Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 juillet 2010 6 24 /07 /juillet /2010 07:45

Nonobstant les effets de communication de la municipalité aixoise, qui a tendance à gonfler la fréquentation du festival, et qui veut nous faire croire que cet évènement est bénéfique pour la ville sans pour autant s’être dotée des outils d’analyse permettant d’établir le bien fondé de cette affirmation, il n’en demeure pas moins que Musilac attire du monde à Aix les Bains.

Pour ne fâcher personne, on dira que cela attire « plusieurs dizaines de milliers de personnes ». En plus, ça fait un parallèle avec les dépenses de l’OT pour financer ce festival, qui sont elles de « plusieurs centaines de milliers d’euros par an », sans que les aixois arrivent à savoir précisément à combien se montent ces « plusieurs centaines ».

Bref, « plusieurs dizaines de milliers de personnes », c’est assurément un succès. De courte durée rétorqueront les esprits chagrins. Chagrins, peut-être, mais aussi assez réalistes. Combien de festivaliers restent sur Aix les Bains ou dans son voisinage immédiat au-delà des 3 jours du festival (voire d’un jour pour ceux qui ne viennent qu’à une seule soirée) ? Sans doute très peu. Pour avoir une idée précise, il faudrait faire une enquête digne de ce nom sur le public du festival et sur son comportement. Enquête qu’on attend toujours pour Musilac (lire également encadré ci-dessous).

Quoi qu’il en soit, du point de vue du public, Musilac est un succès. Un succès qui ne se dément pas au fil des années. Preuve concrète qu’un évènement peut avoir un nom français tout en étant en succès. Les organisateurs du Solar Event Family et autre baptiseurs du Solar Innovation Campus seraient sans doute fort avisés d’en prendre de la graine !



ENQUETE SUR LE PUBLIC DES « VIEILLES CHARRUES »


A l’occasion d’une précédente édition du festival des vielles charrues, l’association éponyme, organisatrice de l’évènement, a réalisé une grande enquête sur le public et sur les retombées économiques pour la région. Si les résultats de cette enquête ne sont pas forcément transposables en l’état à Aix les Bains, ils apportent néanmoins un éclairage intéressant.

On y apprend par exemple que près de 32% des festivaliers habitent dans le département où se tient le festival (Finistère). Chiffre qui grimpe à quasiment 60% si on étend la zone de résidence aux départements voisins. Voila qui tend à démontrer que l’impact en termes de notoriété pour la ville ou la région est géographiquement bien plus limité que ce que la municipalité aixoise revendique pour Musilac, sans d'ailleurs avoir la moindre étude à l’appui de ses dires.


On y apprend aussi que sur les 170.000 spectateurs qui ont fréquenté le festival des Vielles Charrues l'année de l'enquête, seulement 2.000 se sont montrées désireux d’en savoir plus sur les activités touristiques de la région et se sont dites prêts à y revenir en vacances. 2.000 sur 170.000, soit à peine plus d’un 1%.

 

Un chiffre assez cohérent avec celui des « raisons » expliquant la présence des spectateurs : 11,5% habite sur place ou a proximité, ou sont en visite dans leur famille, et 82% ne sont là que pour le festival. On voit par là que si ce genre de festival draine du monde, il ne s’agit très majoritairement que de gens qui ne viennent que pour le temps de l’évènement, ou qui résident sur place. Autrement dit des personnes qui, en dehors du festival, ne vont générer aucune retombée économique ou touristique pour la ville et sa région.

 

A méditer en gardant à l'esprit que Musilac coûte chaque année plusieurs centaines de milliers d'euros aux aixois ...


Partager cet article
Repost0

commentaires