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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 07:45

MarcheAix.jpgLe quartier de Lafin était autrefois connu des aixois pour ses tours HLM. A propos desquelles les avis divergeaient d’ailleurs. Plusieurs d’entre elles ont été démolies. Depuis quelques mois, le quartier est plutôt connu des aixois, mais aussi au-delà des limites de la ville, pour ses voitures incendiées et ses bus caillassés. Saluons donc l’idée exprimée par Pascal Peller (adjoint aux quartiers) de mettre en place un nouveau marché au cœur même de ce quartier de Lafin. De quoi y ramener un peu de vie, d’animation, et de quoi recréer du lien social. Cela n’empêchera certes pas les problèmes ni les violences. Il suffit de voir ce qui se passe à Chambéry le Haut où un marché hebdomadaire se tient pourtant depuis des années. Mais l’idée est néanmoins plus que bonne. Reste à espérer que ce ne sera pas qu’une idée en l’air, et qu’elle trouvera une traduction concrète à brève échéance. Avec un peu de chance, les prix qui y seront pratiqués seront plus abordables que ceux des marchés du centre ville. Ce qui pourrait aussi attirer une clientèle extérieure au quartier, qui pourrait ainsi se rendre compte qu’il ne mérite sûrement pas toute la défiance que nombre d’aixois nourrissent à son encontre1.

Pour la petite histoire, on rappellera qu’un bon nombre de produits frais, notamment parmi les fruits et légumes, que l’on trouve sur les marchés d’Aix les Bains et de Chambéry le Haut, ont la même provenance. Quand ils ne sont pas apportés par les mêmes camions. Ce qui n’empêche pas les consommateurs de constater des écarts de prix allant facilement du simple au double, pour les mêmes produits.

Ce n’est pas au marché d’Aix les Bains, mais à celui de Chambéry le Haut, que la navette affrétée par la ville devrait emmener les bénéficiaires des aides du CCAS. Ils y trouveraient des prix bien plus en rapport avec leurs maigres moyens financiers. Allez, on croise les doigts : encore un peu de patience et ils pourront se contenter d’aller faire leur marché à Lafin.

Quartier pour qui ce ne sera donc pas Lafin … des haricots, mais le nouveau début de … Lafin.

 

 

1 On en connait plus d’un qui, sortant du vieux hameau de Lafin, font un détour pour ne pas traverser le quartier HLM. Et pas mal d’autres qui verrouillent leurs portières avant de le faire. Aussi navrant que stupide.

 

 

LE MOT DE … LAFIN
Les politiques aiment bien les marchés. Ils y font leurs emplettes de voix en période électorale. Il est vrai qu’il n’y a guère que sur les marchés que l’on trouve une telle concentration de poires et de bonnes pommes prêtes à croire tout ce que des candidats en campagne peuvent leur promettre. Et puis, pour un candidat, rien de tel qu’un marché pour nous vendre ses salades. Ce ne sont ni Dord ni Loiseau qui diront le contraire. Sur les marchés, les poignées de mains se servent à la louche, comme les olives. Reste à savoir si un marché situé dans un quartier « sensible et difficile » (ou réputé comme tel) séduira autant des candidats qui remplissent habituellement leurs cabas avec les voix d’électeurs qui n’y habitent pas. Et puis, il pourrait se trouver quelques « agités » prêts à leur offrir un relooking façon tête de chou !


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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 07:45

Suite au départ de Valérie Pandélis, qui abandonne son petit commerce aixois pour rejoindre une grande enseigne nationale dans la zone commerciale de Grésy, la FAAC s’est dotée d’un nouveau président, en la personne de Bernard Koenigsberg. Les déclarations de ce dernier à la presse locale ne manquent pas de surprendre.

 

Si l’on en croit l’Hebdo des Savoie1, Bernard Koenigsberg entend « redonner un souffle nouveau au commerce aixois ». Bigre, voila qui sonne un peu comme le renouveau du thermalisme, ou la renaissance du tourisme. Et comme tout un tas d’autres « re » dont on nous rebat les oreilles depuis fort longtemps. Tenez par exemple, puisqu’on parle de commerce, en avril 2010 l’ex-présidente de la FAAC s’affichait dans la presse aux côtés de Marina Ferrari (adjointe au commerce) pour affirmer de concert que « Aix les Bains avance, et ses commerces aussi ». En octobre 2008, la même adjointe n’hésitait pas à clamer, toujours par voie de presse, que « l’objectif est de faire d’Aix une grande galerie commerciale ! ». Et c’est encore Marina Ferrari qui, fin 2008, affirmait (sans rire) que la ville était en train de développer un site internet dédié au commerce aixois.

 

Autant d’affirmations qui laissaient penser que le commerce aixois se portait bien, qu’il était déjà dynamique et que ça allait encore s’améliorer. Alors pourquoi diable ce commerce si dynamique aurait-il besoin aujourd’hui d’un souffle nouveau ?

 

Sans doute parce que si comme le disaient ces dames en 2008, la ville avance, elle avance mais droit dans le mur. Sans doute aussi parce qu’on ne peut pas dire que la grande galerie commerciale annoncée n’a pas vraiment vu le jour (mais faut-il s’en plaindre ?). Sans doute aussi parce que le site internet du commerce aixois qui était parait-il en développement à l’époque n’existe toujours pas sur internet. Il est vrai que cela ne fait « que » 3 ans que Marina Ferrari a annoncé son développement.

 

 

1 Et pourquoi ne le croirait-on pas, le journaliste auteur de l’interview publié dans l’édition du 1er décembre faisant plus que correctement son travail, malgré le contexte difficile.


 

LE MOT DE LA FIN

Le fameux (fumeux) site internet du commerce aixois promis par Marina Ferrari en 2008 n’existe toujours pas. Visiblement le projet est tombé à l’eau. Puisque Bernard Koenigsberg parle aujourd’hui d’utiliser les services du site achat-ville.com. Quand on pense que cela fait des années que la voisine chambérienne a développé et mis en ligne son propre site http://www.chamberyenville.com/, on se dit que finalement, le commerce aixois a peut-être bel et bien besoin d’un nouveau souffle !

 

 

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31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 07:45

EssorHotelParc.jpgIls étaient tous très fiers de poser pour les journalistes lundi 17 octobre (voir ci-contre extrait de l’article de l’Essor). Qui ça ? Mais les élus du coin, en compagnie du patron du Grand Hôtel du Parc, Oliver Allard.

 

Tellement fiers qu’ils en pavanaient presque. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’à Aix les Bains, un hôtel de refait une beauté. Depuis 10 ans, les hôtels aixois auraient plutôt tendance à fermer leurs portes. Près d’une quarantaine y ont été contraints. Victimes pour la plupart du renouveau du thermalisme aixois (sic). Renouveau à la sauce Dord : 100.000 curistes perdus, et près de 150 M€ en moins pour l’économie aixoise. De quoi la mettre à mal. Et notamment les hébergeurs, avec en première ligne les hôteliers.

 

Et ce n’est pas fini. Car désormais la municipalité travaille main dans la main avec Valvital pour créer une résidence hôtelière intégrée aux thermes Chevalley. De quoi piquer encore des clients aux quelques hôtels survivants. Le bradage des thermes à Valvital ce n’est visiblement pas assez. Il faut encore enfoncer le clou.

 

Et tout ça avec le sourire sur la photo s’il vous plait. C’est amusant, quand les hôtels aixois ont fermé les uns après les autres, on n’a pas le souvenir que nos élus soient allés se faire tirer le portrait en compagnie des patrons.

 

Allard-Dord : le duo gagnant du thermalisme aixois ?

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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 07:46

A chaque fois que la mairie lance un chantier, ou qu’un chantier se lance sans qu’elle y soit vraiment pour quelque chose, la mairie ressort le même argument : cela fait travailler les entreprises locales. On n’est pas très sûr que le rôle d’une collectivité publique soit de lancer des chantiers juste pour faire travailler les entreprises locales. Et puis ça fait un peu planification étatique à la soviétique non ?

 

Enfin bref. Toujours est-il que quand le chantier de l’immeuble La Péniche a (enfin) démarré, force était de constater qu’effectivement, les entreprises locales n’avaient pas été oubliées. Mais à y regarder de plus près sur le panneau où figuraient les noms des entreprises attributaires des différents lots, il y manquait quelque chose : aucune ne s’était vu attribuer la réalisation du gros œuvre. Elément pourtant on ne peut plus indispensable à un bâtiment, chacun en conviendra.

Chemkostav.jpg

 

 

ChemkostavFourgon.jpgSimple oubli ou étourderie ? On peut se le demander en voyant aujourd’hui que l’entreprise chargée de réaliser le gros œuvre, dont le nom a été ajouté au feutre sur le panneau à la rubrique « sous-traitants », n’est pas franchement locale. La société CHEMKOSTAV HSV, si elle a bien une adresse postale en France (à Meythet), est en effet une société slovaque. Comme le rappellent les immatriculations de ses véhicules stationnés sur le chantier. Chantier sur lequel on n’entend pas beaucoup parler français d’ailleurs. On aurait initialement voulu cacher le fait que l’entreprise attributaire du principal lot de construction n’avait rien de locale qu’on ne s’y serait pas pris autrement.

 

C’est la société Sollar qui réalise ce chantier. On avait déjà un peu de mal à comprendre comment une société censée être un acteur du logement social pouvait cumuler près de 22 M€ de bénéfices nets (après impôts) sur les 6 dernières années. A priori, le but d’un organisme censé faire du logement social n’est pas d’engranger des bénéfices. Encore mois d’atteindre une rentabilité nette de près de 15% !

 

On comprend encore mois que cette entreprise, censée faire du social en France, aille chercher des ouvriers en Slovaquie pour faire ses chantiers.

 

Autant de détails qui auront sans doute échappés à la mairie d’Aix les Bains. Ou qu’elle n’a pas voulu voir. En tout cas on n'a pas encore entendu le maire se vanter de faire travailler des entreprises et des ouvriers slovaques !

 

 

 

POUR LE FUN

Le panneau sur le chantier ne donnant qu’un n° de portable pour joindre l’entreprise CHEMKOSTAV, nous sommes partis à la recherche d’un n° de téléphone fixe sur les pages jaunes. Figurez-vous que dans l’annuaire, l’entreprise est domiciliée … dans un camping. Voila qui ne fait pas très sérieux.

ChemkostavPagesJaunes.jpg

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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 07:45

EcoAix.jpgL’Eco des Pays de Savoie est un journal économique. Plutôt pas mal fait. Généralement, il traite de l’économie locale. Parle des entreprises, de leurs projets, de leurs dirigeants. Aussi n’est-ce pas sans surprise qcue les lecteurs de cet hebdomadaire ont pu découvrir, début octobre, en page 22, la photo en grand de Dominique Dord.

 

L’homme n’a pourtant rien d’un chef d’entreprise. Comme le rappelle fort bien l’Eco, le député-maire, qui vient d’avoir 52 ans ans, n’a pas loin de 30 années de carrière politique derrière lui. C’est donc avant tout un politicien professionnel.

 

Mais la surprise ne s’arrête pas là. Surtout pour qui s’intéresse un tant soit peu à l’actualité d’Aix les Bains, ou lit de temps à autre la presse locale ou les parutions municipales soit disant d’information. En effet, dans la longue interview (?) accordée par Dord au journal, sur les 16 questions, quasiment aucune n’a trait à l’économie. Ce qui est pourtant le crédo de l’Eco des Pays de Savoie. Et sa thématique habituelle. Pire, chacun peut reconnaitre dans les questions de cette interview (re-?) les habituelles et sempiternelles questions qui-ne-dérangent-pas, que les aixois peuvent lire à longueur d’année dans leurs journaux locaux. Avec les habituelles et sempiternelles réponses qui-vont-bien (façon de parler).

 

Bref, en lisant cette interview (re-re-?), on a vraiment le sentiment que le service com’ de Dord a tout préparé, questions et réponses, et que le journal économique des Pays de Savoie s’est contenté de faire … l’éc(h)o !

 

 

LES DEUX PILIERS DE L’ÉCONOMIE AIXOISE OUBLIÉS

Longtemps, l’économie aixoise a presque entièrement reposé sur le thermalisme. Dès son arrivée à la tête de la ville, en 2001, Dord a choisi de développer un second pilier, à savoir le tourisme. Un choix soit dit en passant assez sage. Il en effet plus facile de faire tenir quelque chose en équilibre sur deux piliers que sur un seul, si vous nous permettez cet image.

 

Or, bien étrangement, le tourisme est totalement absent des points abordés par l’Eco dans son interview (re-re-re-?). Quant au thermalisme, il mérite qu’on s’arrête un peu plus longuement sur le traitement que le journal lui a réservé. S’il pose, légitimement et fort à propos, la question de l’éventuel déremboursement des cures médicalisées, pour le reste soyons clairs, l’hebdomadaire n’a pas fait son boulot. Comment un journal qui se dit économique peut-il aborder la question des thermes d’Aix les Bains avec celui qui, dans les faits, a présidé à leur destinée depuis une décennie et a été à l’origine de tous les choix faits, sans aborder les aspects … économiques ? Impossible de ne pas demander à Dord comment il explique qu’en 10 ans, sous son égide, les thermes nationaux publics soient passés d’une fréquentation annuelle de plus de 35.000 curistes à une fréquentation de moins de 25.000. Pour un journal de la trempe de l’Eco, impossible a priori de ne pas questionner Dord sur les plus de 100 millions d’euros ainsi perdu pour l’économie aixoise. Impossible de ne pas aborder avec lui la question des centaines d’emplois perdus. Impossible de ne pas lui demander des explications sur le passage d’un résultat positif (en 2000 les thermes gagnaient encore de l’argent) à un déficit de plusieurs millions d’euros pas an. Impossible enfin de ne pas mettre sur le tapis le bradage de l’établissement thermal, de sa clientèle, des sources thermales, et de tout le patrimoine, à une société privée, pour seulement 3 millions d’euros. Sachant que ce patrimoine vaut au bas mot 50 millions, il y a là une anomalie économique qui n’aurait pas du échapper aux très sérieux journalistes de l’Eco.

 

Et pourtant, aucun de ces sujets n’a été abordé avec Dord. Silence radio complet. A l’instar de la presse locale, bien complaisante, l’Eco jette lui aussi un voile impudique sur toutes ces questions qui dérangent et qui pourrait nuire à l’image du député-maire. Il n’y aurait pourtant aucune intention de nuire. Mais juste intention de faire honnêtement le boulot. En posant les questions qui s’imposent. Il faut croire que c’était trop demander à l’Eco des Pays de Savoie.

 

Dans son article, la rédaction de ce journal a eu cette comparaison : « Aix Hebdo est à Dominique Dord ce que Marianne est à Nicolas Sarkozy ». C’est un rien flatteur. Et sans doute aussi très exagéré. Pour tout dire, on se demande même si l’Eco n’a pas confondu Aix Hebdo avec le Journal d’Aix les Bains. En tout cas, à la lecture de l’article sur Aix, on peut dire que l’Eco des Pays de Savoie est à Dord ce que les petits noirs étaient aux riches blancs dans les Etats-Unis des années 50 : des cireurs de pompe de première bourre !

 

 

UN PETIT COUP DE PUB

Surprise en ouvrant le n° de l’Eco des Pays de Savoie dans lequel figure l’article évoqué ci-dessus. Dès la 2ème page, on trouve une énorme publicité émanant de l’entreprise Millet. Important prestataire de la mairie d’Aix les Bains pour les espaces verts et autres aménagements paysagers. Le fait du hasard ? Si oui, il faut croire que ce dernier fait bien les choses. Car le dossier consacré à Aix les Bains est largement entrecoupé (quasiment une page de pub pour une page de rédactionnel !) par d’autres promotions de fidèles de la mairie aixoise : quelques promoteurs immobiliers bien sûr (l’immobilier c’est ce qui marche le mieux à Aix, enfin, pour les promoteurs), mais aussi le centre des congrès. Sans oublier l’incontournable Jean Lain.

 

Valvital n’est pas de la partie. Pas besoin pour la bienheureuse société de Bernard Riac de bourse délier pour se payer un espace publicitaire : le patron a le droit a une interview d’une page. Dans laquelle il affirme, entre autres, que la stratégie de privatisation est la bonne (sic).

 

Tiens donc. Il y aurait eu une stratégie de la privatisation ? Ah bon ? On nous a pourtant fait croire que la privatisation était simplement devenue inévitable, que c’était la seule solution, suite à un enchainement de circonstances aussi malencontreuses qu’involontaires. On s’était presque fait à cette idée. On s’y était pour ainsi dire résigné. Et patatras, voila Bernard Riac qui fiche tout en l’air en nous expliquant qu’en fait la privatisation relève d’une stratégie. Donc de choix voulus, réfléchis et décidés. Bigre, sacrée révélation non !? Enfin, façon de parler. Parce que cela fait plusieurs années que le Journal d’Aix les Bains et son prédécesseur papier, Aix’Aspérant, ont commencé à dénoncer ce qui était en train de se tramer aux thermes. Et qui a abouti, comme ces journaux l’avaient annoncé, à la faillite de l’établissement public et à sa privatisation.

 

A part ça, on comprend que la PDG de Valvital trouve que la stratégie de privatisation était la bonne. Grâce à elle, sa société double quasiment son chiffre d’affaires. Et surtout acquiert pour 3 petits millions d’euros les thermes Chevalley, les sources thermales et tout le patrimoine qui va avec. Mieux, elle va même maintenant revendre une partie de ce patrimoine à la collectivité ! Sans compter que ça fait plusieurs mois que ses services sont hébergés gratuitement sur plusieurs milliers de m² dans les anciens thermes, dans des locaux refaits à neuf grâce à l’argent des contribuables.

 

Il faudrait être un bien mauvais patron pour ne pas trouver que cette stratégie de la privatisation est la bonne pour … son entreprise. Pour les thermes et pour les collectivités publiques (dont la ville d’Aix et ses contribuables) qui ont injecté plusieurs dizaines de millions d’euros dans l’histoire, c’est une toute autre histoire.

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 07:45

chomage.jpgLes aixois ont pu récemment lire dans leur presse papier locale que la situation de l’emploi sur Aix les Bains serait meilleure que dans le département, et même que dans la région Rhône-Alpes. L’Hebdo des Savoie est même allé jusqu’à titrer sur une relance de l’emploi (voir ci-contre). En 2008, le candidat-maire Dord tenait déjà le même discours. La réalité est sans doute bien moins rose qu’il n’y parait.

 

Pour au moins deux raisons. La première, c’est que la population aixoise est vieillissante. On sait que la municipalité se plait à dire le contraire. Mais hélas pour elle, les statistiques officielles de l’INSEE, qui ne mentent pas, mettent bien en évidence le vieillissement de la population de la ville (voir le graphique ci-dessous).

http://img.over-blog.com/600x351/2/21/27/07/2011-08/PopulationAix1999-2008.jpg

Répartition de la population d'Aix les Bains par tranche d'âge 1999 - 2008 (source INSEE)

 

Et une population vieillissante, c’est une population avec plus de retraités. Donc avec moins de chômeurs. C’est aussi bête que cela. Mais l’effet mécanique est indiscutable.

 

 

La seconde raison, c’est que depuis que Dord a pris les rênes de la ville en 2001, il a tout fait pour attirer sur Aix les Bains une population aisée. La politique immobilière qu’il a menée tout au long de son premier mandat (2001-2008) est à cet égard édifiante. A peine 25 nouveaux logements sociaux construits chaque année. Bien en-deçà des besoins de la ville et de ses habitants. Et avec en parallèle, des résidences de luxe et de standing qui sont sorties de terre comme des champignons. Grâce notamment à une politique de cessions foncières de la ville dont les promoteurs peuvent difficilement se plaindre. Si depuis 2008, un effort (encore insuffisant) a été engagé sur le logement social, plus de 80% des nouveaux logements collectifs restent encore inaccessibles aux « aixois moyens ». Ou a ceux qui voudraient devenir aixois. Ce qui n’est pas donné à tout le monde. Puisque le ticket d’entrée, pour qui voudrait acheter son logement, se situe à hauteur de 3.500 euros de revenus nets par mois. A ce tarif, les bras de la ville sont grand ouverts, mais uniquement aux prétendants aisés.

 

Or ce n’est pas parmi les classes aisées que l’on trouve la plus forte proportion de chômeurs. Mais plutôt parmi les gens modestes. Pour ne pas dire défavorisés, car on ne sait plus s’ils sont défavorisés car étant au chômage, ou l’inverse. Toujours est-il que les nouveaux arrivants sur Aix les Bains se rangeant, par la force des choses, très majoritairement dans les classes aisées, il en résulte là aussi une baisse mécanique du taux de chômage aixo-aixois. D’autant plus que dans le même temps, le coût de la vie sur Aix devenant de plus en plus cher1, nombre de ménages modestes sont contraints de déménager. En résumé, Aix connaît un flux migratoire entrant composé de personnes aisées peu touchées par le chômage, et un flux migratoire sortant composé lui majoritairement de personnes modestes, plus touchées par le chômage. Au final, le taux de chômage baisse, mais sans qu’il n’y ait véritablement une embellie sur l’emploi. Et sans que les problèmes des chômeurs soient réglés. Ils sont juste déplacés ailleurs, dans les communes moins riches (on devrait plutôt écrire « pour riches »).

 

 

UN EXEMPLE EN CHIFFRE POUR TERMINER

Imaginons une ville de 25.000 habitants qui compterait, une population active de 12.500 personnes, avec un taux de chômage de 10%, soit 1.250 chômeurs. Imaginons que cette ville connaisse un flux migratoire annuel régulier de +1,5%. Si la population qui constitue ce flux compte elle aussi 10% de chômeurs, au bout de 10 années, la ville compte 200 chômeurs de plus, et son taux de chômage est passé de 10% à 10,3%. Mais si la population qui constitue le flux migratoire n’est composée que de 5% de chômeurs, ils ne sont alors que 100 de plus après une décennie. Et le taux de chômage de la ville « chute » à 9,5%.

 

En apparence, le taux de chômage s’est amélioré. En pratique pourtant rien n’aura été fait pour redonner du travail à ceux qui n’en n’avaient pas. Et qui n’en n’ont toujours pas.

 

 

1 On ne parle pas que du coût du logement. Il suffit de comparer les prix pratiqués sur le marché d’Aix les Bains avec ceux pratiqués sur le marché de Chambéry le Haut pour se rendre compte de la différence. Généralement au moins du simple au double, pour les mêmes produits, parfois déchargés des mêmes camions !

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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 07:46

Si vendre ses charmes est réputé pour être le plus vieux métier du monde, il en est un autre qui ne date pas non plus de la dernière plus. C’est celui qui consiste, pour celles et ceux qui aspirent à diriger une quelconque entité, à s’attribuer les mérites des choses qui tournent rond et à rejeter sur d’autres la responsabilité de celles qui vont de travers. Dans ce domaine, nombre de politiques sont des spécialistes hors pair. Voire des orfèvres en la matière.

 

Dord2008Emploi.jpgPrenons un exemple parmi d’autres. En l’espèce notre maire. Lors de sa dernière campagne électorale, pour les élections municipales de 2008, il n’a ainsi pas hésité à communiquer sur des éléments qui ne sont à l’évidence pas de son ressort (voir ci-contre). En quoi le maire d’Aix les Bains est-il donc responsable de la création de 150 emplois dans les BTP ou dans les services ? Est-ce lui qui est à la tête des sociétés privées qui sont censées avoir créé ces emplois ? Non, bien évidemment. Et qu’est-ce qui permet au maire d’Aix les Bains de se glorifier de l’attractivité de Savoie Hexapole et de Savoie Technolac ? Ces deux zones étant situées hors du territoire de la commune, l’une sur Méry et l’autre sur le Bourget du Lac, on ne voit pas très bien.

 

« L’industrie aixoise est en plein essor », n’hésitait pas à écrire Dord dans sa plaquette publicitaire de 2008. Sous-entendu, grâce à moi, cela va de soi.

 

Aujourd’hui, un des fleurons de l’industrie locale, Clipsol, est en difficulté. Fondée en 1969, cette société pionnière (en France) de l’énergie solaire, subit de plein fouet le contrecoup des nouvelles dispositions adoptées par la majorité UMP concernant la filière solaire. Ah, qu’il est loin le temps où le président Sarkozy, en visite à l’INES sur le campus de Savoie Technolac, promettait de faire de la France le leader mondial du solaire. Mais où sont donc passés les milliards promis pour aider la recherche et le développement du solaire ? Disparus, envolés. Ils n’auront vécus que le temps d’une promesse politique. Et avec eux, bon nombre de petites entreprises qui avaient cru à ces promesses, et qui aujourd’hui font face à la dure réalité. Si les grosses entreprises de la filière solaire résistent mieux, il n’est pas sûr pour autant qu’elles s’en sortent indemnes. Avec ses 115 salariés et ses 39 M€ de chiffre d’affaires en 2010 (en hausse de +50% par rapport à 2009 !), l’avenir de Clipsol semblait radieux. Las ! Les nouvelles dispositions prises par l’UMP ont mis un véritable coup d’arrêt au développement du solaire en France. Pour Clipsol, cela devrait se traduire en 2011 par une baisse de l’ordre de -35% de son chiffre d’affaire. Retour au niveau de 2009 donc. La direction a d’ores et déjà pris des mesures : 9 licenciements, 8 salariés mis à disposition d’autres entreprises, et tout un tas de contrats de sous-traitance ou d’intérim cassés ou non renouvelés.

 

La situation n’est certes pas encore catastrophique. Mais elle est néanmoins préoccupante. Après Areva, Clipsol est la seconde grande entreprise aixoise qui subit une sévère réduction d’activité. Avec toutes les conséquences inhérentes sur l’emploi.

 

En 2008, monsieur Dord avait su faire campagne en s’attribuant une part de responsabilité dans le supposé dynamisme économique de la ville. L’honnêteté voudrait que, dans un juste retour des choses, il assume aujourd’hui publiquement, et avec autant de communication qu’en 2008, sa part de responsabilité dans les revers que subissent des entreprises aixoises comme Areva ou Clipsol. Allez savoir pourquoi, mais on doute fort que cela advienne un jour. Quand tout va bien, c’est grâce à moi, et quand quelque chose va de travers, c’est la faute des autres !

 

 

LE MOT DE LA FIN

Hasard du calendrier, ou bien volonté délibérée de faire oublier les déboires de Clipsol ? Allez savoir ! Mais en tout cas le télescopage des articles du DL apparait pour le moins comme très opportun. Le 28 juillet, mise en ligne d’un article au titre « ravageur ».

DL28juillet2011ClipsolLicencie.jpg

 

Et seulement deux jours plus tard, mise en ligne d’un autre article vantant le fleuron de l’énergie solaire. Non pas Clipsol, mais l’INES à Savoie Technolac. Et dans ce second article, comme de bien entendu, pas un mot sur le changement de cap de l’UMP concernant la filière solaire. Et pas un mot non plus sur les milliards promis par Sarkozy et aussitôt évaporés.

DL30juillet2011Ines.jpg

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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 07:46

Mais que se passe-t-il donc dans le petit monde des commerçants aixois ? Un petit monde d’ordinaire si discret, sans jamais un mot plus haut que l’autre. Sauf peut-être pour dire le plus grand bien de la municipalité. Et puis voila que soudain, sans crier gare, quelques commerçants du centre ville convoquent la presse et dénoncent une discrimination dont ils seraient victimes. Et poussent le bouchon jusqu’à demander des explications.

 

Le motif d’insatisfaction de ces commerçants tient à l’argent. Et plus précisément à la redevance municipale dont ils doivent s’acquitter pour occuper le domaine public afin d’y installer leurs étalages et leurs portants. S’ils ne sont pas contre le principe de cette redevance, ils s’expliquent mal la différence de traitement appliqué par la mairie aux différents commerces. Quant un bar ou un restaurant doit s’acquitter de 18 euros/m²/an pour une terrasse sans aménagement fixe, un magasin de vêtements ou un buraliste doit lui s’acquitter de 43 euros/m²/an.

 

Pour le maire, cette différence tarifaire se justifie parce que « la nature de l’occupation du domaine public n’est pas comparable ». Un argument qui ne convainc pas vraiment les commerçants concernés. A vrai dire, on est comme eux : peu convaincus. Voire pas du tout. Quelle différence de nature y aurait-il donc qui expliquerait ce caractère non comparable ? Même après intense réflexion, on ne voit pas. Qu’il s’agisse d’un bar, d’un restaurant, ou d’un magasin de vêtements, d’une librairie, d’un buraliste … etc, le principe reste et demeure le même : occuper une partie du domaine public afin d’y écouler sa marchandise. Que cette dernière soit des cafés, des bières, des sandwiches, des plats du jour, des robes, des livres, des journaux ne change rien à rien.

 

Le maire semblant bien à mal de produire un quelconque argument convaincant, son premier adjoint a aussitôt volé à son secours. En n’hésitant pas à affirmer pour sa part « qu’Aix les Bains a su conserver une certaine mesure dans ses tarifs, et que ceux-ci sont inférieurs à ceux des villes voisines de taille comparable ». Tient, voila qui nous rappelle étrangement la grande envolée lyrique du maire à propos des tarifs des cantines scolaires de la ville. Tarifs soit disant inférieurs de 30% à ceux de Chambéry. Lire par ailleurs cet article de 2009 pour voir qu’en réalité il n’en n’est rien. Chat échaudé (par l’histoire des tarifs des cantines) craignant l’eau froide, nous sommes partis à la recherche des tarifs des autres villes concernant l’occupation du domaine public, afin de comparer avec les tarifs aixois. Histoire de vérifier le bien-fondé des affirmations de Renaud Beretti

 

Première difficulté : trouver des villes voisines d’Aix les Bains et qui soient de taille comparable, comme le dit le premier adjoint. Aix compte environ 28.000 habitants. Sa voisine la plus proche, Chambéry, environ 57.000. Soit plus du double. Rumilly n’en compte que 13.000 à la louche. Soit moins de la moitié. Albertville environ 19.000, Saint-Jean de Maurienne moins de 10.000. La Motte Servolex environ 12.500. Bref, il est bien difficile de trouver dans le voisinage d’Aix les Bains une ville de taille comparable. Si l’on s’en tient au critère de classement du ministère des finances, Aix les Bains est dans la strate des villes de 20.000 à 50.000 habitants. Une strate dans laquelle aucune de ses voisines ne figurent. A quelles villes voisines de taille comparables Renaud Beretti fait-il alors allusion ? On craint que la seule réponse possible à cette question ne soit « à aucune car il n’en n’existe pas ! ». Ce qui implique donc que la comparaison faite par le premier adjoint n’existe pas non plus.

 

Accordons quand même un bon point à la ville d’Aix les Bains. Son catalogue complet des tarifs municipaux est accessible en quelques clics sur son site internet. Toutes les villes citées ci-dessus ne peuvent pas en dire autant. Impossible par exemple de connaitre les tarifs chambériens et anneciens en surfant sur les sites internet des municipalités en question. Et ce n’est pas faute d’avoir cherché !

 

Citons pour mémoire les tarifs de la municipalité de Saint-Jean de Maurienne : ou plus exactement le tarif. Qu’il s’agisse d’une terrasse, aménagée ou pas, ou d’un étalage, le tarif est le même : 10,75 euros/m²/an. Pour les terrasses, le tarif aixois est 67% plus cher. Pour les terrasses fermées, Aix les Bains est 235% plus chère. Et pour les étalages, le tarif aixois est tout simplement 400% plus cher.

 

Citons également les tarifs de Voiron, ville pas vraiment voisine mais qui a le mérite d’être dans la même strate démographique qu’Aix les Bains. Pour les terrasses, aménagées ou pas, le tarif est de 19,4 euros/m²/an. Soit peu ou prou la même chose qu’à Aix. Pour les terrasses fermées, le tarif voironnais est de 42,8 euros/m²/an. Contre 76 à Aix les Bains, qui se trouve donc être 77% plus chère. Un étalage à Voiron ne coute que 19,4 euros/m²/an (le même tarif que pour les terrasses). Là encore Aix est donc plus chère, de 220%.

 

Notons au passage que dans ses deux villes, la municipalité ne fait pas de « discrimination » entre commerçants : tous sont logés à la même enseigne et soumis au même tarif. Ce qui démontre de façon incontestable que dans certaines communes, la nature de l’occupation du domaine public par un cafetier ou un restaurateur d’un côté, et un magasin de vêtements ou de livres de l’autre, est parfaitement comparable. Et pan dans les dents de Monsieur Dord qui affirme mordicus que la nature de cette occupation ne peut en aucun cas être comparable !

 

Quant à la « certaine mesure » qu’Aix les Bains aurait su garder dans ses tarifs (dixit Renaud Beretti), on ne sait pas trop quoi en penser à la vue de la comparaison pas vraiment à l’avantage de la cité aixoise. Mais on imagine ce qu’aurait été les tarifs aixois si cette certaine mesure n’avait pas été gardée.

 

 

LE MOT DE LA FIN

A noter que ce n’est qu’en 2011 que La Motte Servolex a instauré une redevance d’occupation du domaine public pour les commerçants. Avant, c’était gratuit. Hélas, pas de comparaison possible avec Aix, les tarifs motterains n’étant pas accessibles sur le site de la mairie. Ce qui n’est pas le cas en revanche pour les tarifs municipaux de Rumilly. Et là, surprise, aucune mention de tarifs de redevance d’occupation du domaine public pour les commerçants. Ce qui tend à démontrer que cette occupation est consentie à titre gratuit. Et comme d’après notre premier adjoint, les tarifs aixois seraient moins chers que ceux des villes voisines, voici une sacrée prouesse à porter au crédit de notre bonne municipalité : elle réussit à faire moins cher que gratuit ! Ca s’arrose non ?

 

ET UN DERNIER POUR LA ROUTE

Mais au fait, que pense l’adjointe au commerce de tout cela ? Etrangement, le DL, qui a ébruité cette affaire, ne semble pas avoir pensé à demander son avis à l’adjointe au … commerce. Sans doute s’occupe-t-elle d’un autre genre de commerce. Celui de la pêche aux voix pour les élections. Et on ne peut pas dire que ses affaires soient bonnes !

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 07:45

35heuresA l’automne 2010, l’UMP a mis la dernière main à se réforme des retraites. Réforme juste, nécessaire et salvatrice pour les uns. Bradage des acquis sociaux aux intérêts de la finance pour les autres. Quoi qu’il en soit, après les mouvements populaires de protestation de grande ampleur, le soufflé est rapidement retombé. Ce qui a sûrement amené l’UMP a tirer cette conclusion : il est possible de toucher à des dossiers sociaux brûlants sans en payer le prix fort électoralement parlant. A condition de 1° préparer le terrain 2° ne pas faire de réforme impopulaire trop près d’une échéance électorale.

 

Fort de cette leçon, après le « coup gagnant » des retraites, l’UMP vient de lancer sa communication sur les 35 heures. Sous une forme très prudente. Il ne s’agit pas d’afficher ouvertement une volonté de mettre fin aux 35 heures. Officiellement, il s’agit juste de « poser la question de la place du travail dans notre société » (sic). Une jolie formule derrière laquelle les intentions réelles de l’UMP ont cependant bien du mal à se dissimuler. Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’UMP accuse les 35 heures d’être responsables de quasiment tous les maux de l’économie française. Ce n’est pas non plus d’aujourd’hui que le parti du président affiche sa volonté de réformer les 35 heures. Autrement dit de les faire disparaître purement et simplement. Alors aujourd’hui que la machine à communiquer est enclenchée, il y a fort à parier que les jours des 35 heures sont comptés. Reste quand même une incertitude : l’UMP osera-t-elle conduire cette réforme en 2011, à quelques mois des élections présidentielles et législatives ?

 

 

Le point de vue de Dominique Dord sur cette question

Si on vous parle de ce sujet national dans ces pages, plutôt dévolues à l’actualité locale d’Aix les Bains, c’est parce que le député-maire de la ville, également trésorier de l’UMP, a récemment fait part de son point de vue sur ces questions. Un point de vue exposé dans un article mis en ligne sur son site internet. En voici une brève analyse en quelques points.

 

« Nos finances publiques sont dans un état catastrophique ». Ce n’est pas nous qui le disons, mais Dord lui-même. Avouez que ça fait un choc ! Mais qui donc est au pouvoir depuis des années pour que le pays se retrouve ainsi avec des finances publiques dans un état catastrophique ? Sauf erreur de notre part, c’est bien le RPR puis l’UMP qui depuis 2002 ont régné sans partage sur la France. Alors il y a un moment où l’héritage du passé ne suffit plus à tout expliquer, et où il faut savoir faire face à ses responsabilités. Bon si Dominique Dord nous parle de l’état catastrophique de nos finances publiques, c’est parce que d’après lui cet état fait que « les 35 heures sont un luxe que l’Etat et donc les Français n’ont plus les moyens de payer ! ».

 

35heuresterExplication fournie par le député UMP : le contribuable français paie deux fois pour les 35 heures. Une première fois pour travailler moins (allègements de charge). Et une seconde fois pour travailler plus (exonération de charges et exonération fiscale sur les heures supplémentaires). C’est ce qu’il appelle la « double peine ». Une double peine qu’il chiffre à 15 milliards d’euros par an. Dont environ un tiers pour la seconde partie (exonérations sur les heures supplémentaires). Il n’est donc pas inutile de rappeler que ces exonérations sur les heures supplémentaires ont été mises en place par l’UMP en 2008. Le président, le gouvernement et les élus UMP sont donc directement responsables d’un tiers de la double peine évoquée par Dominique Dord. Ca ne fait pas de mal de le rappeler. Car pour sa part, dans son rappel de « faits incontestables », le député-maire aixois a omis ce « détail ».

 

Puisqu’on parle de faits incontestables, Dord évoque le fait que les entreprises françaises perdent en compétitivité par rapport à leurs voisines allemandes ». Ce qui pour lui, explique la baisse de 12% entre 2000 et 2007 de l’emploi industriel en France. Mieux, pour Dord, cette baisse est une conséquence directe de la mise en place des 35 heures. Il en veut pour preuve le fait que chez nos voisins allemands, qui n’ont pas les 35 heures, ça se passe mieux. Le raccourci nous semble un peu abrupt. D’abord parce que dans d’autres pays de la zone euro qui n’ont pas non plus les 35 heures, l’emploi industriel a lui aussi baissé. Et parfois de façon bien plus drastique qu’en France. Les 35 heures ne sauraient donc être tenues pour seules responsables (si tant est qu’elles le soient un peu). Par ailleurs, pour autant que l’on sache, les délocalisations des entreprises implantées en Frances ne s’opèrent pas vers l’Allemagne. Mais vers des pays a faible voire très faible coût de main d’œuvre. Qu’il s’agisse des pays de l’Est, du Maghreb ou de l’Asie. Quand il ne s’agit pas de pays de la zone euro pratiquant le dumping économique, fiscal et social. Comme ce fut le cas pour l’Irlande, avec le résultat que l’on sait.

 

 

La question du temps de travail ne serait pas un débat idéologique … mais Dord ne cesse de dire le contraire

C’est tout du moins le discours officiel de l’UMP. Mais quasiment tout ou presque dans les arguments servis par Dord dans son article dit le contraire. D’ailleurs, « poser la question de la place du travail dans notre société », n’est-ce pas par nature ouvrir un débat idéologique ? Il nous semble bien que si. Et quand Dord parle de « redonner des marges de manœuvre aux salariés français … pour qu’ils puissent gagner plus », il se situe bien, de lui-même, sur le terrain idéologique. Si la question du travailler plus, du gagner plus, du consommer plus, bref la question de la croissance, n’est pas une question idéologique, on se demande bien ce qui peut l’être !

 

On se demande aussi sur quel terrain placer cette autre phrase extraite de l’article de Dominique Dord : « Le travail n’est pas une aliénation mais une source d’épanouissement personnel, social… ». Là encore, un tel point de vue relève à l’évidence de l’idéologie. Et si après tout ça vous n’êtes pas encore convaincu que Dord et l’UMP font des 35 heures une question idéologique, peut-être le serez-vous en lisant ce dernier extrait : « Nous voulons donc remettre la question de la place du travail en France au cœur du débat ».

 

 

Quelle place, quelle valeur pour le travail en France ?

A n’en pas douter, ces questions sont bien de nature idéologiques. On ne comprend pas les raisons qui motivent l’UMP à affirmer le contraire. Ses représentants auraient-ils peur d’engager un débat d’idées sur un tel sujet ? Oui, la place et la valeur du travail sont des questions idéologiques. Pour autant ce ne sont pas des questions honteuses. Et les aborder comme telles (comme idéologiques), ce n’est pas « sale ». Bien au contraire.

 

Cela a-t-il vraiment un sens de prôner le « travailler plus ». Que ce soit chaque semaine (39 heures, 40 heures, 42 heures ?) ou tout au long de la vie (jusqu’à 65, 67, 70 ans ?). Pour quoi faire ? Pour gagner plus d’argent ? La « belle » affaire ! Gagner plus d’argent ne saurait être une fin en soi. Encore moins une source d’épanouissement personnel ». On peut aussi poser la question de la valeur financière du travail. Une valeur bien dépréciée quand on la compare aux dizaines de milliers d’euros qu’encaissent certains actionnaires juste pour être présents quelques fois dans l’année à des assemblées générales. Ou aux salaires et aux primes astronomiques des traders. Qui certes travaillent, mais ne produisent rien, et ne rendent aucun service que ce soit à la population. Quand ils ne l’affament pas en spéculant sur le prix des denrées alimentaires !

 

 

Quelques conseils à Monsieur Dord pour favoriser son épanouissement personnel

« Le travail n’est pas une aliénation mais une source d’épanouissement personnel, social… » (dixit Dord). Afin de favoriser son épanouissement personnel, on ne peut donc que lui conseiller d’abandonner séance tenante l’ensemble de ces hautes fonctions, pour rejoindre illico presto le monde réel du travail. Une réalité partagée par plusieurs millions de français. Et de conjuguer ce changement avec le fameux « travailler plus pour gagner plus ». Jusqu’à sa retraite, il pourrait ainsi enchainer un premier emploi de fondeur dans une aciérie. Puis passer quelque temps à manier la pelle et la pioche sur des chantiers de TP. Et pourquoi pas terminer sa carrière en faisant la plonge dans un restaurant (samedi et dimanche compris bien évidemment). Le tout au moins 42 heures par semaine (pour gagner plus), et jusqu’à 67 ans (parce qu’il le vaut bien et que la pénibilité ça n’existe pas !). Autant de professions qui n’ont rien de dévalorisant pour qui les pratique, et dans lesquels Monsieur Dord trouvera sans nul de multiples sources d’épanouissement personnel.

 

 

Le mot de la fin

Parmi ces « faits incontestables », il y a un chiffre que Dominique Dord a oublié de citer : celui du chiffre d’affaires supplémentaire généré par les RTT (donc les 35 heures), notamment dans les secteurs du tourisme et des loisirs. Or qui dit chiffre d’affaires supplémentaires dit emplois supplémentaires, mais aussi recettes de TVA supplémentaires pour l’Etat. Allez Monsieur Dord, un petit effort : vous qui disposez d’appuis aux plus hauts niveaux de l’Etat (dixit vous-même), c’est le genre d’information que vous devez pouvoir dégoter sans mal. Ne soyez pas égoïste, faites-nous partager votre savoir en la matière !

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 08:31

Alstom.jpgAprès le boum de 2008, où l’usine Alstom d’Aix les Bains avait explosé son chiffre d’affaires, l’entreprise est revenue à la dure réalité. Depuis 2 ans, c’est plutôt la baisse des commandes qui est à l’ordre du jour. Moins 30% en 2010 d’après la direction. Après un premier conflit social il y a quelques mois, Alstom Aix les Bains pourrait bien en connaitre un second.

 

Pour 2011, les perspectives ne sont en effet guère réjouissantes. Puisqu’on parle d’un chiffre d’affaires divisé par deux. La direction a donc déjà pris ses dispositions. Elle veut réduire le temps de travail de plus de la moitié des salariés du site à 27h30 par semaine, et supprimer certains avantages salariaux, mais sans toucher aux rémunérations dans un premier temps. Les syndicats sont divisés. L’accord proposé par la direction pourrait donc ne pas être entériné. Ce qui pourrait déboucher sur la mise en chômage partiel d’une bonne partie du personnel.

 

 

Mais que fait le maire ?

Pourquoi poser cette question nous direz-vous. Vous n’avez pas tort. Jusqu’à preuve du contraire, le maire d’Aix les Bains ne fait pas partie de la direction d’Alstom. Il n’a non plus aucune influence sur le volume de commandes que l’entreprise peut enregistrer. Alors que pourrait-il bien faire pour « sauver » la situation ?

 

Cette dernière question, on se la pose pour une simple et bonne raison. En 2008, lors de sa campagne pour les élections municipales, Dominique Dord n’avait pas hésité à s’attribuer en partie la paternité du succès des industries aixoises et de leur dynamisme, sources de créations d’emploi. Le boum de MHM, Léon Grosse … et Areva, depuis rebaptisée Alstom, c’était donc en partie grâce à Dord. Enfin d’après ce qu’il disait dans ses documents de campagne donc voici deux extraits.

 

Dord2008Emploi

Dord2008EmploiBis.jpg

 

Prompt à s’attribuer les mérites des succès des autres, le député-maire d’Aix les Bains va-t-il être aussi prompt à partager aujourd’hui la responsabilité de la dégringolade d’Alstom ? On veut bien mettre quelques mains à couper que non. D’ailleurs, depuis 2 ans qu’Alstom est dans la tourmente, on n’a encore jamais entendu Dominique Dord faire son mea culpa. Il ne l’a pas fait pour les thermes et leur plongée abyssale, dont il avait pourtant les rênes. Alors vous imaginez bien qu’il ne va pas le faire pour une entreprise dans laquelle il ne joue aucun rôle. Pas plus pour ses succès que pour ses échecs. Il veut bien récupérer les lauriers des succès. L'opprobe des échecs, c'est pour les autres.


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