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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 07:45

ChapeauOrangePlume.jpgLa chef de file des élus municipaux Modem d’Aix les Bains avait annoncé la couleur dès le début. Malgré leur ralliement à liste emmenée par Dominique Dord, il était hors de question de n’être que des béni-oui-oui. Chacun appréciera, avec son propre regard, ce qu’il est advenu de cette belle promesse. Avec son propre regard, ou via celui de l’œil des premières caméras de surveillance qui seront bientôt installées en centre ville.

 

Au mois d’avril 2010, il y à peine 2 ans, soit une éternité en politique, l’association de soutien aux élus Modem aixois publiait un intéressant article sur la question de la vidéosurveillance. Un article dont le titre, « Faut-il à ce point vouloir tant ressembler à Annecy ? », introduisait bien le propos. Un propos dont le moins que l’on puisse dire est qu’il était assez critique à l’encontre de la façon dont se déroulait le « débat » autour de la mise en place de la vidéosurveillance à Aix les Bains. L’association Aix Elan commençait par rappeler que le sujet de la vidéosurveillance ne constituait certainement pas la vraie préoccupation des aixois. Avant de dénoncer, à mots couverts, l’organisation d’un débat fermé et orienté au sein de la seule UPA.

 

« AIX ELAN qui a toujours été très attentif à ce sujet de société, car il s’agit du respect des libertés individuelles, souhaite un vrai débat très ouvert sur ce sujet pour que les vrais problèmes soient pris en compte » écrivait alors l’association sur son blog. Avant de conclure quelques lignes plus bas par ces mots : « Aix ELAN souhaite que ce dossier soit débattu techniquement, financièrement et démocratiquement au sein de la seule structure compétente en la matière le Conseil Municipal, si nécessaire conseillé par des experts ».

 

En 2010, Aix Elan et les élus que l’association soutient appelait donc de leurs vœux un débat ouvert et démocratique sur la question de la vidéosurveillance à Aix les Bains. Voila qui, effectivement, ne ressemble pas à une attitude de béni-oui-oui. Sauf que. Sauf que, depuis 2010, qu’est-il advenu de ce débat ? Rien. Strictement rien. Dord et Beretti ont continué à le mener dans l’ombre, en vase clos, au sein de leur propre association de soutien, l’UPA. En n’invitant à débattre (?) que de chauds partisans de la vidéosurveillance. Pire, alors même que le conseil municipal n’a toujours pas été appelé à se pencher sur la question, la décision d’implanter des caméras est déjà prise. Beretti n’hésite d’ailleurs pas à en faire part à la presse et à communiquer tous azimuts sur le sujet. En clair, le débat ouvert que le Modem aixois appelait de ses vœux est passé à la trappe. Et la seule structure compétente (sic) pour se prononcer sur cette question a été court-circuitée, et ne sera, une fois de plus, qu’une simple chambre d’enregistrement pour une décision prise par ailleurs, en petit comité.

 

Voila qui, en toute logique, aurait du conduire le Modem aixois à une réaction virulente. Eh bien non. Ceux qui prétendent ne pas être des béni-oui-oui se taisent. Pire, ils approuvent tacitement d’avoir ainsi été roulés dans la farine. On en veut pour preuve, outre leur silence assourdissant, cet article mis en ligne le 27 janvier sur le blog de l’association. L’article revient sur la cérémonie des vœux du maire. Et concernant la vidéosurveillance, il se borne à faire ce constat :

AixElan27jan2012.jpg 

 

C’est tout. Pas le moindre commentaire. Pas la moindre remarque. Rien que le néant. Que Dord et Beretti aient décidés sans même prendre l’avis du conseil que des caméras allaient être installées ne semble choquer personne au sein d’Aix Elan. Qu’aucun débat ouvert et public n’ait eu lieu non plus. Ite missa est. Amen. Si ça ce n’est pas être des béni-oui-oui, c’est quand même vachement bien imité !

 

 

On peut espérer qu’à minima, les membres d’Aix Elan et les élus qu’ils soutiennent aient débattu du sujet en interne. Mais qu’est-ce qui les empêchait, en parallèle, d’organiser par eux-mêmes ce fameux débat ouvert qu’ils disaient réclamer et que le tandem Dord-Beretti leur refusait ? Rien. Si ce n’est le fait de ne pas aller à l’encontre de ce que le maire et son premier adjoint avaient décidé. Là encore, la ressemblance avec des béni-oui-oui est plutôt flagrante.

 

LE MOT DE LA FIN

Dans ses vœux (pieux) de 2010, Aix Elan envisageait le recours à des experts pour conseiller les élus municipaux. La municipalité aixoise a effectivement confié une mission de diagnostic à une société experte en matière de vidéosurveillance. Pour autant que l’on sache, ni les élus Modem du conseil ni leur association de soutien n’ont trouvé quoi que ce soit à redire sur le choix de la société en question. Laquelle présente pourtant la caractéristique d’être à la fois juge et partie. D’un côté elle propose des missions d’étude et de diagnostic sur la vidéosurveillance. De l’autre elle est partie prenante dans des chantiers de mise en place de système de vidéosurveillance. Une dualité qui est loin de garantir l’objectivité et la neutralité nécessaire.

 

En revanche, pour d’autres experts, leur neutralité et leur objectivité sont indiscutables. On veut parler des magistrats de la Cour des Comptes. Lesquels se sont penchés très sérieusement sur la vidéosurveillance. Et ont rendu leur rapport en 2011. Loin de l’optimisme béat du gouvernement et des élus qui le suivent bêtement dans son grand plan « on met des caméras partout », les magistrats de la Cour des Comptes soulignent l’absence d’études suffisamment fiables démontrant l’efficacité des systèmes de vidéosurveillance. Le rapport va jusqu’à épingler les bidonnages qui jalonnent l’étude commandée par le gouvernement. Et pointent du doigt les coûts exorbitants pour les collectivités. Bref, même pour les plus chauds partisans de la vidéosurveillance, impossible de ne pas avoir quelques doutes (et même un peu plus) après la lecture de ce rapport.

 

Pourtant, entre les experts neutres et objectifs de la Cour des Comptes, et ceux de la société Althing, Beretti, Dord et avec eux tous les élus de leur majorité de béni-oui-oui, ont tranché sans hésiter en faveur des seconds. Imaginons un instant que l’un d’entre eux, pour ses besoins personnels, soit conduit à s’adresser à un expert afin de choisir au mieux le mode de chauffage de sa future maison. Imaginons que deux experts lui proposent leurs conseils. Le premier serait de l’ADEME (agence départementale pour la maitrise de l’énergie). Il n’aurait donc aucun intérêt à recommander tel système au détriment d’un autre. Il serait assurément neutre et objectif. Le second serait lui aussi un expert, mais travaillant au sein d’une entreprise qui installerait des systèmes de chauffage. Et plus précisément uniquement des chaudières au fioul. A votre avis, quelle serait la recommandation de ce second expert ? Et à qui nos élus choisiraient-ils de s’adresser et de faire confiance pour leurs besoins personnels ? Sans nul doute à l’expert de l’ADEME. Parce que le contraire serait idiot. Mais alors pourquoi ne pas faire de même quand il s’agit d’évaluer l’intérêt de la collectivité aixoise à installer des caméras de surveillance ?

 

 

 

Pour lire l'intégralité de l'article d'AIx Elan du 3 avril 2010, cliquez sur l'image ci-dessous (fichier PDF)

 AixElan3avr2010.jpg 

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