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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 13:01

Sur le plan judiciaire, cette fin d’année 2011 restera marquée par le jugement (enfin) prononcé dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, du temps où Jacques Chirac en était le premier édile. Pour autant, ce n’est pas sûr que ce soit cette affaire qui restera dans la mémoire des habitants du quartier de Franklin à Aix les Bains. Elle risque fort en effet d’être supplantée par celle du braquage de la station-service Total de l’avenue Franklin-Roosevelt.

 

Chirac.jpg Braquage.jpg

Mieux vaut détourner des millions d'argent public que braquer quelques centaines d'euros.

Telle pourrait être la morale (?) de ces deux affaires judiciaires de cette fin d'année 2011.

 

 

Dans la première affaire, il aura fallu attendre près de 20 ans pour la justice pour enfin passer. De longues années pendant lesquels le principal inculpé a tout d’abord bénéficié de l’immunité présidentielle. Avant de nier les faits qui lui étaient reprochés. Ce qu’il continue de faire aujourd’hui, malgré sa condamnation. Dans la seconde affaire il n’aura fallu que 3 petits mois pour que la justice fasse son œuvre. Aucune immunité pour l’inculpé. Qui n’a d’ailleurs pas cherché à nier les faits.

 

Dans la première affaire, les amis de l’inculpé, et mêmes parfois ses opposants, ainsi que la presse, lui ont trouvé des circonstances atténuantes. « A cette époque, ces pratiques étaient monnaie courante » arguent-ils en chœur. Comme si cela les excusait en quoi que ce soit ! Dans la seconde affaire, il ne se trouve personne pour invoquer, à la décharge de l’accusé, que les braquages sont … monnaie courante.

 

Dans la première affaire, l’ex-maire ex-président s’en tire avec deux ans de prison avec sursis. Donc rien. Pas même une amende d’un euro symbolique. Dans la seconde affaire, le jeune « braqueur » écope lui aussi de deux ans avec sursis, mais précédés d’une année ferme. Dans la première affaire, on peut parler de vol en bande organisée, et même de récidive, pour un butin qui se chiffre en millions d’euros. Dans la seconde affaire, c’est un braquage foireux pour moins de 1.000 euros.

 

 

On voit bien par là que, contrairement aux déclarations péremptoires de certains, en France, la justice n’est pas la même pour tout le monde. Loin s’en faut. 20 ans contre 3 mois. Peut-on « rêver » meilleure illustration d’une justice à deux vitesses ? Absence d’incarcération contre prison ferme pour des frais aussi graves les uns que les autres. Peut-on « rêver » meilleure illustration d’une justice faible face aux puissants et forte face aux sans-grades ?

 


 

LE MOT DE LA FIN

Banalisation. Voila le mot de la fin. Dans les prochains jours, on ne manquera pas d’entendre certains, ici et là, se féliciter de l’arrestation et de la condamnation rapide du « braqueur » aixois. Ils salueront de même la sanction à la fois équitable et exemplaire. Et n’oublieront pas de rappeler qu’il est important de ne pas banaliser ce genre de faits. En étant un peu attentifs, vous pourrez sans doute observer que ce seront les mêmes que ceux qui, il y a quelques jours, arguaient de la banalisation des financements illégaux des partis politiques dans les années 1990 pour soutenir Jacques Chirac. Et ne trouvaient rien à redire sur le fait qu’il ait fallu attendre 20 ans pour que la justice pour œuvrer. Vous savez, cette justice qui est la même pour tous.

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