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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 07:45

Invitée de la matinale de France Inter le 1er février dernier, la ministre aux attributions à rallonge, Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), avait eu cette phrase définitive : « On a besoin, pour répondre au problème du logement, de construire plus de logements. C’est la solution ». Mais à l’occasion de cette interview conduite par Pascale Clark, NKM n’a pas enfoncé que des portes ouvertes. Elle a aussi enfoncé un peu plus un certain député-maire. Ou plus exactement la politique du logement qu’il a conduit sur « sa » ville pendant tout un long mandat de sept ans.

 

Ce qui coince c’est le foncier !

Foncier.jpg« Aujourd’hui ce qui coince dans la grande chaine de production des logements, c’est le foncier » a également déclaré NKM sur Franc Inter.

 

Entre 2002 et 2011, ce sont 55.000 logements sociaux qui ont été construits en France sur du foncier public mis à disposition des bailleurs sociaux. L’objectif initial était de 70.000. Il a donc été réalisé à hauteur de près de 80%. On ne peut pas dire que sur la période en question, Dominique Dord, puisque c’est lui qu’il s’agit, ait fortement contribué à cet effort.

 

Si on se penche sur les chiffres de son premier mandat (2001-2008), la production de logements sociaux sur Aix les Bains a été quasi nulle. Dord revendique lui-même le chiffre de 181 logements en 7 ans. 25 par an. Une misère. Sept fois que les besoins estimés par la mission interministérielle sur le logement social. Cette politique a entrainé plus de 1.000 demandes de logements sociaux en souffrance début 2008. Le lien de cause à effet étant indiscutable. Mais surtout, ces sept années ont vu Dord céder des pans entiers du foncier public de la ville.

 

Première opération en date, 3 hectares de terrain en bordure du bois Vidal, à deux pas du centre ville. Bradés à 15 euros le m² à la famille Garancini. Et dans l’urgence en plus. Soit distant parce que les Garancini allaient y réaliser un projet grandiose, créateur d’emplois et de services. Tu parles Charles ! 11 années plus tard, rien n’a été fait. Et les Garancini attendent tranquillement mais sereinement une modification du PLU pour encaisser le jackpot. Pour l’instant leurs terrains sont encore réservés aux constructions en rapport avec le thermalisme (sic). Mais gageons qu’avec le déclin du thermalisme aixois, et avec la privatisation des thermes, cette situation ne devrait pas perdurer encore très longtemps. D’autant plus que la nouvelle et heureuse propriétaire des thermes, la société Valvital, s’est vue aussi remettre la propriété exclusive des sources thermales. On imagine bien que les dirigeants de cette société vont se garder de rompre ce monopole. Aucune concurrence possible dans le domaine du thermalisme. Donc aucun projet possible. Donc aucune raison de continuer à réserver des terrains à ce secteur d’activité.

 

Diverses autres cessions foncières ont suivi. Les terrains en centre ville cédés à Léon Grosse pour l’ilot Verlaine. Là encore dans des conditions financières loin d’être avantageuse pour la ville : revente au prix d’achat (comme si entre temps les prix du foncier à Aix n’avaient pas augmentés). Mais aussi 300.000 euros refilés au promoteur pour l’aménagement d’une placette située sur son domaine privé. Il y a aussi eu les terrains des anciens ateliers municipaux. Point commun à toutes ces opérations : pas un seul des terrains concernés n’a vu la réalisation du moindre logement social. Quand la ministre du logement déclare aujourd’hui que le problème, c’est le foncier, les aixois peuvent sourire. Jaune. Notamment ceux qui essayent désespérément d’obtenir un logement social pour pouvoir se loger à un prix décent. En sept ans, Dord a cédé d’immenses surfaces de foncier public. Pour zéro logement social.

 

Si l’on observe les réalisations faites sur les terrains des trois cessions citées ci-dessus, on a beaucoup de mal à comprendre à quoi Dord pense quand il emploie l’expression « logement pour tous » à la place de logement social. Rien de fait pour l’instant au bois Vidal ni aux anciens ateliers municipaux. Quant à l’ilot Verlaine, c’est tout sauf des logements sociaux. Une résidence de luxe avec une mixité zéro. Ce qui coince à Aix les Bains comme ailleurs, c'est le foncier. A qui la faute ?

 

 

LE MOT DE LA FIN

Depuis 2008, Dord semble avoir découvert la nécessité de construire du logement social. Il serait temps ! La ville impose ainsi désormais 20% au moins de logements sociaux. Oui, mais uniquement pour les opérations d’au moins 5.000 m² de SHON. Ce qui permet à nombre de promoteurs d’échapper à cette obligation. Voir par exemple les réalisations dans le secteur du Petit Port : logement social zéro.

 

En parallèle, la ville continue à céder du foncier. Mais par plus petites surfaces, les grandes ayant déjà été bradées lors du précédent mandat. Et il s’agit surtout d’emplacements bien moins reluisants. En bordure de la voie ferrée (ilot Wilson), en bordure d’une route à très fort trafic (la Péniche), ou encore en bordure de l’autoroute (tir aux pigeons). A propos de cette dernière opération, il n’est pas inutile de rappeler que Dord a vendu le m² de SHON à l’OPAC quatre fois plus cher qu’il n’a vendu le m² de SHON à Léon Grosse pour l’ilot Verlaine et ses logements de luxe -lire par ailleurs OPAC…ité (sur les prix des cessions foncières de la ville).

 

 

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 08:25

Invitée de la matinale de France-Inter, la ministre à rallonge1 Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) a eu cette phrase qui, n’en doutons pas, fera date :

 

« La solution au problème du manque de logements, c’est de construire plus de logements »

 

 

Waouh ! Quelle révélation ! Et la solution au problème du chômage, c’est sans doute de créer plus d’emplois. Mais on n’en n’est pas sûr, parce que NKM n’a rien dit à ce sujet. Un problème de porte ouverte à enfoncer ? N’hésitez plus, appelez NKM !

 

La suite très bientôt car NKM a aussi lâché d’autres petites phrases qui valent leur pesant de cacahuètes. Et qui mettent Dominique Dord en fâcheuse posture.

 

 

1 Elle est ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement. Rien que ça.

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 07:45

Pour la première fois depuis bien longtemps, la ville d’Aix les Bains a communiqué des chiffres précis concernant le logement social. C’était à lire dans l’Essor Savoyard du 13 octobre. Où l’on pouvait également lire un article sur « l’immobilier neuf qui ne connaît pas la crise à Aix les Bains ». Avec une longue liste de tous les projets ou réalisations en cours. Un véritable tsunami de chiffres. Face auquel il vaut mieux sortir sa calculette, pour éviter la noyade.

 

DES CONSTRUCTIONS COMME S’IL EN PLEUVAIT, MAIS MOINS DE LOGEMENTS EN 2011 QU’EN 2008 !

Voila un bien étrange phénomène. Doublé d’un non moins étrange paradoxe. La municipalité revendique sa volonté de construire sans cesse de nouveaux logements. Et il est vrai que des chantiers et des grues, on en voit un peu partout en ville. Et pas uniquement sur la ZAC des bords du lac. Et cela fait un moment que ça dure. Alors comment se fait-il que la ville compte aujourd’hui moins de logements qu’il y a 3 ans ? Cela semble tout simplement impossible. Et pourtant c’est bien la réalité. En tout cas la réalité que nous annonce la municipalité.

 

D’après elle, début 2011, Aix comptait en effet 13.826 résidences principales. Soit 312 de moins que les 14.138 résidences principales annoncées par le maire-candidat Dord début 2008 (ci-dessous extrait de l’article mis en ligne sur son blog de campagne).

BlogDord2008Logement.jpg

Alors certes, la destruction de 2 tours HLM dans le quartier de Lafin a supprimé 150 logements. Mais ça ne fait pas les 312 logements « disparus ». Surtout que dans le même temps ce sont plusieurs centaines de nouveaux logements qui ont été construits.

 

On laissera chacun tirer par lui-même les conclusions qui s’imposent. Pour ce qui nous concerne, on en conclut que la municipalité et son député-maire viennent de perdre le peu de crédibilité qui leur restait sur le sujet du logement. Mais, bien évidemment, si qui que ce soit a une explication plausible à fournir à cet étonnant mystère de « logements disparus », nos pages lui sont ouvertes.

 

 

UNE POLITIQUE « VOLONTARISTE », MAIS PAS POUR LE LOGEMENT SOCIAL

En matière de logements, la municipalité revendique donc une politique volontariste. Rien de tel que les chiffres pour en témoigner. Enfin, encore faut-il que les chiffres en question aient un fond de vérité. Et quand on voit ceux avancés par Dord en 2008 et 2011 (lire ci-dessus), on peut avoir quelques doutes sur la question.

 

Sylvie Cochet s’étant livrée à un inventaire à la Prévert des programmes immobiliers en cours ou en projet, nous nous sommes amusés (si on peut dire) à sortir nos calculettes et à faire nos comptes. Grosso modo, il y a environ 500 logements (collectifs, on ne parle pas des projets individuels) qui sont en cours de construction ou projetés sur Aix les Bains. Dont environ une centaine de logement sociaux. Ca tombe bien nous direz-vous, 100 sur 500 ça fait tout juste 20%. Vous savez, ces fameux 20% de logements sociaux que la loi SRU impose à des villes comme Aix les Bains. Sauf que 20% des chantiers en cours et des projets, ça ne fait pas 20% des logements de la ville. Loin s’en faut.

 

Ainsi, si l’on reprend les chiffres annoncés par la mairie pour début 2011, qu’on y ajoute les chantiers et projets, on arrive à 14.326 résidences principales, dont 2.377 logements sociaux. Soit 16,59%. C'est-à-dire quasiment le même taux que début 2011 (16,47%).

 

De toute évidence, la volonté immobilière de la municipalité porte bien plus sur le logement de luxe et de standing que sur le logement social. Ce n’est ni une surprise ni une révélation. Cela fait dix ans que ça dure. Et que ça se confirme d’année en année. Et on peut être sûr que sans la loi SRU, et son couperet des 20% en 2014, la politique immobilière de Dord au cours de son second mandat aurait été un copier/coller de celle de son premier mandat : un désert pour le logement social. 181 nouveaux logements en 7 ans. 25 par an. Quand les organismes de l’Etat estiment le besoin aixois à 180 nouveaux logements … par an !

 

 

Mais au fait, puisque la municipalité revendique cette vague de constructions comme étant le fruit de sa volonté, comment le maire et son entourage s’y prennent-ils pour attirer les promoteurs ? Et comment se fait-il qu’ils aient autant de facilité à attirer des promoteurs pour des logements chers, et autant de difficultés à attirer des opérations de logements sociaux ? Non, ne nous dites pas que cela relève d’une volonté délibérée !

 

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 07:45

ValseTauxTiens, revoilà les chiffres du logement social qui débarque à nouveau dans la presse aixoise. Cela fait déjà un petit moment que la mairie n’avait pas lâché, officiellement ou officieusement, quelque « information » sur le sujet. C’est chose faite depuis la semaine dernière. Par le truchement de Marc Matray. Celui qui a durant plusieurs années porté le projet de rénovation urbaine (ANRU) des quartiers Lafin/Franklin, change aujourd’hui d’affectation, pour se recentrer sur la fonction de directeur du service de l’habitat. A l’occasion d’une interview accordée à l’Essor Savoyard, Marc Matray a dévoilé « ses » chiffres concernant la situation du logement social à Aix les Bains.

 

 

S’il est un domaine dans lequel il est difficile de faire plus flou, c’est bien celui de la situation du logement social à Aix les Bains. Il est bien difficile d’obtenir des données fiables et étayées. Même auprès de la préfecture de Savoie. Laquelle est pourtant censée être bien au fait du sujet, puisque c’est elle qui, pour le compte de l’état, est chargé de surveiller la situation aixoise au regard des obligations de la loi SRU. Reste donc, pour se faire une idée, à éplucher la presse locale, les magazines municipaux, ou encore les sites internet de la ville ou des candidats aux élections. Si ces dernières sources permettent d’obtenir des éléments chiffrés, elles ne permettent pas pour autant d’y voir clair. http://img.over-blog.com/500x230/2/21/27/07/2011-01/LettreAix02LogementSocial.jpgJugez plutôt. Fin 2005, d’après le magazine municipal dont Dord était à l’époque directeur de la publication, la ville comptait plus de 20% de logements sociaux (lire ci-contre). Fin 2007, le préfet, dans un courrier adressé à la ville, donnait un taux de 14,4%. Début 2008, Dominique Dord, sur son blog de campagne, avançait le chiffre exact (sic) de 15,29%. Et en début d’année 2011, la mairie laissait entendre que la ville en serait déjà (re-sic) à 17 ou 18%. Et voila Marc Matray qui entre dans la bataille, en affirmant que le taux actuel (octobre 2011) de logements sociaux est de 16,4%.

 

On ne vous demande pas de chercher l’erreur. Il faudrait d’ailleurs dire les erreurs, au pluriel.

 

Nous avons déjà eu l’occasion de démontrer qu’il était mathématiquement impossible que la ville soit passée de plus de 20% fin 2005 à 15,29% début 2008 (lire par ailleurs). Tout comme nous avons à plusieurs reprises attiré l’attention de nos lecteurs quant à l’impossibilité d’atteindre les 20% de logements sociaux en 2014, avec les seuls objectifs du Plan Habitat mis en place en 2008 (lire par exemple cet autre article). Aujourd’hui, nous voilà bien embarrassés avec les 16,4% annoncés par Marc Matray. Qu’en faire ? Faut-il leur accorder du crédit ?

 

On serait bien tentés de les oublier, de les laisser de côté, de faire comme s’ils n’avaient jamais été publiés dans la presse locale. Le hic, c’est que, pour une fois, ce chiffre ne vient pas d’un élu. Mais d’un salarié de la mairie. Lequel n’a aucun intérêt politique dans l’histoire. Il n’a nul besoin d’amuser ni d’épater la galerie avec des chiffres farfelus histoire de soigner son image de marque en vue des prochaines élections. Force est donc de constater qu’à défaut d’autres chiffres provenant de sources neutres et fiables (comme par exemple la préfecture), les 16,4% avancés par Marc Matray sont sans doute le chiffre qui colle le plus à la réalité. Par un heureux hasard (?), il se trouve que le même Essor Savoyard, dans son édition suivante (13 octobre), a justement publié les chiffres en question. Ainsi donc si on en croit l’hebdomadaire, au 1er janvier 2011 Aix les Bains comptait 13.826 résidences principales. Et 2.277 logements sociaux. Soit 16,47%.

 

Voila donc les 16,4% de Marc Matray corroborés, et solidement étayés.

 

Le hic, c'est que ce chiffre qui est en pleine contradiction avec les plus de 20% annoncés par Dord fin 2005. Mais ce n’est pas vraiment une surprise. Ce chiffre vient aussi contredire les 17 ou 18% annoncés par des élus de la majorité en début d’année 2011. Il est aussi bien modeste (à peine 1 point de gagné par rapport à début 2008), ce qui laisse clairement entrevoir que la ville n’est pas prête d’atteindre les 20% imposés par la loi SRU. Sur ce point aussi, Marc Matray est en contradiction avec les déclarations des élus. http://img.over-blog.com/204x114/2/21/27/07/2011-04/LogementsSociauxDD14avril2011.jpgLesquels ne cessent de clamer que la ville atteindra le seuil d’ici à 2014. Toujours dans l’Essor Savoyard, le 14 avril dernier, Dominique Dord affirmait même qu’Aix les Bains serait une des rares communes de Savoie à atteindre l’objectif fixé par la loi SRU (voir extrait ci-contre). Marc Matray est bien plus réservé sur la question. Il affirme pour sa part que la ville sera très proche des 20%. Comprenez par là qu’elle sera en-dessous des 20%.

 

 

13.826 RESIDENCES PRINCIPALES ?

Au 1er janvier 2011, la ville compterait donc 13.826 résidences principales. Etonnant non ? Parce que d’après le candidat Dord en campagne électorale pour les dernières municipales, début 2008, la ville comptait 14.138 résidences principales. Soit 312 de plus que 3 ans plus tard. Tous ces chantiers de construction dont la municipalité se vante tant seraient donc fictifs ? On a du mal à comprendre comment la ville a pu perdre plus de 300 logements en 3 ans tout en en construisant à tire-larigot. Vous avez dit enfumage ?

 

400 NOUVEAUX LOGEMENTS POUR ATTEINDRE LES 20% ?

D’après l’Essor, qui reprend sans nul doute les infos données par la mairie, il faudrait aujourd’hui 400 nouveaux logements sociaux pour que la ville atteigne les 20% imposés par la loi SRU. Voila qui appelle plusieurs remarques.

 

La première, c’est que les journalistes de l’Essor feraient bien de sortir leurs calculettes plutôt que de gober tout cru les « informations » que leur passe la mairie. Car en imaginant que les 400 nouveaux logements sociaux se construisent, en imaginant que dans le même temps aucun logement social existant ne soit détruit (il est quand même prévu de détruire 2 nouvelles tours à Lafin, soit 150 logements de moins), et en imaginant que dans le même temps il ne se construise aucun logement non social (ce qui ne sera bien évidemment pas le cas), la situation serait alors la suivante. Aix compterait 13.826 + 400 = 14.226 résidences principales. Dont 2.277 + 400 = 2.677 logements sociaux. Soit un taux de 18,82%. Et en aucune façon 20%.

 

Et en tenant compte des 150 logements qui vont être détruits sur Lafin, la situation serait alors de 14.076 résidences principales, 2.527 logements sociaux, soit un taux de 17,95%.

 

La seconde remarque, c’est que ce chiffre de 400 nouveaux logements devrait logiquement vous rappeler quelque chose. Et pour cause, c’est déjà le chiffre que la mairie annonçait il y a 3 ans. Et qui à l’époque devait déjà permettre d’atteindre les 20%. On aurait donc fait du surplace depuis 2008.

 

Décidément, les aixois ne sont pas prêts de voir le bout du tunnel de la grande opération d’enfumage sur le logement social dans leur ville.

 

 

LE MOT DE LA FIN

Histoire de vous rafraichir la mémoire, vous pouvez toujours relire cet article de 2008 : Plan Habitat 2014 - Révisons notre arithmétique en nous amusant, dont est extraite l’image ci-dessous, elle-même capturée sur le blog de campagne de l’équipe Dord début 2008. Notez le titre de l'article : MAUCCI, FLAGRANT DELIT DE MENSONGE. L'hôpital n'a pas fini de se foutre de la charité !

http://idata.over-blog.com/1/37/88/72/2008-03/LogementsSociaux.jpg

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29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 07:44

JCLoiseau.jpg« Vous ne pouvez pas faire de logements sociaux sans qu’il y ait de transports ou de commerces à proximité ». Cette déclaration pleine de bon sens, on la doit à un éminent UMPiste du coin (il est président de la fédération UMP de Savoie), conseiller général d’Aix Centre, vice-président de la CALB, et maire de Tresserve, Jean-Claude Loiseau. Une phrase énoncée par l’intéressé à propos d’un éventuel projet de logements sociaux dans l’ancienne gare de téléphérique à Mouxy. Un bâtiment en bien piteux état, propriété de la CALB, qui ne sait pas vraiment quoi en faire.

 

Ah, quel dommage que Loiseau ne soit pas élu municipal à Aix les Bains ! Lors du dernier conseil (le 20 juin), il se serait fait un plaisir d’énoncer cette même vérité à ses collègues aixois, à propos de leurs logements sociaux sur les terrains de l’ancien Tir aux Pigeons. Et pour cause, ni transports ni commerces à proximité des terrains en question. Et aucun projet en vue susceptible de venir modifier la donne.

 

Décidément, ça se confirme. Aix les Bains est bien située dans la 4ème dimension : celle où même les vérités fluctuent selon les besoins du moment.

 

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27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 07:45

LogementsSociauxDD14avril2011.jpgEncore un petit extrait de la fameuse fumeuse interview-vérité de Dominique Dord, publié par l’Essor Savoyard du 14 avril. On peut y lire cette déclaration péremptoire du député-maire : « nous allons être une des rares communes de Savoie à atteindre les 20% de logements sociaux imposés par la loi pour 2014 » (extrait ci-contre).

 

L’avenir nous dira si d’une part Aix les Bains atteindra bien les 20% d’ici à 2014, et si d’autre part elle sera alors une des rares communes de Savoie à le faire. Rappelons d’ores et déjà que la principale commune de Savoie, à savoir Chambéry, n’a pas attendu les déclarations fracassantes de qui que ce soit pour respecter ce qui est aujourd’hui une obligation légale. Cela fait quelques années que la cité des Ducs dépasse, et largement, ce seuil des 20%. Elle frise même plutôt avec les 30%. Gageons par ailleurs que si d’aventure Aix atteint ces 20%, Dord ne manquera pas de faire de nouvelles déclarations fracassantes. Et gageons aussi que dans l’hypothèse contraire, il saura nous expliquer pourquoi la faute en incombera à la crise, aux autres, à la météo ou à la vitesse du vent, bref à tout le monde sauf à lui. Et gageons aussi qu’il saura oublier ses déclarations péremptoires de 2011.

 

http://img.over-blog.com/500x230/2/21/27/07/2011-01/LettreAix02LogementSocial.jpgTout comme il a déjà oublié qu’en décembre 2005, une parution municipale dont il était le directeur de la publication titrait en caractères gras « Plus de 20% de logements sociaux ». Eh oui, fin 2005, Aix les Bains comptait parait-il plus de 20% de logements sociaux (extrait ci-contre). C’est en tout cas ce qui était écrit en toutes lettres dans le supplément n°2 au journal municipal d’information. Et figurez-vous que de plus de 20% fin 2005, la ville serait tombée à tout juste un peu plus de 15% début 2008 (très exactement 15,29% d’après Dominique Dord lui-même). Comment diable la ville a-t-elle bien pu perdre une telle proportion de logements sociaux en seulement 2 ans ? A vrai dire, c’est impossible. Sauf à user d’un mensonge. Comme l’indiquent les statistiques de l’INSEE, fin 2005 la ville comptait 13.413 résidences principales. Si dans le même elle avait compté plus de 20% de logements sociaux, ceux-ci auraient été au nombre d’au moins 2.683 (20% de 13.413). Or début 2008, d’après Dominique Dord, la ville comptait très exactement 15,29% de logements sociaux, soit 2.163 logement sur les 14.138 résidences principales de la ville.

 

Refaisons les comptes ! Au moins 2.683 logements sociaux fin 2005, et seulement 2.163 début 2008. Soit 520 de moins. Et ce alors même que pour ces deux années, Dord revendique la création de 61 nouveaux logements sociaux. Ce qui donne 2.683 + 61 = 2.163. Ca c’est des mathématiques modernes comme seul le député-maire d’Aix les Bains peut nous en offrir !

 

 

 

LE MOT DE LA FIN

Quel est le taux actuel de logements sociaux sur Aix les Bains ? Mystère et boule de gomme. Alors que la préfecture a dévoilé les chiffres d’autres communes savoyardes, dont Chambéry, les données concernant Aix les Bains demeurent introuvables. Et on doit se contenter de déclarations officieuses du genre « on doit déjà (sic !) en être à près de 17 voire 18% ». Petit détail qui n’est pas sans importance : les auteurs des déclarations officieuses en question sont ceux-là même qui fin 2005 annonçaient officiellement que la ville comptait plus de 20% de logements sociaux. C’est vous dire si on peut avoir foi en la véracité des déclarations en question !

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 07:45

En matière de logement social, la stratégie de communication de la mairie aixoise était jusqu’à il y a peu bâtie autour d’une certitude affichée : le Plan Habitat 2014 va permettre à la ville de rattraper haut-la-main son retard. Mais face à la réalité des chiffres, que la municipalité semble découvrir, voila que la certitude tombe. Et fait place aux doutes et aux questions. La très antisociale municipalité UMP d’Aix les Bains perdrait-elle son sang froid ?

 

Se souvenir d’où on vient

A la presse, Dord et ses colistiers parlent aujourd’hui d’un effort constant (sic) de la ville en faveur du logement social. Il n’est donc pas inutile de rappeler que si constance il y a, c’est une grande nouveauté. Ainsi la SAEMCARRA, dont la ville est la principale actionnaire, et qui devrait être un acteur majeur du logement social sur le bassin aixois (c’est sa raison d’être), n’a rien construit depuis 1994. Quant au premier mandat de Dominique Dord à la mairie d’Aix les Bains, il a été marqué par un rythme effréné (!) de construction de logements sociaux : à peine 180 en 7 ans. Alors que les besoins de la ville se situaient plutôt aux alentours de 180 nouveaux logements, oui mais par an !

 

Et puisqu’on est dans le domaine de la constance, ou plus exactement de l’inconstance, rappelons que d’après le député-maire, fin 2005 la ville comptait soit disant plus de 20% de logements sociaux (lire ou relire par ailleurs Logement social : retour vers le passé). Curieuse inconstance des chiffres avancés par Dord.

 

 

La ville atteindra-t-elle ses 20% de logements sociaux en 2014 ?

LogementSocialHebdoSavoie27jan2011Fini les gros titres triomphateurs dans la presse pour annoncer que la ville atteindra les 20% de logements sociaux d’ici à 2014. Désormais, la forme interrogative est de rigueur (voir exemple ci-contre dans l’Hebdo des Savoie du 27 janvier). Accompagnée de l’usage du conditionnel. Il paraitrait ainsi qu’en tenant compte des programmes en cours, le taux serait déjà de 17,65%. Notons au passage que dans les programmes « en cours », la municipalité prend en compte des chantiers qui n’ont pas encore démarré, comme ceux de la Péniche ou de l’ilot Wilson. Mais pourquoi user du conditionnel ? Un taux de logements sociaux, c’est simple à calculer. Il suffit de prendre le nombre de logements sociaux existants, et de le diviser par le nombre de résidences principales. Si on veut faire un peu de prospective, il suffit d’y ajouter les chiffres des permis de construire déjà accordés et le tour est joué. Bref, pas de quoi exciter un mathématicien. C’est un calcul à la portée de tout le monde, pour peu d’avoir les chiffres. On a donc bien du mal à comprendre pourquoi la ville n’est pas tout bonnement capable de donner un chiffre exact, correspondant à la situation arrêtée à un instant donné.

 

Un chiffre ou plus exactement deux chiffres : le nombre de logements sociaux et le nombre de résidences principales. Vous aurez remarqué que la ville s’abstient systématiquement de fournir ces éléments, se contenant d’avancer un taux (quand ce n’est pas plusieurs), totalement invérifiable.

 

 

Déjà 18,85% à ce jour avec les programmes à l’étude ?

Quand on peine à arriver aux 20% promis et annoncés, on peut toujours se trouver quelques ficelles à tirer. Comme celle qui consiste à calculer un taux tenant compte non seulement des programmes en cours mais pas livrés (y compris ceux qui ne sont même pas commencés !), mais aussi des programmes simplement à l’étude ! Et hop, vous arrivez ainsi à 18,85% (chiffre avancé par la mairie). Quasiment 20% quoi. Sauf que ce chiffre ne repose sur rien de tangible. Et qu’il s’abstient aussi de tenir compte des autres projets de construction, ceux qui ne produisent pas des logements sociaux. Ou pas que. Pourtant, quand comme sur la ZAC des bords du lac vous réalisez un programme immobilier avec 20% de logements sociaux, vous réalisez bien dans le même temps 80% de logements non sociaux ! Alors franchement, biaiser à ce point les calculs pour pouvoir annoncer un taux de 18,85% « qui fait rêver », c’est vraiment prendre les gens pour des billes.

 

 

Il faut 30% voire 40% de logements sociaux dans tous les programmes immobiliers

Le PLU de la commune impose la réalisation d’au moins 20% de logements sociaux dans les opérations immobilières dépassant les 5.000 m² de SHON. Curieusement, cette règle édictée en 2007 fait fi de la préconisation du SCOT de Métropole Savoie qui, dès 2005, recommandait de fixer ce taux à au moins 30%. Le PLU étant élaboré et voté par la seule commune d’Aix les Bains, c’est bien son maire et sa précédente équipe municipale qui sont responsables de cette anomalie. Jusqu’à maintenant, les promoteurs se sont bornés à respecter cette règle a minima. Faire du social, ça rapporte moins que de faire du Scellier revendu à des prix artificiellement surévalués. Et jusqu’à maintenant, on avait toujours entendu la mairie dire que les 20% en question étaient suffisants pour atteindre d’autres 20%, ceux de la loi SRU.

 

Mais voila que brutalement le pourcentage minimum de logements locatifs sociaux devant être réalisés dans le cadre de tout programme privé aurait été passé de 20 à 30%. Au passage, on n’a vu passé aucune trace d’une décision qui aurait effectivement été prise en ce sens. Et aux dires de Marc Matray, directeur du service habitat de la ville, il faudrait même passer à 40%. Le double des 20% qui il y a encore seulement 2 ans (et même moins) nous étaient annoncés comme amplement suffisants. Et Marc Matray enfonce le clou en disant que ces 40% sont nécessaires … pour rattraper le retard. Perte de sang froid ? Voila en tout cas des déclarations qui tranchent avec les propos rassurants que nous tient Dord depuis des années.

 

 

Pour atteindre les 20%, il n’y a pas de mystère

Combien faut-il de nouveaux logements sociaux à Aix les Bains pour atteindre les 20% ? Les chiffres de la situation à fin 2010 n’étant pas encore rendus publics, impossible de faire un calcul exact. Mais on peut cependant faire une extrapolation assez juste sur la base des chiffres fournis par Dominique Dord lui-même lors de sa campagne électorale de 2008. D’après lui à cette époque la ville comptait 14.138 résidences principales, dont 2.163 logements sociaux. Et ce sans y inclure les 154 logements de la SAEMCARRA et de la SNI, bizarrement non décomptés comme logements sociaux. En les prenant en compte (ce qui nous semble logique), on arrivait à un taux de 16,39%. Rappelons que ce calcul se fait sur la seule foi des éléments fournis par un candidat en campagne électorale. Pour sa part, l’état, via la préfecture de Savoie, annonçait un taux de seulement 14,40%.

 

Mais partons sur l’hypothèse des chiffres de Dord. Sur cette base, pour passer de 16,39% à 20,00%, il faut ajouter 640 nouveaux logements sociaux. Mais à condition que dans le même temps, la ville ne voit se construire aucun logement non social. Ce qui n’est bien évidemment pas le cas. A titre d’exemple, 80% des nouveaux logements de la ZAC des bords du lac sont des logements non sociaux. Ajoutons à cela qu’avec la démolition des tours de Lafin, ce sont 300 logements sociaux qui sont détruits. On voit alors que pour atteindre les 20%, et si la ville ne construisait que des logements sociaux, il en faudrait 940 nouveaux. Soit 240 de plus que l’objectif initial du Plan Habitat 2014. A chacun de conclure et de répondre à la question posée par l'Hebdo des Savoie.

 

 

Allez, rendez-vous est pris pour dans quelque temps, quand la préfecture de Savoie publiera les chiffres concernant le logement social dans le département. Cette fois-ci, on n’aura pas le droit à un discours politique, ni à des calculs aussi douteux qu’enjoliveurs. Non, la préfecture se contentera de donner des chiffres bruts. Sans fioritures. Sans commentaires. Sans tirages de plans sur la comète. Sans hypothèses hasardeuses. Et on saura alors où Aix les Bains se situe par rapport aux 18,85% revendiqués par la mairie aujourd’hui.

 


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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 07:45

Ca ne fait jamais de mal, de temps à autre, de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur. Histoire de se remémorer certaines déclarations. Comme par exemple celle faite en décembre 2005 par Dominique Dord dans la très officielle Lettre d’Aix-les-Bains, à propos du logement social.

 

Nous avons déjà eu l’occasion de rappeler cette déclaration à nos lecteurs. Mais il n’est pas inutile de le faire à nouveau. Vous allez comprendre pourquoi. Donc, en décembre 2005, Dominique Dord déclarait (et même écrivait) qu’Aix les Bains comptait plus de 20% de logements sociaux (voir ci-dessous).

 

LettreAix02LogementSocial.jpg

 

Si on vous rappelle ceci aujourd’hui, c’est parce que le DL a eu la bonne idée de publier récemment un article sur les statistiques de l’INSEE concernant notre ville. Le DL, comme chacun sait, n’est pas du genre à mettre des bâtons dans les roues de Dord. Quant à l’INSEE, cet institut ne passe pas pour être tenu par des rigolos, et les chiffres qu’il publie font généralement foi. Or il se trouve que l’article du DL mentionne qu’en 2005, la ville comptait très exactement 13.413 résidences principales. Donc, si comme l’affirmait Dord à l’époque, elle comptait également plus de 20% de logements sociaux, c’est donc que fin 2005, la ville comptait au moins 2.683 logements sociaux (20% de 13.413).

 

Et c’est là que ça de vient intéressant, et que ça justifie ce petit retour en arrière dans le passé. Car début 2008, sur son blog de campagne, Dominique Dord lui-même annonçait le chiffre de 2.163 logements sociaux (voir ci-dessous). Et même en y ajoutant les 154 logements non conventionnés de la SAEMCARRA et de la SNI, on n’était donc qu’à 2.317 logements. Mais où sont donc passés les au moins 366 logements sociaux en plus qui, selon Dord, existaient en 2005 ?

 

http://idata.over-blog.com/1/37/88/72/2008-03/LogementsSociaux.jpg

 

Voila qui est bien surprenant. Au cours des années 2006 et 2007, ce sont donc près de 400 logements sociaux qui auraient été détruit sur Aix les Bains sans que personne ne s’en aperçoive. Difficile à croire non ? Si, et même impossible. Mais alors quoi ? On nous aurait donc menti ? Voila qui apporte un éclairage intéressant sur toutes ces « vérités » publiées dans le magazine municipal ou dans la lettre d’Aix les Bains. Et qui devrait inciter chacun à lire ces ouvrages avec circonspection voire méfiance. Ou à ne pas les lire du tout.

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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 07:46

Cela semble incroyable et pourtant c’est écrit noir sur blanc dans un article récemment mis en ligne par Dominique Dord sur son site internet. Un article dans lequel le député-maire d’Aix les Bains se pose en ardent défenseur de la loi LOPPSI 2.

 

A l’en croire, la loi LOPPSI 2 (Loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure) « vise à réagir avec fermeté à l’évolution de la délinquance afin de préserver l’exercice des libertés des Français » (sic). Et dans cette optique, elle contient 9 mesures phares (re-sic) dont les 2 ci-dessous qui attirent particulièrement l’attention (le texte est reproduit tel quel) :

 

 


7) L’évacuation des campements illicites en cas d’insalubrité ou d’insécurité : les préfets auront le pouvoir de procéder à des expulsions, 48 heures après une mise en demeure.

 

8) L’interdiction des squats : cette disposition vient combler un vide juridique, le fait de séjourner dans le domicile d’autrui sans l’autorisation du propriétaire sera puni au maximum d’un an de prison et 15.000 euros d’amende.


 

Voici donc ce que l’UMP, Dord en tête, propose comme « solution » à tous ceux qui, faute de pouvoir se procurer un logement décent voire un logement tout court, doivent se contenter de campements insalubres ou de squats ne valant guère mieux. A tous ces gens là, l’UMP ne propose pas un logement. Non, l’UMP leur propose de les expulser et de leur faire payer des amendes. Et si ça ne suffit pas, de les emprisonner. Comme ça, avec un peu de chance, ils auront peut-être un logement décent (à condition de ne pas tomber dans une prison insalubre).

 

Mais qu’est-ce qu’ils s’imaginent, Dord et ses collègues de l’UMP ? Qu’une personne qui vit dans un baraquement de fortune coincé entre une autoroute et une déchetterie le fait par choix ? Qu’une personne qui squatte le fait pour emmerder les propriétaires des logements ou des immeubles vides ? Ca ne leur vient pas à l’idée que si ces personnes en sont réduites à de telles extrémités, c'est parce que pour elles c’est ça ou dormir et vivre dans la rue ?

 

On croit rêver mais en fait c’est un véritable cauchemar. Le cauchemar de la réalité quotidienne de dizaines de milliers de personnes que l’UMP assimile à des délinquants. Puisque, on le rappelle, la loi LOPPSI 2 « vise à réagir avec fermeté à l’évolution de la délinquance ». Mais qui sont les délinquants dans tout ça ? Ceux qui squattent les logements vides parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement, ou bien ceux qui se proposent de les expulser, de les mettre à l’amende, de les emprisonner ? Ceux-là même qui n’en finissent plus de mettre en place des exonérations fiscales comme la loi Scellier (lire par ailleurs), pour permettre à quelques uns de se constituer un patrimoine immobilier tout en évitant de payer des impôts, et qui dans le même temps « oublient » de satisfaire aux besoins en logements sociaux de la population.

 

Lénine, De Gaulle, Mao, Mendès-France, Jaurès … peu importe qui mais réveille-toi, ils sont devenus fous !

 

 

Le mot de la fin

15.000 euros d’amende pour les squatteurs. Le montant est symbolique. En gros un mois d’indemnités pour un parlementaire. Et plusieurs années de revenus pour nombre de squatteurs et autres « délinquants du logement », seulement coupables de vouloir vivre un peu moins mal.

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 07:45

ScellierJournalMunicipal.jpgEn octobre 2009, les aixois ont pu découvrir dans le journal municipal d’information un article d’une page consacré à la loi Scellier. Un article qui ne trouvait que des qualités à ce dispositif, le présentant notamment comme « le meilleur outil contre la crise immobilière ».

 

Mais qu’en est-il en pratique ? Rappelons très brièvement le principe de la loi Scellier. Elle consiste à consentir des avantages fiscaux conséquents à des investisseurs privés, en échange de leur engagement à louer le ou les appartements qu’ils achètent à un loyer plafonné. On peut effectivement imaginer sans mal que ce dispositif, tout comme les très nombreux autres dispositifs fiscaux similaires qui l’ont précédé, contribue à favoriser la construction de logements. Mais des logements pour qui au juste ? On le sait, il existe sur Aix une très grande carence en matière de logements sociaux. D’après la mission interministérielle d’inspection du logement social (MIILOS), le besoin se chiffrait à 180 nouveaux logements par an de 2009 jusqu’à  2016. Soit 1.440 nouveaux logements au total. Une chiffre énorme, surtout quand on le compare aux 700 logements annoncés en 2008 par la municipalité dans son plan Habitat 2014. La loi Scellier permet-elle d’apporter une réponse efficace à ce besoin de logements ? A l’évidence la réponse est non.


 

DU SCELLIER QUI N’A DE « SOCIAL » QUE LE NOM

Depuis 2009, Aix les Bains est éligible à la loi Scellier, ce qui n’était pas le cas auparavant. Le changement, comme pour d’autres communes, n’est intervenu que sous la pression des élus UMP. Aix est classé en zone B1, une des trois zones prévues par le dispositif Scellier. A chaque zone est affecté un plafond de loyer, ainsi qu’un plafond de ressources des locataires dans le cas du dispositif Scellier dit « social ». Voici les plafonds fixés pour 2010 :

 

ScellierPlafonds2010.jpg

 

Commençons par le plafond de ressource. 32.910 euros pour une personne seule, 48.328 euros pour un couple … etc. On voit bien que ces plafonds n’ont rien de sociaux. Rappelons qu’en 2007 (derniers chiffres publiés par l’INSEE) le revenu annuel imposable moyen des foyers aixois se situait aux alentours de 21.600 euros. Et que 50% des foyers d’Aix les Bains avaient un revenu annuel imposable en-dessous de 18.564 euros. L’écart entre la réalité des revenus des aixois et les plafonds du Scellier « social » parle de lui-même.

 

Voyons maintenant les plafonds de loyer. Prenons l’exemple d’un couple avec un enfant, à la recherche d’une location d’un T3 de 60 m². En Scellier « classique », son loyer peut se monter jusqu’à 15,10 euros/m², soit pour 60 m² 906 euros par mois. Sans les charges. En Scellier « social », le plafond est à 12,08 euros/m². Ce qui fait tout de même un loyer mensuel hors charges de quasiment 725 euros. A titre de comparaison, pour la zone d’Aix les Bains, le plafond de loyer pour les logements les plus sociaux (les PLAI) n’est que de 4,20 euros/m²/mois. Et en PLS (les logements sociaux les moins aidés) le plafond ne dépasse pas les 7,11 euros/m²/mois. Le plafond de loyer du Scellier « social » est donc de 1,7 à quasiment 3 fois plus élevé que celui du logement social. Un écart qui là encore parle de lui-même, et montre bien que le Scellier, même affublé du qualificatif de « social », n’a vraiment pas grand-chose de social.

 

 

À QUI CELA PROFITE-IL VRAIMENT ?

ScellierExtraitArticleOctobre2009.jpgSi l’on en croit la municipalité aixoise, avec en première ligne son maire Dominique Dord, la loi Scellier est un dispositif qui profite à tout le monde (lire ci-contre l’extrait du journal municipal d’octobre 2009). Ce serait donc un dispositif profitable à tout le monde, et (on cite) « tout particulièrement pour les ménages aux revenus les moins élevés car les loyers sont plafonnés ». Un argument totalement battu en brèche par les chiffres énoncés ci-dessus.

 

Reprenons le cas de notre couple avec un enfant. Classons le non pas dans la catégorie des revenus les moins élevés, mais dans celle des revenus moyens des foyers aixois. Soit en gros 21.600 euros par an. En Scellier dit « social », leur loyer pourrait représenter jusqu’à 40% de leurs revenus annuels. En Scellier classique, jusqu’à 50% de leurs revenus. On vous laisse imaginer ce que ça donne sur les revenus les moins élevés. Et on rappelle également que le taux d’endettement maximum accepté par les banques pour un emprunt immobilier est de 30% des revenus.

 

Alors à qui tout cela profite-t-il vraiment ? Aux promoteurs immobiliers bien évidemment. Qui produisent et vendent à foison, avec de jolis bénéfices à la clé, des logements surévalués qui ne répondent pas aux besoins de la population. Mais aussi aux investisseurs privés qui, comme le suggèrent de très nombreuses publicités (deux exemples ci-dessous), peuvent « effacer » leurs impôts pendant 9 ans tout en se constituant un capital. A n’en pas douter la loi Scellier est frappé du sceau du libéralisme actuel : celui qui permet à une poignée de s’enrichir en puisant dans l’argent de la collectivité tout en produisant des biens et des services qui ne sont pas en rapport avec les besoins de l’immense majorité de la population.

 

Et ça se passe à Aix les Bains, sous nos fenêtres, dans nos rues. Et notre député-maire trouve que c’est très bien !


ScellierPub1.jpg    ScellierPub2.jpg


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