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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 07:55

Si vous êtes un fidèle lecteur (ou une fidèle lectrice) de notre journal en ligne, vous savez déjà que le marché d'assistance juridique de la ville a fait un bond considérable lors de son renouvellement pour la période 2008-2009.

En effet, alors que le marché 2006-2007 était de 36.000 euros (hors taxes) par an, celui de 2008-2009 est passé à 80.000 euros (toujours hors taxes) par an. Une sacrée inflation !

Il faut bien l'avouer, on ne comprend toujours pas ce qui motive une telle augmentation. A moins que la gestion municipale ne soit de nature à générer toujours plus de contentieux, d'où découlerait alors des besoins accrus en matière juridique ?

C'est en cherchant une nouvelle fois à percer ce mystère que nous sommes tombés sur un élément qui nous avait jusqu'à lors échappé. Jusqu'ici, nous pensions, sans en comprendre les raisons, que l'explosion du budget du marché d'assistance juridique de la ville était concomitante d'une augmentation des besoins de la ville dans ce domaine. D'une certaine façon, il est normal de payer plus, si on demande plus de prestations.

Oui, mais. Car il y a bel et bien un mais. Et qui plus est de taille.

Comparons les marchés 2006-2007 et 2008-2009.

Celui de 2006-2007 portait donc sur un budget annuel de 36.000 euros hors taxes, pour un besoin estimé à 30 heures par mois (soit 360 heures par an). Celui de 2008-2009 porte lui sur un budget annuel de 80.000 euros hors taxes, pour un besoin estimé à 450 heures, toujours pour une année.

Le besoin en prestation passe donc de 360 à 450 heures (+25%). La dépense correspondante, en passant de 36.000 à 80.000, subit pour sa part une augmentation de +122% !

Ce qui pose au moins trois questions. La première, c'est de savoir pourquoi le montant des honoraires juridiques augmente 77% plus vite que le nombre d'heures de prestation. Pour autant que l'on sache, l'inflation française pour la période n'a pas atteint un tel taux astronomique.

La deuxième, c'est de savoir comment le cabinet d'avocats titulaire du marché 2006-2007 a pu à nouveau décrocher le marché 2008-2009, en faisant subir une telle inflation à son prix de vente, alors que ses confrères se sont en règle générale contentés d'une augmentation plus raisonnée de l'ordre de 3% par an.

La troisième, c'est de savoir si le cabinet Sindres Larridan, titulaire du marché, a appliqué la même augmentation de 77% aux honoraires facturés à ses autres clients. Une question à laquelle Dominique Dord a sûrement la réponse.

Pour les sceptiques, mais aussi pour certains confrères de la presse écrite qui sont parait-il à la recherche de sources d'information plus fiables que la mairie (lire par ailleurs  10/04 - POISSON D'AVRIL MUNICIPAL SUITE), les documents attestant des chiffres énoncés ci-dessus sont à disposition.


NB : comme indiqué ci-dessus, les chiffres présentés sont des chiffres hors taxes. La municipalité ne pouvant prétendre récupérer la TVA sur ces prestations, la dépense réelle pour les contribuables est de 95.680 euros TTC par an. Soit un taux horaire moyen de près de 213 euros.

 

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11 avril 2009 6 11 /04 /avril /2009 07:56

On connaissait déjà les paradis fiscaux, dont Aix les Bains ne fait pas partie, malgré une tendance marquée au développement exclusif des résidences de luxe au cours des huit dernières années écoulées. Sans doute nous manque-t-il les cocotiers, le sable doré et la mer bleue à 25°C toute l'année pour compléter le tableau.

Alors, pour ne pas être en reste et justifier son appellation de « ville d'avance » (autoproclamée), la municipalité d'Aix les Bains a eu une idée de génie (sans bouillir) : inventer un nouveau concept. Après le paradis fiscal, voici donc venir le paradoxe fiscal.

Depuis l'arrivée de Dominique Dord à la tête de la ville, sa population n'a cessé de croitre. Sans qu'il n'y ait d'ailleurs aucun lien de cause à effet, mais la réalité est là, la croissance démographique aixoise est de l'ordre de 1 à 2% chaque année.

Parallèlement, la ville s'est désendettée. Là, il y a bien un lien de cause à effet, puisque c'est Dominique Dord qui revendique ce désendettement, comme résultat de sa bonne gestion (lui préfère dire sa gestion d'exception, mais on trouve le terme un peu trop ronflant).

Selon toute logique, la dette diminuant et la population augmentant, le montant de la dette par habitant, qui est égale au rapport entre les deux précédentes valeurs, devrait baisser. Et même doublement baisser, puisque non seulement le numérateur diminue, mais en plus le dénominateur augmente.

Et c'est là qu'intervient le concept novateur de paradoxe fiscal. Car alors que le nombre d'habitants aixois a augmenté, et alors que la dette a parait-il baissé, la dette par habitant a elle ... augmenté ! C'est du moins ce que nous apprenne les chiffres publiés par les services du Ministère des Finances. Lesquels ne passent pas pour être des ignares en matière de finances publiques.



Nous reproduisons ci-contre (sans leur aimable autorisation mais on ne doute pas un instant qu'ils ne nous en voudrons pas) un extrait d'un récent article que nos confrères du Journal d'Aix les Bains ont consacré à ce sujet.

Le maire va-t-il prendre prétexte de cet article pour, une nouvelle fois, qualifié ce journal en ligne « d'anti-démocratique » ? Pour notre part, on ne voit pas trop ce qu'il peut y avoir « d'anti-démocratique » dans le fait de publier des chiffres aussi officiels qu'incontestables.

Mais peut-être existe-t-il une explication technique à ce paradoxe fiscal ? Auquel cas la municipalité serait bien inspirée de la fournir. Ce qui relèverait assurément de la transparence, et du débat démocratique. En attendant, qui ne dit mot consent ...

Voila en tout cas un sujet fort intéressant, qui pourrait faire l'objet d'une « question diverse » lors d'une prochaine séance du conseil.

 


Petit commentaire en plus concernant le tableau ci-contre. En 2000, la dette aixoise par habitant était supérieure de 40% à la moyenne des autres villes. Après sept années de mandat Dord (2001 à 2007), elle est toujours supérieure, mais de 125%. Aix les Bains, palme d'or de la gestion municipale ?

 

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7 avril 2009 2 07 /04 /avril /2009 07:55

D'un côté, il y a le maire qui reproche aux élus des minorités (et notamment à ceux d'Aix Avenir) d'être trop tatillons et d'examiner les comptes publics à la loupe.


Ce qu'il dit d'ailleurs en termes nettement moins modérés, parlant de « harcèlement de ses services » et de « suspicion permanente ».


Rappelons qu'en l'espèce, les élus des minorités ne font que leur travail d'élus, tout simplement. Et ce faisant, ils « harcèleraient » sans doute moins les services municipaux de questions si ...


- premièrement les informations leur étaient communiquées spontanément en temps et en heures (par exemple lors des commissions municipales)
- deuxièmement les demandes de transmission de documents et d'information qu'ils font lors des commissions municipales ou des séances du conseil étaient suivies d'effet
- troisièmement la municipalité ne trainait pas à ce point les pieds à chaque fois qu'une demande d'information ou de transmission de documents lui est adressée.


D'un autre côté, il y a le compte administratif 2007, publié sur le site internet de la ville, et donc accessible à tout un chacun. Ce qui est un début de commencement de transparence.

Sauf que, si vous avez la curiosité de télécharger le document en question et de l'imprimer, vous aurez la surprise de constater que les tableaux des comptes sont présentés dans un format bien peu lisible (en gros -si on ose dire-  12 x 18 cm).

Et donc, à moins d'être doté d'un œil de lynx, la seule solution pour prendre connaissance des informations figurant sur ce document, et bien c'est justement d'examiner les comptes ... à la loupe !



Plaisanterie mise de côté, ce serait quand même bien que la ville se penche sur la question et publie un compte administratif lisible.

Quant à la vraie transparence des comptes, elle ne saurait se satisfaire de la mise en ligne du seul compte administratif résumé, présenté sous forme de balance comptable, avec uniquement les soldes de l'exercice. La vraie transparence, ça serait de publier le grand livre des comptes, avec le détail des mouvements, ainsi que l'accès aux pièces justificatives (factures, bordereaux de paiement, contrats ... etc.).

Peut-être les aixois pourront-ils un jour dire « on en a rêvé, et Dédé l'a fait ». Mais franchement, on n'est pas sûr d'être prêts à risquer un copeck là-dessus.


Toujours histoire de donner dans plus de transparence, la municipalité pourrait également publier les comptes administratifs des budgets annexes (parkings et eau potable par exemple). Lesquels sont étrangement absents du compte administratif 2007 diffusé sur le site internet de la ville.

Y aurait-il par hasard des choses pas très catholiques à cacher dans ces budgets annexes ?

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29 mars 2009 7 29 /03 /mars /2009 07:56

On a a priori plutôt de la sympathie pour Thibaut Guigue. Pas parce qu'il est le benjamin du conseil. Pas plus parce qu'il est le seul élu de la liste Aix de tout Cœur de Gratien Ferrari. Peut-être simplement parce que c'est quelqu'un de sympathique, et aussi parce qu'on partage quelques uns de ses points de vue.


Comme par exemple le fait que c'est une aberration d'accepter de payer 16 millions d'euros pour le parking du boulevard Wilson, alors que l'ouvrage ne coûte au grand maximum que 5 millions d'euros au constructeur.

Mais quand le conseiller municipal aixois déclare à l'Hebdo des Savoie que s'il ne participe pas aux réunions des commissions municipales, c'est parce qu'il n'a pas le choix, on a bien du mal à le suivre. Que, comme il le dit, la préparation de sa vie professionnelle (il est étudiant) le retienne à Lyon pendant la semaine, et que chaque aller-retour pour participer à une commission lui coûte 20 euros, on veut bien l'admettre.

Mais pour autant que l'on sache, il savait à quoi s'en tenir avant d'être élu, en se présentant sur une des listes. Il n'a pas découvert cette situation au lendemain des élections de mars 2008, et personne ne l'a forcé à s'y présenter. Alors très franchement, « l'argument » a du mal à passer. Erreur de jeunesse peut-être. Ou petit piège habilement tendu par la presse locale.



Par contre, à propos de ces commissions municipales, il est un autre point de vue de Thibaut Guigue que nous partageons cette fois totalement : c'est qu'elles ne sont ni des lieux de débat, ni des lieux d'information des élus. Ce qu'elles devraient pourtant être. Mais non, les commissions sont là pour appliquer la politique décidée par le maire. Point barre.

On se contentera d'illustrer ce point de vue par un seul exemple, choisi parmi d'autres.

Le 20 février 2007, le cabinet d'avocats titulaire du marché d'assistance juridique de la ville adresse un courrier au maire pour lui demander d'augmenter de 50% le budget du dit marché sur les 10 mois restant à courir, invoquant, on cite "qu'il convient de prévoir une forte demande pour l'année 2007 notamment au titre de la communication de la collectivité en période de campagne électorale".

La commission des finances, saisie de cette demande, rend un avis favorable le 1er mars 2007 (quelle promptitude inhabituelle !). Ses membres n'ont pourtant jamais eu en main un document justifiant des temps réellement passés par le cabinet d'avocats. Pas plus qu'ils n'ont eu en main un document justifiant en quoi les élections nationales à venir (présidentielles et législatives), peuvent générer une demande accrue de la ville en matière d'assistance juridique.

 

Au demeurant, il eut d'ailleurs été tout aussi légitime de la part de cette commission, de s'interroger sur le fait que ni la municipalité ni le cabinet d'avocats n'aient initialement prévu cette forte demande imputable à une période électorale. Pour autant que l'on sache, les élections législatives et présidentielles de 2007 n'ont pas été sorties d'un chapeau de magicien début 2007. Fin 2005, lors de la signature du marché public pour les années 2006-2007, leurs dates étaient déjà connues de tout le monde.

 

Dès lors, la question peut légitiment être posée. A quoi sert une commission qui accepte de majorer le budget d'un marché public de 50% (soir 15.000 euros HT de plus pour les 10 mois restants) sans avoir demandé à voir des éléments probants justifiant cette augmentation ?

Pas à grand-chose. Si ce n'est à faire ce qu'on lui dit de faire en évitant de poser des questions. C'est sans doute en application de ce « bon principe » que la même commission des finances donnera son aval pour le renouvellement du marché d'assistance juridique de la ville. Un marché qui passe d'un budget annuel de 36.000 euros HT (marché 2006-2007) à ... 80.000 euros HT par an (marché 2008-2009).

+122% d'augmentation. Sans la moindre explication. Et sans que la ville demande le moindre justificatif des temps passés au prestataire. Bien plus fort que l'augmentation du salaire présidentiel à la sauce Sarkozy non ?

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22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 00:59
Lundi 16 mars. Assemblée Générale de la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) d'Aix les Bains. Ambiance tendue (plus tendue que le string de Pamela Anderson dans Alerte à Malibu, c'est tout dire ...). Et inquiétudes en pagaille sur le devenir de la MJC et de ses activités.

En vrac : 10.000 euros de subvention en moins de la part de la municipalité. 19.930 euros de subvention non versée par le Conseil Général, à défaut d'implication de la MJC dans un "projet jeunesse". On a un peu de mal à saisir ce que veut dire "projet jeunesse".

Proposer des activités aux jeunes quasiment tout au long de l'année n'est visiblement pas suffisant pour le CG73 : il faut un "projet". Projet qui, d'après Jean-Claude Loiseau(1), "devra permettre de relancer clairement la dimension sociale et culturelle de la MJC". Une dimension sociale et culturelle qui fait donc visiblement défaut aujourd'hui.

Ajoutez à cela la nomination d'un nouveau directeur pour seulement huit mois (c'est ce qu'on appelle une vision à long terme !), la rupture de la convention avec la fédération des MJC, et la crainte de nombre d'adhérents de voir la MJC absorbée par d'autres structures municipales, se retrouvant ainsi sous le joug d'une politique dictée par la mairie, et vous obtiendrez un portrait assez fidèle de l'état d'esprit qui régnait lors de cette A.G.



Pour notre part, c'est un autre point qui a retenu notre attention. Lors de son discours de conclusion, Dominique Dord a déclaré "trouver normal que la municipalité regarde de près si l'argent est bien géré, surtout en ce moment de difficultés financières".

Que la municipalité doive regarder de près si l'argent est bien géré, rien de plus normal. On est entièrement d'accord avec Monsieur Dord sur ce point de principe. Là où est l'est moins, c'est sur son application. La municipalité semble par exemple beaucoup moins regardante sur la façon dont le club de foot aixois gère son argent, dont une partie vient de la municipalité.

Elle est aussi beaucoup moins regardante sur la façon dont elle gère ses propres finances. Quelques exemples :

  • 20.000 euros. C'est le prix de revient de chaque n° du bulletin municipal (hors temps de travail du personnel de la mairie et hors frais de distribution). Soit en moyenne 140.000 euros par an, pour le "résultat" que l'on sait.
  • 5.000 euros le loyer pour 1.000 m² en plein centre ville. Voila le prix consenti à l'Institut Peyrefitte pour occuper le 1er étage de l'aile sud des anciens thermes. Un prix garanti ... à vie, sans la moindre révision !
  • 16 millions d'euros. C'est le prix que le maire était prêt à faire payer à ses administrés pour que la société ICADE construise un parking boulevard Wilson. Une réalisation dont le prix de revient est estimé par le promoteur lui-même à seulement 5 millions d'euros, et que la ville pourrait donc se payer pour 8 millions d'euros, en tenant compte des intérêts d'emprunt.
  • Plus de 2 millions d'euros. C'est le montant des "subventions" versées à la SARL Musilac. Visiblement sans la moindre mise en concurrence, et en dehors de tout cadre légal.
Oui, à l'évidence, la municipalité sait être beaucoup moins regardante en matière d'argent, quand ça l'arrange.





(1) Tiens, mais voila qu'il parle maintenant !
(2) Le compte administratif 2008 n'est pas publié au moment où nous publions cet article
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17 mars 2009 2 17 /03 /mars /2009 04:00
Un million d'euros de recettes en moins. Voila le menu des réjouissances municipales 2009, si l'on en croit les dernières déclarations en date du maire d'Aix les Bains. Un million d'euros se décomposant en 750.000 euros imputables à la baisse des recettes provenant du casino, et 250.000 euros imputables à la baisse des droits de mutation sur les transactions immobilières.

La faute à qui ? A la crise bien sûr. Une crise internationale. Une crise dont il est de bon ton de ne surtout pas rappeler qu'elle est la preuve tangible et incontestable de la faillite du système libéral et capitaliste. Mais chit, il ne faut surtout pas le dire, car sinon on serait aussi obligé de dire que les dirigeants UMP de notre pays (et aussi celui de notre ville) sont tous de fervents partisans de ce système.

Un million d'euros de recettes en moins pour les finances municipales. Et alors ? La belle affaire ! Rien qu'en supprimant les subventions à la SARL MUSILAC, la mairie récupérera quasiment la moitié de cette somme.



Et en grattant un peu de ci de là, il doit sûrement bien y avoir moyen de récupérer l'autre moitié sans trop d'efforts.

Un million d'euros. Annoncé tout seul comme cela, voila un chiffre qui fait peur au quidam de base. Mais à l'échelle de la ville d'Aix les Bains, un million, ce n'est que 1,25% des recettes totales(1).

Et là aussi ça fait peur. Mais pour une autre raison. Alors que pendant la campagne des municipales 2008, Dord fanfaronnait et se posait en "gestionnaire d'exception" ayant "assaini les finances de la ville qui sont désormais au beau fixe" (sic), le voila qui, avec seulement 1,25% de baisse de "ses" recettes, nous parle désormais de "difficultés de financement incontestables(2)". Le tout après une année 2008 qui fut "une année de gel des investissements".

Ca nous semble un rien contradictoire avec "des finances au beau fixe". Pas vous ?


(1) Comptes 2007 (ceux de 2008 ne sont pas encore disponibles)
(2) Voir l'Essor Savoyard du 13 mars

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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 00:53
Si un effort financier a été demandé aux services, certains échappent à la contrainte.

Dominique Dord a demandé à ses services un effort maximum sur leur fonctionnement, afin d'accompagner au mieux la politique d'investissement mise en place pour 2009.

Un effort maximum pour tous les services  ?

Non, quelques postes de dépenses échappent à la règle.

Ce sera par exemple le cas pour les frais de réception, qu'il serait d'ailleurs plus juste de qualifier de frais de propagande, tant les réceptions et autres réunions organisées par la mairie ressemblent à s'y méprendre à des séances entièrement dédiées à la gloire du maire et de son équipe.

Le service communication ne devra pas non plus se serrer la ceinture. Même motif, même ... récompense. Sinon, comment ce service pourrait-il mener à bien sa mission qui consiste pour l'essentiel à magnifier l'action municipale ?

Enfin autre service, ou plus exactement poste de dépenses, qui sera épargné par la crise : l'assistance juridique. Avec un budget en hausse de 57% par rapport à 2007, qui était parait-il une année avec un surcroit d'activité, ayant d'ailleurs nécessité une rallonge budgétaire de 50% !

Comme quoi, il y a des petites entreprises qui ne connaissent pas la crise !



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2 novembre 2008 7 02 /11 /novembre /2008 03:59
Résumé des épisodes précédents
Au cours du premier mandat de Dord à la mairie aixoise, la municipalité a dépensé la coquette somme de 267.943 euros en frais d'assistance juridique. Avec une très nette tendance à l'inflation, puisque 42% de ces dépenses ont été faites sur les années 2006-2007.

D'ailleurs, les dépenses de 2007 représentent à elles seules 1/4 des dépenses de tout le mandat. Explication fournie par le cabinet d'avocats titulaire du marché : 2007 est une année de surcroit d'activité, du fait de la période électorale ! On rappelle qu'en 2007 on eu lieu les élections ... présidentielles et législatives. En quoi ces deux élections ont-elles une influence sur les besoins en assistance juridique de la ville ? Mystère et boule de gomme.

Personne ne semble avoir d'explication sur ce phénomène. Et surtout personne à la mairie ne semble s'être soucié d'en demander. Même quand il s'est agit d'augmenter de 50% le montant initial du marché public !

Alors l'assistance juridique, à quoi à sert ?
Comme son nom l'indique, à fournir aux services municipaux l'assistance d'un prestataire extérieur pour tout ce qui touche aux questions juridiques.

Et on veut bien croire que cette prestation est indispensable ! Tant il est vrai que le droit, et le droit administratif en particulier, est affaire de spécialistes. Car il n'est vraiment pas aisé pour le béotien de trouver son chemin dans le dédale d'une multitude de lois, arrêtés, jurisprudences ... etc. Et Me Sindres, l'un des avocats associés dans le cabinet titulaire de ce marché public depuis 2001 est sans conteste un éminent spécialiste du droit.

D'ailleurs Dord fait également appel à ses services à titre privé. C'est ainsi que Me Sindres a réussi à lui éviter toute forme de sanction par le Conseil Constitutionnel lors de son élection de 2007. Bien que plusieurs points du recours engagé à l'encontre de cette élection se soient révélés exacts, Me Sindres a réussi le tour de force d'obtenir la clémence la plus totale des juges. Preuve s'il en fallait, de sa compétence juridique.

Pour en revenir à l'assistance juridique de la ville, on a eu l'occasion de voir Me Sindres à l'oeuvre en personne lors du conseil municipal du 27 septembre 2007. Le conseil examinait la demande de Gratien Ferrari de porter plainte au nom de la commune dans le dossier de la cession des terrains de la Crémaillère.

Très docte, Me Sindres a démonté un peu par un les arguments avancés par le requérant. Et il a trouvé une opposition bien faible. Ou du moins désarmée face à l'arsenal juridique brandi par Me Sindres, mais aussi désarmée face à son aplomb. Comme par exemple quand Me Sindres "justifie" par ces deux petites phrases l'attribution des servitudes de passage au nouveau propriétaire des terrains(1) : "La loi française interdit de vendre un terrain enclavé" et "quant on regarde les plans, il est évident que ces terrains sont enclavés".

Une "évidence" qui a visiblement échappée à tous les élus du conseil municipal de décembre 2001. Il faut dire que quand on regarde les plans qui leur ont été fournis à cette date, l'enclavement n'a rien d'évident. Au contraire, sur les plans, on voit que les terrains concernés sont bordés par le Chemin de St Pol à l'est, et par le Boulevard de la Roche du Roy à l'ouest ! Un terrain enclavé bordé par deux voies publiques !? Voila un mystère de plus à Aix les Bains.

Non content de nous refourguer avec un sacré aplomb une évidence qui n'en est pas une, Me Sindres a eu l'habileté de passer sous silence un autre élément : en l'absence de toute délibération l'y autorisant explicitement, sur quelles bases juridiques s'est appuyé le maire en 2006 pour accorder ces servitudes ? Voila qui reste et demeure toujours un mystère.

Et qui ne remet d'ailleurs pas en cause les compétences de Me Sindres. Mais peut-être la façon dont la mairie use des compétences en question.

Ce qui nous ramène à la question initiale : l'assistance juridique, à quoi ça sert ? Ou à quoi ça devrait servir ?

On serait tenté de répondre : à la défense de l'intérêt public. Mais est-ce vraiment le cas ? Par exemple dans le dossier de la Crémaillère évoqué ci-dessus, l'intérêt public est-il vraiment la priorité ?

Ce qui est sûr, c'est que la municipalité ne semble pas très soucieuse de savoir à quoi lui sert précisément cette assistance juridique. Ni même combien de temps le cabinet d'avocats titulaires du marché consacre à traiter les demandes qui lui sont transmises. Non, rien de tout ça. La municipalité paie les factures sans sourciller ni même s'interroger sur les prestations afférentes.

Et quand début 2007 le cabinet d'avocats écrit qu'il faut augmenter le montant du marché de 50% par rapport au marché initial, la mairie donne une suite favorable à cette demande en moins de deux semaines, et sans demander le moindre justificatif sur l'augmentation du temps de travail invoquée par le cabinet Sindres Larridan.

Du coup, il est bien difficile de réponse à notre question : comment en effet savoir à quoi sert l'assistance juridique, quand la principale intéressée, à savoir la municipalité aixoise, ne semble pas s'en soucier elle-même ?


C'est beau la confiance
Oui c'est sans doute très beau la confiance que la ville et son maire placent dans le cabinet d'avocats titulaire de ce marché depuis ... 2001. Une confiance chaque fois renouvelée.

Mais confiance ou pas, peut-être que vu les sommes en jeu (80.000 euros par an pour 2008-2009 pour la seule assistance juridique), la ville pourrait demander quelques justificatifs ...

Vous seriez prêts vous, à payer 80.000 euros d'honoraires par an à un prestataire sans lui demander la moindre explication sur les travaux qu'il réalise ?



(1) Le conseil municipal ayant autorisé la vente s'est tenu le 13 décembre 2001. La question des servitudes de passage n'y a pas été évoquée. Pas plus qu'elle ne l'a été lors des autres conseils municipaux qui ont suivi. L'acte notarié établissant la vente a lui été signé en juin 2006 : il instaure des servitudes de passage à titre perpétuel et gratuit, sur plusieurs milliers de m² de terrains publics.
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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 03:59
2001-2007, sept années de dépenses publiques en chiffres
Offrons nous un petit retour en arrière pour commencer. Depuis l'arrivée de Dord à la tête de la mairie aixoise en 2001, jusqu'à fin 2007, la ville a dépensé la modique somme de 267.943 euros pour son assistance juridique et la gestion des contentieux.

C'est ce que nous apprend un document présenté lors du conseil municipal du 19 novembre 2007, et que nous reproduisons ci-dessous. Est-il utile de rappeler que dans son grand souci d'informer la population en toute transparence, la municipalité s'est comme il se doit abstenue de publier ce document sur son site internet ?

Sur ce document, la première colonne indiquant le montant des honoraires (assistance juridique permanente) correspond au montant du marché public, qui n'englobe pas les prestations de traitement des contentieux (deuxième colonne).



Pour les années 2006-2007, la ville avait prévu de dépenser 72.000 euros pour ses frais d'assistance juridique permanente. L'addition s'est finalement élevée à 87.000 euros (20% de plus que le budget prévu). Somme déjà rondelette à laquelle il faut ajouter 26.000 euros supplémentaires pour "divers contentieux" (c'est ainsi que la mairie les appelle).

Faites vos comptes : 87.000 + 26.000 = 113.000 euros dépensés pour des prestations juridiques pour les seules années 2006 et 2007.

+42% de 2006 à 2007 ! Pourquoi ?
Mais ce n'est pas tout. En 2007, on note une forte augmentation du marché d'assistance juridique permanente : de 36.000 euros en 2006, il passe à 51.000 euros en 2007. Soit 42% d'augmentation. Pourquoi ?

C'est simple (si on peut dire) : en février 2007, le cabinet d'avocats titulaire du marché (à sa voir la SELARL SINDRES LARIDAN) adresse un courrier à la mairie. Lequel courrier explique que le cabinet d'avocats constate une augmentation du nombre d'heures de prestations qu'il réalise dans le cadre du marché. Des 30 heures mensuelles prévues par le marché, on serait passé d'après le cabinet à 45 heures.

Le cabinet d'avocats propose donc à la ville de majorer le marché de 15.000 euros pour la période restant à courir, c'est à dire 10 mois (de mars à décembre 2007). Aucun justificatif du nombre d'heures ne vient à l'appui de cette demande. Le cabinet se contente de prétexter "du fait des demandes au titre de la communication de la collectivité en période de campagne électorale".

+42% de 2006 à 2007 ! A cause des campagnes électorales !!??
Mais de quelle communication et de quelle campagne électorale est-il donc question ? Le courrier date de février 2007. Et à cette date, la seule campagne électorale en cours concerne les élections présidentielles. Suivra celle pour les législatives de juin 2007. Deux élections qui ne concernent en rien la municipalité aixoise.

Quant à la campagne pour les élections municipales, elle ne débutera qu'en janvier 2008. C'est à dire après la fin du marché public dont il est ici question.

Quel  est donc le rapport entre les élections présidentielles et législatives et une augmentation des besoins en assistance juridique de la ville d'Aix les Bains ? Voila un premier mystère.

Pour la majorité municipale, tout va bien
Oui, pour la majorité municipale, tout va bien. Et il n'y a aucun mystère dans tout ceci. La France est en pleine campagne électorale pour les élections présidentielles, donc il est logique que les besoins en assistance juridique de la ville d'Aix les Bains augmentent. CQFD ?

Et pour augmenter, elles augmentent. Pour les dix mois restant à courir jusqu'à fin 2008, le marché prévoyait une dépense de 30.000 euros (10/12ème de 36.000 euros annuels). Le cabinet d'avocats propose une majoration de 15.000 euros : c'est à dire +50%. Rien de plus normal apparemment pour les élus de la majorité.

Cerise sur le gâteau, la commission des marchés publics, celle des finances, et enfin le conseil municipal croient le cabinet d'avocats sur parole. Aucun justificatif ne lui sera demandé. Deuxième mystère donc : comment se fait-il qu'un prestataire rémunéré par rapport à un nombre d'heures convenu à l'avance ne soit pas tenu de justifier quoi que ce soit lorsqu'il demande une augmentation de 50% de ses honoraires ?

L'avenant majorant le marché de 15.000 euros sera validé par le conseil municipal du 8 mars 2007. Une affaire rondement menée.

Et ça continue ...
Mais ce n'est pas fini. Le marché public d'assistance juridique arrivait à échéance fin 2007, et devait donc être renouvelé. Donc appel d'offres comme le veut la règle. Et là tenez vous bien. Ce n'est plus 36.000 euros comme en 2006, ce n'est plus 51.000 euros comme en 2007, mais c'est 80.000 euros que l'équipe Dord prévoit de dépenser en 2008 et 2009 pour cette prestation.

80.000 euros par an ! Une dépense qui augmente de près de 57% par rapport à 2007(1). Et ce alors qu'en 2007, on était prétendument dans une période de surcroit d'activité en raison des campagnes pour les élections présidentielles et législatives ! Là, on ne suit vraiment plus du tout. Et voila notre troisième mystère : comment le budget d'une année "normale" peut-il être supérieur de 57% à celui d'une année prétendument surchargée ?

N'oubliez pas que tous ces chiffres sont hors taxes. Il faut donc ajouter les 19,6% de TVA. Soit par exemple pour le marché 2008-2009, 95.680 euros TTC par an.

A suivre la semaine prochaine, la suite et la fin de notre trilogie sur l'assistance juridique. Il y sera question de confiance.


(1) Et même de 122% par rapport au budget initial du marché 2006-2007 qui n'était "que" de 36.000 euros HT par an
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19 octobre 2008 7 19 /10 /octobre /2008 03:59
Entre payer des repas aux enfants dans ses cantines scolaires et financer ses frais d'assistance juridique, la ville d'Aix les Bains a-t-elle choisi ?

Cette question pourrait être saugrenue, si la municipalité n'avait pas adressé récemment un courrier aux parents d'élèves des écoles aixoises pour leur demander ne plus inscrire leurs enfants à la cantine lorsqu'un des deux parents ne travaille pas, parce que cela coûterait trop cher à la collectivité.


Trop cher, c'est à dire trois euros par repas à la charge de la collectivité.

Le tableau ci-contre est extrait d'un document disponible sur le site de la mairie.

Comme les cantines scolaires ont servi en moyenne 800 repas par jour pour l'année scolaire 2007/2008, que ces mêmes cantines sont ouvertes 36 semaines par an à raison de 4 jours par semaine, il est facile de calculer le coût global de cette prise en charge pour la collectivité.

800 repas/jour x 4 jour/semaine x 36 semaines/an x 3 euros/repas = 345.600 euros.

La somme est certes respectable. Mais elle n'a pour autant rien d'extraordinaire. La ville n'a-t-elle pas sur la même période dépenser 12 millions d'euros pour aménager une rue qui n'a d'allée promenade que le nom, et donc l'unique "utilité" est de permettre à des promoteurs privés de desservir les futures résidences qu'ils construiront peut-être un jour sur ce secteur.

Et du côté des frais juridiques, ça donne quoi ?
Pour les années 2006-2007, la ville avait prévu de dépenser 72.000 euros pour ses frais d'assistance juridique permanente. L'addition s'est finalement élevée à 104.052 euros TC (20% de plus que le budget prévu). Somme déjà rondelette à laquelle il faut ajouter 31.096 euros supplémentaires pour "divers contentieux" (c'est ainsi que la mairie les appelle).

Faites vos comptes : 104.052 + 31.096 = 135.148 euros dépensés pour des prestations juridiques dont il est par ailleurs impossible de savoir à quoi elles correspondent précisément.

Vous nous rétorquerez, avec raison, que 135.148 euros c'est bien moins que 345.600. Certes. Mais les "publics" à qui ces dépenses bénéficient ne sont pas les mêmes. D'un côté les enfants scolarisés et leurs parents. De l'autre, on ne sait pas vraiment qui ni pourquoi.

Mais surtout, à l'heure où la mairie appelle les parents à la "modération" pour ne pas pénaliser la collectivité sur ses coûts liés à la prise en charge des repas scolaires, cette même mairie n'hésite pas à ne faire preuve d'aucune modération dans la gestion de ses frais juridiques.

Des 86.112 euros prévus par le marché public pour 2006-2007, on est en effet passé à 191.360 euros pour le nouveau marché concernant les années 2008-2009. +122% d'augmentation. Rien que ça.

Et si on ajoute à ce budget "l'habituel" complément d'honoraires pour la gestion des "divers contentieux" (généralement 30% du montant du marché public sur l'assistance juridique permanente), on arrive à la coquette somme de 248.768 euros.

Relisez donc la citation de Coluche sur notre  une du 19 octobre. Il est fort probable que vous lui trouverez très certainement comme un parfum d'actualité.




Nous reviendrons sur ce dossier des frais juridiques dans une prochaine édition. Car il y a pas mal de choses à dire, et pas mal de questions qui se posent. Comment expliquer par exemple que la ville ait brutalement augmenté de 50% le montant de son marché d'assistance juridique pour les dix derniers mois de 2007 ?


ps : concernant le dossier des repas scolaires, on vous renvoie vers le DL du 09/10/2008, et vers l'article qu'Aix les Bains Le Journal y a consacré (à lire en cliquant ici).

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