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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 07:44

Si l’on en croit le président de la CALB, Dominique Dord, le site de la Chambotte serait très important, voire vitale, pour l’économie touristique du bassin aixois. Une position qui ne surprend pas de la part d’un élu qui n’hésite pas à dire qu’il faut « sauver la Chambotte coûte que coûte ». Et qui tente de justifier par la-même 2,5 M€ de dépenses publiques dont la légitimité ne saute pas aux yeux.

 

Rappelons qu’avant son rachat par la CALB, le site était une propriété privée. Et que pour profiter du panorama, il fallait être client du restaurant. L’argument d’un sauvetage de la privatisation n’a donc pas vraiment de sens. Surtout quand le même panorama s’offre, gratuitement, aux yeux du grand public, à moins de 5 minutes à pied (lire par ailleurs).

 

Quant à l’importance économique du site pour le bassin aixois, on aimerait bien savoir sur quels éléments la CALB se fonde pour la mesurer. Vu le montant des dépenses engagés (2,5 M€), on est en droit de penser que ce site est vraiment important. A titre de comparaison, la même CALB a engagé 3 M€ pour le sommet du Revard, qui est le 2ème site le plus visité de Savoie. A la Chambotte, on est bien loin de cette fréquentation. L’ancien restaurant est même resté fermé plusieurs saisons, sans que l’économie du bassin ne s’en ressente le moins du monde. D’ailleurs, les repreneurs éventuels ne se bousculent pas au portillon. L’appel d’offres lancé par la CALB pour la gestion du nouveau restaurant actuellement en construction s’est avéré infructueux. Seuls deux candidats ont déposé un dossier. Signe manifeste que la fréquentation des lieux est faible, et qu’il est bien difficile d’y rentabiliser une affaire. Ce qui dénote bien sa faible importance, voire sa totale absence d’importance économique pour le bassin aixois.

 

Qu’est-ce qui justifie donc ce rachat et ce projet à 2,5 M€ ? Assurément ni le leurre du sauvetage de la privatisation, ni la soit disant importance économique du site. Pour l’instant, le mystère reste donc entier. Et il risque de le rester. Car quand politique et immobilier s’emmêlent, l’écheveau est souvent impossible à démêler.

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 07:45

Comme un seul homme, les deux journaux locaux ont repris l’information (?) donnée par le député-maire-président en personne. D’après Dominique Dord, la CALB et la CCCA auraient obtenu le feu vert du préfet pour créer un SIVU (syndicat intercommunal à vocation unique), afin de reprendre au vol le chantier de la Chambotte. De son côté, l’Hebdo des Savoie, dont la rédaction a sûrement été aussi informée (?) que ses consœurs, a choisi de ne pas reprendre cette annonce. L’Hebdo partagerait-il les doutes de la presse électronique sur le sujet ? On ne va pas échafauder d’hypothèse sur la question, mais on veut bien parier quelques kopecks qu’avant de publier quoi que ce soit, le journal local aixois le plus objectif et le plus pluraliste a tenu à prendre le temps de mener son enquête.

 

Bien. Reprenons donc l’information (?) donnée par le député-maire-président en personne. La CALB et la CCCA auraient donc obtenu le feu vert du préfet pour créer ensemble un SIVU. Une rapide recherche sur internet permet à tout un chacun de trouver que la création et le fonctionnement d’un SIVU est régi par les articles L5212-1 à L5212-34 du code général des collectivités territoriales (CGCT). Ainsi que par les articles L5211-1 à L5211-58 du CGCT, relatifs aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Voici ce que dit l’article L5212-1 du CGCT.

 CGCT-L5212-1.jpg

 

On sait que le droit administratif est une « science » bien complexe, mais pour une fois, il semble ici très clair. Un syndicat de communes associe des communes. Et non des groupements de communes, tels que la CALB ou la CCCA. Dès lors, comment diable ces deux dernières pourraient-elles s’associer pour créer un SIVU ?

 

En tout cas sûrement pas sans l’aval individuel de chacun des conseils municipaux de l’ensemble des communes les constituant. L’article L5212-2 semble être sans ambiguïté sur la question. En aucune façon il n’est prévu qu’un conseil intercommunautaire puisse se substituer aux conseils municipaux pour faire adhérer une commune à un SIVU.

CGCT-L5212-2.jpg

 

Encore une fois, le droit administratif est une « science » complexe. Voire pire. Où le bon sens n’a parfois pas sa place. Pour autant, après avoir lu, relu et re-relu les articles du CGCT relatifs aux EPCI et aux syndicats de commune, on ne voit vraiment pas comment le préfet pourrait autoriser une communauté d’agglomération (la CALB) et une communauté de communes (la CCCA) à créer un syndicat de communes (SIVU). Pour la bonne et simple raison que ni l’une ni l’autre ne sont des communes.

 

Ajoutons, histoire de corser l’affaire (sans pour autant en faire une affaire corse, encore que ...), qu’un SIVU est un EPCI. Et que la vocation d’un EPCI est de substituer à plusieurs collectivités pour l’exercice d’au moins une de leur compétence. Par exemple, les communes membres de la CALB lui ont transféré leur compétence en matière de collecte et de gestion des déchets. Dans le cas de la Chambotte, le tribunal administratif vient de juger que la CALB n’était compétente ni pour racheter le site, ni pour l’aménager, ni pour le gérer. Alors comment diable la CALB pourrait-elle transférer à un SIVU une compétence qu’elle ne possède pas ?

 

En conclusion de son entretien avec l’Essor Savoyard, Dominique Dord explique doctement que l’acquisition de la Chambotte a été faite avec un peu de précipitation. Mais que maintenant qu’il est aux commandes, il entend bien faire dans la perfection. L’avenir, sans doute même le proche avenir, nous dira qui de la perfection ou de la précipitation sera au rendez-vous. A suivre …

 

 

LE MOT DE LA FIN

On ne saurait que trop conseiller aux lecteurs intéressés par le sujet de lire les articles suscités. Ils sont librement accessibles sur internet, par exemple sur le site de LEGIFRANCE. Pour ceux qu’une présentation trop austère rebuterait, on suggère la lecture de ce document, publié par le ministère de l’intérieur. Mais quelle que soit la source, la conclusion apparait inévitablement la même : un SIVU regroupe des communes, après accord des conseils municipaux de ces dernières. Ni la CALB ni la CCCA ne peuvent donc en faire partie. Et on ne voit pas comment le préfet aurait pu autoriser le contraire.

 

 

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 09:11

Suite à notre article de jeudi dernier (lire par ailleurs A la plage du Rowing, CALB échaudée craint l’eau froide), plusieurs lecteurs nous ont demandé à quoi ressembleraient plus précisément les futurs toilettes en cours d’installation à la plage du Rowing. Honte à eux ! Car, comme indiqué dans notre précédent article, ce seront peu ou prou les mêmes que celles installées à la plage du Lido. Mais comme on est bons princes, et qu’on sait également que tout le monde ne goûte pas la promenade bitumineuse et bruyante des bords du lac, voici une photo (voir ci-dessous).

 

Architecture (?) simple. En gros une dalle de béton recouverte sur laquelle on pose une cabine préfabriquée (dans les Landes donc) qu’on entoure d’une armature métallique qui supporte de faux bambous en vrai plastique. Forcément, la question se repose : faut-il vraiment solliciter les services de deux cabinets d’architectes et de trois entreprises paysagistes pour mener à bien un tel « chantier » ?

 

Nota : lors de la mise en ligne de cet article, les dites toilettes étaient toujours fermées au public. Pour cause … d’hivernage.

 

WC-Lido.jpg

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 07:44

TravauxRowing.jpgLa plage du Rowing est en travaux. La CALB y aménage des sanitaires (19 m²) et un poste de secours (16 m²). Fini donc le bungalow peu esthétique servant de poste de secours en saison. Finis aussi les WC de chantier qui « ornaient » la plage durant la période estivale. Nul ne s’en plaindra. Les futurs locaux devraient ressembler à ceux qui existent déjà la plage du Lido. Après, on n’aime ou on n’aime pas le style. C’est une affaire de goût.

 

En attendant, ces constructions en cours ne sont pas sans rappeler celle aménagée il y deux ans maintenant à la plage de Mémard. Une seule construction, mais avec la même destination : sanitaires, douches et poste de secours. Et pour une surface approchante : 26 m², contre 35 m² au Rowing. Peut-être vous souvenez-vous que la construction de ce modeste bâtiment avait en son temps défrayé la chronique. En raison du coût du chantier, fièrement (?) affiché sur un panneau sur le site. Il est vrai que 360.000 euros pour 26 m² servant de sanitaires publics et de poste de secours (uniquement en saison estivale), ça avait de quoi surprendre. On savait que l’immobilier était cher à Aix les Bains, mais tout de même pas à ce point !

 

Du coup, au Rowing, si la CALB a bien apposé sur le site un panneau présentant le projet (photo ci-dessous), le coût de ce dernier n’y figure pas. Pas folle la CALB, elle n’a pas envie de se faire taper une deuxième fois sur les doigts. Et après ça, on dira que les politiques ne retiennent pas les leçons …

 

A voir l’image de synthèse représentant le futur aspect de la plage, et à voir l’objet des permis de construire déposés (un pour les sanitaires, le second pour le poste de secours), un truc tire l’œil sur ce panneau. C’est le nombre d’entreprises nécessaires pour mener à bien ce modeste chantier. Dont on se demande dès lors s’il est vraiment si modeste que ça. Financièrement parlant, s’entend. Jugez plutôt : un cabinet d’architectes, doublé d’une agence du même tonneau. Plus trois entreprises locales paysagistes. Avec pour couronner le tout une entreprise domiciliée dans les Landes, Michel Plante Systems (et non Michel Plantie Systems comme indiqué sur le panneau), spécialiste des toilettes publiques.

 

Au fait, des toilettes sèches, écologiques, ça n’aurait pas été mieux pour des aménagements qui se veulent 100% développement durable ?


 

CalbRowingPanneau.jpg

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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 07:45

SierrozMars2012Intro.jpgDieu qu’elle est triste cette promenade du Sierroz ! Certes, la petite pluie qui tombe sur Aix les Bains en ce dimanche 19 mars y est un peu pour quelque chose. Mais juste un peu. Ce qui fait que cette promenade est triste, c’est son abandon. Et pourtant …

 

Où l’on voit une fois de plus que les promesses des politiques n’engagent que ceux qui les écoutent

Et pourtant, cela fait maintenant près de six ans que Dord et Casanova ont annoncé en chœur que « la promenade du Sierroz sera refaite dès cet automne, car elle en a bien besoin ». C’était lors du conseil municipal du 4 octobre 2006. Les lecteurs qui auraient un doute sur la véracité de nos propos pourront les vérifier en réécoutant les débats sur le site d’Aix Avenir. 4 octobre 2006, 19 mars 2012. 1993 jours séparent ces deux dates. 1993 jours pendant lesquels aucun réaménagement de cette promenade du Sierroz, entre les tours de Lafin et le Pont Rouge, n’a été entrepris. 1993 jours pendant lesquels les riverains, fort de la promesse faite en 2006 et souvent réitérée, se sont étonnés de ne rien voir venir. Puis se sont impatientés, voire exaspérés pour certains. Et n’ont finalement obtenu que cette réponse : ce n’est pas qu’on ne voudrait pas, mais comprenons-nous braves gens, c’est que ça coûterait cher de refaire les berges du Sierroz.

 

 

Trop cher, et pourtant …

Et pourtant le projet de réaménagement de ce secteur ne date pas d’aujourd’hui. A sa naissance, il était même porté par l’ancêtre de la CALB, la CCLB. Conjointement avec la ville d’Aix les Bains.

 

Et pourtant, depuis 2006, la CCLB puis la CALB et/ou la ville d’Aix les Bains ont dépensé des millions d’euros dans d’autres projets. Quelques exemples en vrac. Des WC à 360.000 euros et un chemin à 800.000 euros du côté de Mémard. Dans le même secteur, la « mise en charme » (sic) de la place Edouard Herriot pour 1 M€. Dont plus de 300.000 euros juste pour déplacer un kiosque de quelques mètres. Un peu plus haut, 3 M€ pour renaturer (sic) le sommet du Revard. On peut aussi citer des projets en cours comme la création d’un nouveau port à barques sur le Tillet pour 5 M€. Ou encore la fameuse, et fumeuse histoire du rachat et de la reconstruction du restaurant de la Chambotte, pour 2,5 M€.

 

Plus à proximité que quartier de Lafin, on peut aussi retenir le récent aménagement paysagé d’un simple terre-plein central le long de l’avenue Franklin Roosevelt. Aménagement qui n’a pas du rien coûter non plus. Sans parler de ce curieux choix de l’absence de l’eau pour symboliser une ville d’eau (lire par ailleurs Aix ville d’eau ou … ex ville d’eau).

 

 

Bref, pour jouer les marioles au Revard, les zozos à Mémard, les guignols au Grand Port, ou encore les clowns blancs du côté du Tiller, il y a du monde. Mais pour tenir une promesse faite en 2006 aux habitants d’un quartier populaire, là il n’y a plus personne. Et vous savez pourquoi ? Parce que cette promenade, même une fois refaite, si tant est qu’elle le soit un jour, personne ne le verra. On veut dire personne d’autre que les habitants du quartier. Et vous l’aurez compris depuis le temps (ou alors c’est à désespérer de vos capacités intellectuelles), Aix les Bains à la sauce Dord c’est la ville du tape à l’œil, du clinquant, du bling-bling. Située trop à l’écart du centre ville et des bords du lac, la promenade du Sierroz dans le quartier de Lafin n’intéresse pas la municipalité.

 

 

PromenadeSierroz-1  SierrozMars2012.jpg

A gauche une photo prise en mai 2010. A droite une photo prise en mars 2012.

Hormis la végétation plus verte, saison oblige, vous voyez une différence ?

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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 07:44

TerrasseChambotte.jpgLe belvédère de la Chambotte fait décidément beaucoup parler de lui en ce moment. Pris qu’il est dans la tourmente politico-administrativo-juridique générée par l’annulation de la délibération autorisant son rachat par la CALB (lire par ailleurs). Nous avons déjà eu l’occasion de comparer son prix d’achat par la collectivité (188 euros/m² de terrain) à celui consenti par Dord en 2006 pour des terrains à deux pas du centre ville d’Aix les Bains (15 euros/m²). Un écart plus qu’étonnant dont on ne voit pas très bien quels éléments pourraient l’expliquer.

 

Une lectrice nous a, fort à propos on doit en convenir, suggérer de faire une autre comparaison. En l’espèce avec la propriété acquise par un certain Dominique Dord en 2008. D’après les éléments transmis par cette lectrice, le prix se situe aux alentours de 1,5 M€. Signe, nous fait remarquer notre correspondante, que la politique ça rapporte.

 

Mettons cette dernière remarque de côté en concentrons nous sur le reste.

 

A la Chambotte, le belvédère racheté 1,2 M€ par la CALB se compose d’un terrain accidenté de 6.358 m². Situé, faut-il le rappeler, à l’écart de tout, au bout du bout d’une petite route étroite, sinueuse et fort raide, impraticable une bonne partie de l’hiver. Son atout, c’est son panorama sur le lac du Bourget et les montagnes environnantes. Un panorama qu’il partage cependant avec d’autres terrains quasi voisins (lire par ailleurs). Sur ce terrain de 6.358 m², on trouvait jusqu’à il y a encore peu, l’ancien bâtiment d’un restaurant. Un bâtiment trop vétuste pour qu’on puisse y poursuivre une activité commerciale quelconque. Ce qui a contraint la CALB a procédé à sa démolition pour un coût de 400.000 euros. Ce qui fait qu’en réalité, le coût réel d’acquisition du terrain nu, une fois le bâtiment rasé, se monte à 1,6 M€. Ce qui fait tout de même plus de 250 euros le m².

 

A Saint-Innocent, la famille Dord possède donc depuis 2008 ce qu’il convient d’appeler une maison de caractère, selon l’appellation employée par le PLU. Maison situé au cœur d’un parc de plus de 16.000 m². Un parc qui, soit dit en passant, en constitué de terrains constructibles, et a lui aussi une magnifique vue sur le lac et les montagnes environnantes.

 

On ne sait pas ce qu’il en est pour vous, mais nous on a un peu de mal à imaginer que le terrain de la Chambotte puisse valoir plus cher que la propriété familiale des Dord à Saint-Innocent. Peu important d'ailleurs qu’elle appartienne au député-maire ou a une autre personne. Ce qui interpelle, c’est comment un bout de rocher isolé à plus de 15 kilomètres d’Aix peut valoir plus qu’une demeure de caractère dans la « banlieue chic » d’Aix les Bains.


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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 07:44

Nous évoquions hier la création, avancée par Dord, d’un SIVU pour reprendre le projet de la Chambotte, que la CALB ne peut plus porter suite à la récente décision du tribunal administratif de Grenoble. Quelques précisions à ce sujet s’imposent.

 

Un SIVU, c’est un syndicat intercommunal à vocation unique. Autrement dit une coopération entre communes, dans un but unique et précis, défini dans les statuts de la structure. Dans le cas de la Chambotte, le but unique est tout trouvé : racheter, rénover et exploiter le site. D’un point de vue juridique, un SIVU est un EPCI, un établissement public de coopération intercommunale. Voila qui poursuit donc la série ça ne change rien, mais ça change tout. Car, vous l’aurez noté, quand on parle de SIVU, il est question d’intercommunalité. En clair, si ce syndicat est constitué, ces membres seront des communes. La CALB ne pourra pas en être membre. Pas plus que la CCCA d’ailleurs. Pour qu’une commune devienne membre de ce SIVU, son conseil municipal devra obligatoirement être consulté et prendre une délibération en ce sens.

 

Et autant Dord contrôle à coup sûr le conseil intercommunautaire de la CALB, autant il n’a pas forcément la mainmise sur les conseils municipaux des 18 communes qui la compose. Idem pour Marin et les communes de la CCCA. Qui plus est, pour pouvoir constituer un EPCI, une majorité qualifiée doit se dégager. Cette majorité doit représenter les deux tiers des communes, représentant la moitié de la population totale, ou bien la moitié des communes regroupant les deux tiers de la population. De plus, cette majorité doit comprendre les communes comptant plus du quart de la population totale pour les communautés de communes et, dans le cas d’une communauté d’agglomération ou d’une communauté urbaine, de la commune la plus importante. Bref, si Dord a escompte obtenir l’implication de toutes les communes de la CALB, il va devoir sérieusement s’employer. Et certains « petits » maires, qui n’ont pas forcément digéré sa prise de pouvoir sur la CALB en 2008, risquent bien de sauter sur l’occasion de lui rendre la monnaie de sa pièce.

 

Sans parler du fait que les maires en question qui entendraient voir leur commune participer à ce SIVU, vont tous devoir justifier devant leur conseil municipal des raisons motivant ce choix. Et motiver les dépenses supplémentaires qui vont avec. Car un SIVU ne disposant pas de ressources fiscales directes, son budget sera pris sur celui des communes membres. On peut s’amuser à prendre comme hypothèse que seules deux communes acceptent de s’impliquer dans le SIVU. Aix les Bains bien évidemment, puisque son maire explique qu’il faut « sauver la Chambotte coûte que côute ». Et puis une commune de l’Albanais. Au hasard Albens, dont le maire Claude Giroud ne saurait rien refuser à Dord. Eh bien les 2,5 M€ du projet devraient alors sortir de la poche des seuls contribuables de ces 2 communes. Tout ça pour racheter un terrain à un prix exorbitant. Jolie perspective non ?

 

D’accord, on force un peu le trait en prenant comme hypothèse que seules deux communes accepteraient de mettre la main au porte-monnaie de leurs administrés. Mais plus sérieusement, on peut imaginer sans mal que tant au sein de la CALB que de la CCCA, nombre de communes vont se faire tirer l’oreille pour être parties prenantes dans ce projet aussi rocambolesque que dispendieux. Il suffit pour s’en convaincre de se rappeler que les délibérations prises fin 2007 début 2008 par les deux collectivités pour lancer ce projet n’ont pas été votées à l’unanimité. Et avec la tournure prise par les évènements, les rangs des opposants d’alors ne peuvent que se trouver renforcés aujourd’hui.

 

Si avec son syndicat, Dord espérait poursuivre son petit bonhomme de chemin SIVU … ni connu, c’est raté. Au fait, si la CALB n’est pas compétente pour investir hors de son territoire, comme vient de le juger le tribunal administratif, pourquoi diable Aix les Bains le serait-elle ?

 

 

 

LE MOT DE LA FIN

Juste pour le plaisir, on s’est amusés à imaginer ce que pourrait être la séance du conseil municipal dans une petite commune de la CALB, où Dord aurait réussi à forcer la main du maire pour qu’il intègre le SIVU. Voila ce que ça pourrait donner.

 

Le maire : Mes chers collègues, comme vous le savez, nous devons nous prononcer ce soir sur la participation de notre commune au SIVU de la Chambotte.

Un élu : La Chambotte, c’est où ça ? C’est sur le territoire de notre commune ?

Le maire : Je vous en prie, pas de mauvais esprit ! Le sujet a déjà été abordé en commission. Chacun sait que la Chambotte n’est pas située sur le territoire de notre commune. Mais c’est un site touristique important. Et il est vital de le sauver.

Un élu : Pourquoi ?

Le maire : Eh bien parce que si les collectivités ne rachètent pas le site, il pourrait tomber dans les mains du privé, et la vue pourrait être confisquée au grand public.

Un élu : Le public peut avoir la même vue 200m plus loin, gratuitement.

Un autre élu : Et jusqu’à maintenant le public devait payer pour accéder à la vue depuis la terrasse du restaurant. Et visiblement ça ne le gênait pas. Puisqu’il parait que ce site est vital pour l’économie touristique du bassin, c’est bien qu’il était fréquenté par un public nombreux que le fait de devoir payer quelques euros ne rebutait pas ! Pourquoi est-ce que cela changerait ?

Le maire : Là n’est pas la question …

Les deux élus : Mais si !

Le maire : Je propose qu’on passe au vote …

Un élu : Vous allez un peu vite en besogne. Il me semble important de préciser à mes collègues que ce que Monsieur le Maire nous demande d’avaliser, c’est la participation financière de notre commune à une opération dans laquelle elle n’a aucun intérêt. Une opération dont le coût global, de près de 2,5 millions d’euros apparaît comme fort discutable. Pourquoi devrions-nous imposer cette dépense supplémentaire à nos administrés ? Ce projet ne les concerne pas. Et je suis sûr qu’ils préféreraient qu’on dépense leur argent, parce que c’est bien le leur, pas le notre ni celui de Monsieur le Maire ni de ses amis politiques, pour réaliser des choses sur notre commune.

Un autre élu : Oui, bien parlé ! Par exemple la réfection du préau de l’école qui en a bien besoin. On encore pour moderniser la cuisine et le bar de la salle des fêtes !

 

… applaudissements ?

 

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 07:46

« L’intérêt touristique général commandait de sauver ce site unique d’une privatisation risquant de confisquer la vue du lac au grand public ». C’est ce qu’expliquent aujourd’hui les élus de la CALB et de la CCCA qui ont décidé de racheter le site du belvédère de la Chambotte. Un rachat opéré pour 1,2 M€, plus 400 K€ de travaux de démolition de l’ancien restaurant, et 700 K€ de travaux de reconstruction d’un nouveau restaurant. Soit un total de plus de 2 M€. Juste pour éviter que la vue soit « confisquée » ?

 

ChambottePanneauPrivee.jpgRappelons tout d’abord que le rachat par la société le Rocher de la Chambotte, auquel s’est substitué le rachat par la CALB, ne constituait en rien une privatisation du site. Lequel était déjà privé, comme en témoigne le panneau apposé à l’entrée (photo ci-contre). Quant à la vue, elle était déjà « confisquée » au grand public. Puisque pour accéder à la terrasse du restaurant, et donc à la vue, il fallait obligatoirement consommer. Donc payer.

 

ChambotteChemin.jpgVoyons maintenant ce qu’il en est réellement de la « confiscation » de la dite vue. Dans le dernier lacet de la route qui mène au site, un chemin s’amorce. Un bon chemin. Large, présentant peu de dénivellation (photo ci-contre). En moins de 5 minutes à pied, et encore en marchant doucement, on arrive dans un grand pré, qui donne lui-même sur … ça (photo ci-dessous). « Ca », c'est-à-dire très exactement la même vue, le même panorama que celui accessible depuis le belvédère de l’ancien restaurant. Avec une différence de taille. Nul besoin ici pour les collectivités de dépenser 1,2 M€ pour acheter le terrain. Nul besoin ici pour les collectivités de dépenser 400 K€ pour démolir un bâtiment existant mais insalubre. En fait nul besoin ici de faire quoi que ce soit ou presque1 pour que la vue ne soit pas « confisquée ». Elle s’offre tout naturellement au grand public.

 

ChambotteVue-1.jpg

ChambotteVue-2.jpg

 

1 Exception faite de l’éventuelle installation de garde-corps (encore que personne ne soit jamais tombé), et d’aménagements pour permettre l’accès aux handicapés et aux personnes à mobilité réduite. Mais on aurait été bien loin, et même plus, des millions induits par le projet de la CALB.

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 07:46

ChambotteTravaux.jpgPour Dominique Dord, la décision du tribunal administratif de Grenoble, annulant la délibération de la CALB autorisant le rachat de la Chambotte, ne change rien. « On va faire autrement, c’est tout », déclare-t-il. Autrement dit, cette décision du tribunal ne change rien. D’ailleurs, le président de la CALB a décidé de ne pas faire appel de la décision. Une décision qui ne change rien ? On demande à voir.

 

Tout d’abord, du fait de cette décision, la CALB se trouve bien en peine de poursuivre les travaux sur le site. Après la démolition de l’ancien bâtiment, la reconstruction du nouveau a déjà commencé (photo ci-dessus). En toute logique, dans l’attente de la reprise du dossier par une collectivité juridiquement compétente pour intervenir sur le site, les travaux devraient être stoppés. Voila déjà un premier élément de changement.

 

Ensuite, la CALB et la CCCA, si elles veulent poursuivre leur projet, comme leurs deux présidents l’ont déjà laissé entendre, vont devoir trouver un cadre juridique pour ce faire. Le plus simple serait que la CCCA porte seule le projet. Mais elle n’en n’a pas les moyens financiers. D’ailleurs le projet initial prévoyait qu’elle ne prendrait à sa charge que 30% du coût total, les 70% restants revenant à la CALB. La piste de la reprise par le Conseil Général étant à écarter d’emblée, puisque celui-ci a récemment fait savoir à propos d’un autre dossier que son rôle n’était pas de faire fonctionner des restaurants, ne reste que la piste du syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU). Une nouvelle structure à créer donc. Ce qui ne va pas pouvoir se faire en deux coups de cuillère à pot. Deuxième changement au programme.

 

Et puis il y a le petit grain de sable. Celui, ou plutôt celle par qui tout est arrivé. On veut parler de la société Le Rocher de la Chambotte. C’est elle qui est à l’origine du recours devant le tribunal administratif. Cette société était porteuse d’un projet immobilier pour le site. Projet pour lequel elle s’est vu refuser un permis de construire. Dès lors, on peut imaginer plusieurs raisons au recours qu’elle a déposé.

 

Première hypothèse, le responsable de la société a voulu rendre la monnaie de leur pièce aux politiques du coin. Façon œil pour œil, dent pour dent. Peut-être peu glorieux, mais réussi. Le requérant a obtenu gain de cause devant le tribunal administratif. Mais pourquoi s’arrêterait-il en si bon chemin ? Il a en effet tous les atouts en main pour transformer ce qui n’est pour l’instant qu’une avarie en salle des machines en véritable naufrage pour le paquebot CALB.

 

Autre hypothèse, le responsable de la société, qui est aussi un contribuable de la CCCA, a voulu éviter que sa collectivité ne se lance dans des dépenses qu’il juge inutiles et dispendieuses. Là encore, il a réussi. A ce jour en effet, seule la CALB a déboursé des fonds. Et avec l’annulation de la délibération validant la participation financière de la CCCA à hauteur de 30%, impossible désormais à la CALB de demander ne serait-ce qu’un euro à la CCCA. Mais là non plus, le requérant vainqueur ne saurait s’arrêter en route. Puisque les deux collectivités entendent bien poursuivre le projet dans les mêmes conditions financières, en créant tout exprès une structure dédiée.

 

Dernière hypothèse, le responsable de la société espère toujours pouvoir réaliser son propre projet, revu et corrigé. Et là, sa victoire au tribunal administratif ne lui suffit pas. Il faut qu’il aille plus loin. En clair qu’il obtienne l’annulation de l’acte de vente du site, pour pouvoir à nouveau se porter acquéreur.

 

 

Bref, quelles que soient les raisons qui l’ont poussé à intenter ce recours, on ne voit pas pourquoi il arrêterait là sa démarche. Dans tous les cas de figure, on ne voit qu’une seule et même suite logique : il devrait saisir le tribunal de grande instance pour demander (et très certainement obtenir) l’annulation de l’acte de vente. Et Dord a beau dire, et s’esbaudir, on a bien du mal à croire que tout ceci ne changerait rien à l’affaire.

 


 

LE MOT DE LA FIN

 La « morale » de cette histoire, c’est que des élus se sont arrogés le droit de passer outre la loi, au prétexte de servir un prétendu intérêt général qui peine à exister dans les faits. Les guillemets étant de rigueur, car au final, l’histoire pourrait bien se solder par une ardoise de plusieurs millions pour les contribuables de la CALB. Et quand bien même la CALB et la CCCA réussiraient, on ne sait trop comment, à aller au bout de leur projet, leurs contribuables n'en sortiraient pas gagnants. Ayant du débourser 2,5 M€ pour obtenir le droit d'admirer un paysage qu'ils peuvent déjà admirer en toute quiétude, et gratuitement, à 3 minutes à pied du site du restaurant.

 

Et la question subsidiaire pour vraiment terminer : Dord va-t-il ranger ce jugement qui lui est défavorable dans la série des procès qu'il gagne tous ?

 

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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 07:46

La décision prise par le tribunal administratif de Grenoble jeudi dernier (8 mars), vient de jeter le belvédère de la Chambotte en plein dans la tourmente. Racheté par la CALB (communauté d’agglomération du lac du Bourget), théoriquement avec la participation financière de la CCCA (communauté de communes du canton d’Albens) en 2008, l’ancien restaurant panoramique vient tout juste d’être rasé, en vue de sa reconstruction. Qui a d'ailleurs commencée. Aussi curieux que cela puisse paraitre, l’annulation des délibérations des deux collectivités, autorisant ce rachat, n’entraine pas obligatoirement l’annulation de l’acte de vente qui en a découlé.

 

 ChambotteVueLac.jpgMagnifique vue sur le lac depuis la Chambotte. Mais saurez-vous dire si cette photo a été

prise de la terrasse de l’ancien restaurant, ou bien d’ailleurs ? (réponse plus loin dans l’article)

 

Quelques brefs rappels

Propriété de la famille Lansard, le restaurant du belvédère de la Chambotte était devenu trop vétuste, pour ne pas dire insalubre. Une société privée, dénommée le Rocher de la Chambotte, a proposé de racheter le site. Et même signé un compromis de vente. Mais se serait ensuite vue refuser son permis de construire, ce qui aurait entrainé la nullité du compromis. C’est dans ce contexte que la CALB et la CCCA se sont portées acquéreuses du site. Une majorité des élus de la CALB s’est prononcée en faveur de cette opération en novembre 2007. L’acte notarié de vente a été signé en mars 2008. Et en mai 2008, la CCCA a entériné le principe d’une participation financière à hauteur de 30% pour ce rachat, mais aussi pour les travaux à réaliser. Ce sont les deux délibérations de 2007 et 2008 que le tribunal administratif vient d’annuler.

 

 

Suivez le guide !

Et c’est là que les choses se compliquent. De prime abord, elles paraissent simples. Pour pouvoir acheter le site, la CALB avait besoin que ses élus adoptent une délibération en ce sens. Ce qui a été fait fin 2007. La dite délibération se trouvant annulée par le tribunal administratif, le quidam peut se dire que la CALB n’était donc pas fondée à acheter le site, et que par conséquent l’acte de vente de mars 2008 est nul et non avenu. Eh bien non ! Car la justice administrative et la justice civile sont deux mondes bien distinct. Presque hermetiquement clos l'un à l'autre. Chacun ses compétences, mais les vaches ne sont pas pour autant bien gardées. Les délibérations de la CALB et de la CCCA sont des actes administratifs. Pour en obtenir l'annulation, il fallait donc présenter un recours devant le tribunal administratif. C'est ce qui a été fait. Avec le succès que l'on connait.

 

L'acte notarié de vente entre les anciens propriétaires et la CALB relève lui du droit civil. Il est donc hors du champ de compétence du tribunal administratif. S'il veut en obtenir l'annulation, le requérant contre les délibérations des deux collectivités devra à nouveau porter l'affaire en justice. Mais cette fois devant le tribunal de grande instance.

 

Résumons. Pour pouvoir acquérir le site de la Chambotte, les élus de la CALB devaient prendre une délibération. C'est ce qu'ils ont fait en 2007.L'acte de vente a ensuite été signé au vu de cette délibération. Mais pour autant, l'annulation de la dite délibération n'entraine pas l'annulation de l'acte de vente. Dit autrement, la CALB n'avait pas le droit d'acheter le site de la Chambotte, mais elle en demeure quand même la propriétaire légale. Un rien ubuesque vous ne trouvez pas ?

 

L'avenir se chargera bien tout seul de nous dire ce qu'il nous réserve. Mais, à vrai dire, on ne voit pas pourquoi le requérant qui vient d’obtenir gain de cause devant le tribunal administratif s’arrêterait en si bon chemin (lire à ce sujet notre article de demain).

 

 

 

1,2 M€ pour un restaurant insalubre qui doit être rasé !

Le site a beau offrir une vue somptueuse, on a un peu de peine à croire qu’il valle le prix payé par la CALB. Enfin, par ses contribuables. 1,2 M€ pour un bâtiment insalubre juste bon à être rasé, vous ne trouvez pas que cela fait un peu beaucoup ? A titre de comparaison, les élus municipaux aixois ont récemment accepté de céder une ancienne ferme de 150 m² appartenant à la ville, implantée en bordure du golf sur 1.500 m² de terrain, pour seulement 150 K€. Le bâtiment n’étant lui pas à raser, mais juste à rénover. Le grand écart entre les deux valorisations surprend pour le moins. Pour justifier de la faiblesse du prix consenti pour la cession de la ferme Balmont Cadoux, Dord a fait état d’un argument choc : personne ne voulait l’acheter, alors on doit s’estimer heureux d’avoir trouvé un acheteur à ce prix.

 

Par un étrange retournement de situation, cet argument qui aurait très bien pu s’appliquer à la Chambotte ne l’a pas été. Là non plus, les éventuels acquéreurs ne se bousculaient pas au portillon. La CALB et la CCCA ont pourtant accepté de payer le prix fort.

 

On peut aussi faire une autre comparaison sur le prix. En juin 2006, Dord signait l'acte de vente de 3 hectares de terrains municipaux situés en bordure du bois Vidal, à deux pas du centre ville. Prix de cession consenti : 15 euros le m². Difficile de croire qu'un terrain situé sur le sommet perdu de la Chambotte, soumis aux contraintes de la loi littoral, et comportant qui plus est un bâtiment devant être rasé (ce qui a nécessité 400 K€ de travaux), puisse coûter plus cher que les terrains du bois Vidal. Et pourtant. Et pourtant la CALB a payé le site de la Chambotte 1,2 M€ pour 6.358 m² de terrain. Soit plus de 188 euros le m². 12,5 fois plus cher ! Encore un mystère de l'immobilier à la sauce Dord (avec des vrais morceaux de Giroud dedans) ?

 

 

Sauver le site de la privatisation ?

C’est l’argument avancé aujourd’hui par la CALB. Il faut « préserver la Chambotte » coûte que coûte. Comprenez quoi que cela coûte … aux contribuables du coin. Pourtant, la vue depuis la terrasse du restaurant n’a jamais été ouverte au public. Mais uniquement à la clientèle. Pour voir, il fallait boire. Ou manger. Et donc payer. Un éventuel rachat par une société privée n’aurait fait que pérenniser une situation existante. L’argument de la préservation publique a donc bien du mal à tenir. Même si l’idée d’ouvrir une terrasse réellement publique, avec un libre accès, est louable. On peut cependant se demander si cela vaut les 2,5 M€ d’investissements nécessaires.

 

D’autant que, comme on peut le voir sur cette photo aérienne, le site offre à peu de distance un belvédère public, librement accessible, et proposant une vue tout aussi somptueuse (zone cerclée en bleu). On a bien du mal à imaginer que son aménagement (barrière, chemin d’accès …) aurait coûter 2,5 M€.

ChambotteVueAerienne.jpg

 

 

Ce qui est sûr, c’est que le Conseil Général ne s’en mêlera pas

Dominique Dord affirme avoir deux pistes à l’étude pour poursuive le projet. Dont une, la première, serait sa reprise par le Conseil Général. Voila ce qu’on peut sans conteste qualifier de fausse piste. Ou encore de leurre. Destiné à faire croire au public qu’il y aurait un choix possible. Or, en réalité, ce choix là ne s’offre pas à la CALB. Le Conseil Général vient en effet de trouver un accord avec les assurances à propos du restaurant les Cistudes, dans la zone des Mottets. Ravagé par un incendie en 2007, le restaurant attendait en l’état qu’assureurs et propriétaire trouvent un terrain d’entente. C’est désormais chose faite. Et le Conseil Général vient d’annoncer que le restaurant allait être rasé, et qu’il ne serait pas reconstruit. « Parce que le rôle du département n’est pas de faire fonctionner des restaurants », a expliqué le directeur général des services du Conseil Général. On voit mal comment cet argument pourrait être valable aux Mottets, et ne pas l’être à la Chambotte.

 

Au passage, on peut aussi se demander si l’argument en question n’est pas tout aussi valable pour la CALB et la CCCA. Le Conseil Général a autant, si ce n’est plus que les deux collectivités locales, une compétence en matière d’aménagements touristiques. Alors si son rôle n’est pas de faire fonctionner des restaurants, pourquoi serait-ce celui de la CALB et/ou de la CCCA ?

 

 

Le Rocher de la Chambotte

Sous ce nom se « cache » une petite SARL unipersonnelle, au capital de 7.000 euros, et domiciliée à Saint Germain la Chambotte. C’est cette société qui est à l’origine du recours, gagné, devant le tribunal administratif. Une petite société sans la moindre réalisation à son actif et qui aurait été porteuse d’un projet grandiose (la CALB parle de « véritable palais »), voila qui n’est pas sans rappeler une autre affaire immobilière aixoise. On veut parler des terrains de la Crémaillère, en bordure du bois Vidal. Vendus dans l’urgence en 2001, et pour un prix dérisoire, par Dord et sa majorité à la famille Garancini. Soit disant pour un projet pharaonique d’industrie cosmétique, de résidence hôtelière et thermale, de commerces, de restaurants … etc. 11 ans plus tard, les terrains sont toujours vierges de toute construction. Leurs propriétaires attendant sans doute une modification du PLU pour encaisser le jackpot Pour l'actionnaire du Rocher de la Chambotte, le jackpot pourrait bien venir à plus brève échéance. Même s'il devrait être d'un montant plus modeste.

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