On savait déjà que le journal municipal d’information (sic) servait plus d’outil de promotion que de réel outil d’information. Mais avec le nouvel opus (n°130 de mai 2011), un nouveau cap est franchi. Totalement décomplexée, l’équipe municipale en place s’est carrément offert un numéro complet de 30 pages d’autopromotion. Aux frais des aixois bien évidemment !
Après la presse papier locale, déjà plusieurs fois "sollicitée" par la mairie depuis le début de l'année pour chanter les louanges de la "renaissance d'Aix les Bains", la municipalité n'a donc pas hésité à sortir l'artillerie lourde. Et comme d'habitude, un seul son de cloche au programme : celui de Dord et de ses partisans ! Mais qu’est-ce qui peut bien justifier un tel déferlement de moyens financiers ? Sans doute la renaissance soit disant criante de la ville ne saute elle pas aux yeux de ses habitants. Sans quoi la municipalité n’aurait pas besoin de marteler avec une telle insistance un discours aussi formaté qu’enjolivé. Et puis, peut-être la municipalité sent-elle la « menace » que représente pour elle les sites d’informations indépendants.
On pourrait en dire des tonnes sur ce numéro du journal municipal. Mais c’est inutile. Les ficelles sont tellement énormes que même un enfant de 5 ans ne peut pas s’y laisser prendre. Mieux (si on peut dire), à trop en faire dans l’autosatisfaction et l’autopromotion, la municipalité atteint sûrement l’effet inverse : ce qui a été fait de bien depuis 10 ans disparait dans la masse. Noyé dans cette surenchère mégalomaniaque. Et il se trouve de moins en moins d’aixois pour être dupe de ces manœuvres de publicité politique. Déjà, en 2008, les électeurs aixois avaient été près de 65% à ne pas faire confiance à la liste conduite par Dord. 65%, une écrasante majorité. Un plébiscite contre l’intéressé pourrait-on écrire pour reprendre la formule dont avait usé le DL au lendemain de ces élections. Tout ceci n’empêche pas Dord et son équipe de continuer à régner sur la ville du haut de leur tour d’ivoire. Préférant n’écouter que leurs partisans, sincères ou simples flatteurs à la recherche d’une récompense ou de quelques menus avantages.
« Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ». Cette citation attribuée à Voltaire nous est revenue à l’esprit en feuilletant les pages du nouvel opus municipal. Non qu’on soit prêt à se battre jusqu’à la mort pour pouvoir continuer à lire cette prose. Mais à défaut de donner notre vie, on paie pour cela. Tout comme tous les contribuables aixois. Fort cher, et à leur corps défendant.
Sans pour autant en faire des tonnes, il nous est impossible de ne pas revenir sur quelques morceaux de bravoure de cet « Opus Dordi ». Voici donc quelques morceaux choisis.
Des logements plus accessibles ?
En 10 ans, les prix de l’immobilier ont doublé à Aix les Bains. Quand le revenu moyen des ménages aixois se situe aux alentours des 1.500 euros par mois, il faut disposer de plus de 3.500 euros de revenus par mois pour pouvoir y acheter son logement. Mais qu’est donc devenu le slogan UMP de 2007 « chaque français propriétaire de son logement » ?
En 7 ans (2001-2008), la ville n’a vu se construire que 180 nouveaux logements sociaux. Début 2008, on comptait 1.000 demandes en souffrance et la ville accusait 5 points de retard sur les obligations de la loi SRU (15% de logements sociaux au lieu de 20% exigés). Pour mémoire Chambéry est à 27%. Comme quoi le logement social, c’est comme les frites Mc Cain : ce sont ceux qui en parlent le plus qui en font le moins. En 2008 Dord a commencé à s’intéresser, contraint et forcé, au logement social. Son plan habitat prévoit un solde net de 400 nouveaux logements en 6 ans. Quand les organismes gouvernementaux estiment le besoin de la ville à près de 1.100 nouveaux logements pour la même période.
Rappelons aussi, et ce n’est pas un détail, que sur leur ZAC des bords du lac, Dord et ses acolytes ont choisi d’ignorer les recommandations du SCOT (schéma de cohérence territoriale) de Métropole Savoie. Ce dernier préconisait (et préconise toujours) la réalisation d’au moins 30% de logements sociaux. Le programme de la ZAC n’en comporte que 20%, soit 1/3 de moins.
Des aides pour les familles ?
Oui effectivement, elles existent. Aide pour l’implantation de panneaux solaires, aide pour l’achat d’un deux-roues électrique, aide pour l’installation de récupérateurs d’eau de pluie. Elles présentent toutes la même caractéristique : leur montant est le même quels que soient vos revenus. Par exemple, que vous soyez smicard ou que vous gagniez 10.000 euros par mois, vous avez le droit à 250 euros pour l’achat d’un vélo à assistance électrique. Même chose pour les tarifs du stationnement résidentiel. Là encore, peu importe vos revenus : allocataire du RSA ou contribuable soumis à l’ISF, c’est le même tarif ! Et avec l’extension conséquente du stationnement payant, c’est une dépense supplémentaire quasi obligatoire pour qui doit utiliser sa voiture au quotidien. 300 euros de plus à sortir chaque année, c’est une broutille pour certains, une vraie charge pour d’autres. Un bon résumé de la politique sociale de Dord. Qui se traduit souvent pas des cadeaux aux plus riches.
Prenez par exemple la baisse (symbolique) du taux de la taxe d’habitation. Pour les familles modestes, elle se traduit par à peine quelques euros d’économie par an. En revanche les ménages aisés, richement logés, bénéficient eux d’une économie plus conséquente. En parallèle, les tarifs des services à la population augmentent. Comme par exemple ceux des cantines scolaires et des centres de loisirs. Avec une constante : ces tarifs sont supérieurs à ceux pratiqués dans les autres villes de Savoie. Mais attention, s’ils sont supérieurs pour les revenus faibles et moyens, ils sont en revanche inférieurs pour les revenus les plus élevés.
Dynamisation du tourisme et du thermalisme ?
Plus de 35.000 curistes en 2000. 23.000 en 2009, quand Dord nous en promettait plus de 40.000 ! Plus de 100 millions d’euros perdus pour l’économie locale en 10 ans. Fermeture des thermes du centre ville. Faillite de l’établissement thermal, et bradage au privé : 3 millions d’euros pour un patrimoine qui se chiffre en dizaines de millions d’euros. Des hôtels qui ferment leurs portes par dizaines. Un camping municipal déjà amputé du 1/3 de ses emplacements pour faire place nette pour les promoteurs immobiliers, et pour lequel Dord ne rêve que d’une chose : le rayer de la carte des bords du lac pour l’envoyer se perdre ailleurs !
Dynamisation ? Simple erreur de frappe : il ne faut pas lire dynamiser, mais dynamiter !
On passe sur tout le reste. Ce serait trop long, et donc lassant. Une autre fois peut-être ...
