savoir que les thermes nationaux n’étaient pas en bonne santé financière (la faute à qui ?1), on a quand même bien du mal à croire qu’une société en plein redressement (dixit le tandem Dord-Plat) avec tout son patrimoine matériel et immatériel, ne vale pas plus de 6 millions d’euros.

 

 

ThermesAdm.jpgMais si on dit que la situation risque de se corser, c’est parce que pour exercer leur activité, feux les thermes nationaux utilisaient, en sus de leur patrimoine propre déjà important, quelques milliers de m² de bureaux situés dans les anciens thermes, en centre ville, face à la mairie. L’accueil, la réservation, le marketing, la boutique, l’informatique, la direction : tous ces services ont leurs locaux dans les anciens thermes. Des locaux qui ont été refaits entièrement à neuf il y a quelques années à peine. Et dont les travaux de rénovation ont été entièrement payés par les contribuables, puisqu’il s’agissait exclusivement d’argent public.

 

On voit mal comment Valvital pourrait du jour au lendemain déménager l’ensemble de ces services dans les bâtiments de Chevalley qui lui appartiendront bientôt en propre. L’exploitant privé va donc devoir continuer à occuper plusieurs milliers de m² dans les anciens thermes. Donc dans des locaux appartenant à la ville d’Aix les Bains, et dont les travaux de réfection (plusieurs millions d’euros) ont été payés sur fonds publics.

 

Pour ce faire, Valvital va-t-elle bénéficier du même tarif très avantageux (10 euros par an et par m²) que sa future voisine l’école Peyrefitte ? Si oui, les contribuables aixois et savoyards seront en droit de se demander une seconde fois pourquoi ils paient de leur poche pour le compte de sociétés privées. Et si non, ce sont les dirigeants de Valvital qui pourraient demander au maire de la ville pourquoi il ne leur accorde pas ce qu’il accorde à d’autres.

 

Affaire à suivre quoi qu’il en soit.

 

 

1 Jusqu’en 2000, les thermes gagnaient de l’argent. Ensuite est venu le thermalisme à paillettes, l’EPIC, un directeur engagé parce qu’il venait de se faire virer par les électeurs de sa fonction de député, la transformation en SA, et enfin la privatisation. On vous laisse deviner quel est le facteur commun à tous ces éléments. Un indice, c’est un homme politique mais ce n’est pas Oliver Besancenot !

 

ThermesAccueil.jpg

Au rez-de-chaussée, le service accueil ...

 

ThermesBoutique.jpg

... et la boutique de vente des produits dérivés.

 

ThermesAdm2.jpgAu 1er étage on trouve : la direction communication et développement, le service

communication, les réservations, le courrier et le service informatique

 

ThermesEspaceCuristes.jpg

Sans oublier l'espace curistes pour clore le bal.

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