Diminuer les fuites d’eaux des réseaux de la ville. En voila une idée qu’elle est bonne. Sauf que, une idée c’est bien, mais sa mise en œuvre, c’est mieux. Et c’est là que les choses se gâtent.
Commençons par un petit retour en arrière. Comme il est inscrit dans le document de campagne de Dord en 2008, au moment de son arrivée à la tête de la ville en 2001, notre député-maire a trouvé une situation pas terrible, avec un taux de 40% de fuites. Puisque c’est lui qui le dit, et même qui l’écrit, aucune raison de ne pas le croire. Mais à condition de ne pas oublier dans le même temps de jeter un bref regard en arrière vers un autre de ses documents de campagne : son « bilan municipal 2007 », qu’il a fait édité et distribué aux aixois à l’occasion des élections législatives. Si vous ne saisissez pas très bien pourquoi un député sortant présente un bilan municipal dans le cadre de sa campagne électorale pour les législatives, rassurez-vous, vous n’êtes seul(e) dans ce cas. Mais passons sur cette étrangeté pour nous intéresser au contenu de ce bilan municipal. En page 19, on y apprend que le taux de fuite du réseau est de … 40%. Bigre ! De mars 2001 à juin 2007, l’amélioration a donc été très exactement égale à … zéro ! Ce qui n’empêche pas Dord de promettre que les fuites auront diminué d’un tiers avant la fin de l’année. Autrement dit, à l’en croire, le taux de fuite aurait du être d’environ 27% fin 2007.
Et là, ça devient très intéressant. Car les chiffres racontent une toute autre histoire. Il s’agit pourtant de chiffres officiels, qui figurent dans le rapport annuel de la délégation de service public de la SAUR. Un rapport examiné et validé par les élus municipaux en séance du conseil. C’est dire son sérieux et le caractère irréfutable de ses données. Et que nous disent les rapports annuels de la SAUR depuis 2007 ? Et bien que fin 2007 le taux de fuite était de 41%. Et non de 27% comme Dord l’affirmait en juin de la même année. Pour 2008, le taux de fuite est passé à 45%. Et pour 2009, ça va de mal en pis, puisque le taux de fuite augmente encore pour atteindre 46%.
En clair, au lieu de la baisse d’au moins un tiers (33%) promise par Dord en juin 2007, on est aujourd’hui à une augmentation des fuites de +15% par rapport à la situation de 2006. Voila qui augure bien mal de la promesse de son chantier prioritaire n°26, à savoir ramener les fuites à 20% d’ici à 2014.
D’un côté la promesse de lendemains qui chantent, de l’autre la réalité de lendemains qui déchantent …
LE MOT DE LA FIN
Histoire d’en rajouter une petite couche (le coup de grâce ?), voici un extrait d’un autre document de campagne de l’équipe Dord en 2008. On y voit clairement écrit que les fuites d’eau ont été réduites de 12% en 3 ans. Dommage que les candidats n’aient pas songé à préciser quelles sont les 3 années en question. L’information aurait été intéressante, car en passant de 40% de fuites en 2001 à 41% de fuites fin 2007 (au moment de la rédaction du document en question), on a un peu de mal à situer où se trouve la réduction de 12% !
