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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 07:44

Aux thermes d’Aix les Bains, les fêtes de Noël sont décidément propices aux entourloupes en tout genre. En 2009, c’est l’Etat qui était aux manettes. Et qui dévoilait la privatisation à venir, tout en plaçant les personnels publics face à un choix impossible à faire. En 2011, le directeur de 2009 n’a pas même eu le choix. Il a purement été éjecté. On n’ose pas dire remercié. Puisqu’il parait que récupérer pour 3 M€ l’établissement thermal le plus moderne d’Europe (dixit Dord), qui plus est débarrassé de la moitié de son personnel, ce n’était pas un cadeau.

 

Dès son arrivée à la direction des thermes aixois en 2007, Philippe Plat a obtenu le soutien plein et entier de la municipalité. Et notamment de son chef de file, Dominique Dord. Pour qui Plat était l’homme de la situation. Un homme qui faisait du bon travail. Un homme qui allait, le doute n’était pas permis, redresser la situation périlleuse dans laquelle Dord avait laissé les thermes. Depuis 2007, ce soutien appuyé de la part du premier édile aixois ne s’est jamais démenti. Quand en 2011, Bernard Riac, par l’intermédiaire de sa société Valvital, a pris le contrôle des thermes, Dord s’est encore félicité de cet excellent choix. Il faut dire que, si on a bien tout compris, il était allé lui-même le chercher pour l’inciter à faire une offre de reprise (lire aussi le mot de la fin). Dord saluait donc, début 2011, l’arrivée d’un vrai professionnel du thermalisme. On allait voir ce qu’on allait voir. Pensez-donc, avec deux professionnels compétents comme Plat et Riac à la tête des thermes, ça ne pouvait que faire des étincelles.

 

Eh bien il n’aura pas fallu attendre un an pour voir les étincelles en question. Mais pas forcément dans le registre où Dord les attendait. Fin 2009, le directeur d’alors, Philippe Plat, avait profité des fêtes de fin d’année et de la fermeture annuelle de l’établissement pour adresser un véritable ultimatum aux personnels. Future privatisation obligeant, ces derniers étaient sommés de choisir, quasiment séance tenante, entre un avenir incertain au sein d’un futur exploitant privé dont ils ne savaient rien (puisque officiellement il n’était pas encore choisi, et que l’appel d’offres n’avait pas encore été lancé), et la certitude de ne pas savoir ce qu’ils allaient devenir s’ils choisissaient de rester dans la fonction publique.Fin 2011, c'est entre Plat et Riac que les étincelles ont jaillies. A en croire le tout-puissant nouveau grand patron des thermes aixois, cette séparation soudaine serait due à des divergences de point de vue concernant la stratégie de développement de l’entreprise. Voila qui est bien étonnant. Puisqu’il parait, à en croire notre député-maire, que Philippe Plat œuvrait dans le bon sens pour redresser les thermes aixois. Il faut donc en conclure que Bernard Riac, lui aussi encensé par Dord, n’a pas la même vision du redressement des thermes que celle de leur ex-drecteur. Le premier, et ce n’est en rien surprenant, semble bien plus concentré sur le développement et la rentabilité de son entreprise. Le second semblait préférer le travail en relation avec les acteurs économiques aixois : hôteliers, loueurs en meublés, médecins.

 

(suite de l'article après l'image)

PlatRiacMontage.jpg

 

Mais rassurez-vous braves gens, la municipalité veille au grain. En l’absence de Dord, parti en vacances, c’est Michel Frugier qui est monté au créneau. Déclarant à la presse que « Nous [la municipalité, NDLR] serons très vigilants sur l’arrivée du nouveau directeur ».

 

Quand les thermes publics étaient dans le giron de l’Etat, soutenus par les collectivités locales, ils n’étaient parait-il « pas une affaire municipale ». C’est ce que déclarait notre député-maire quand cela l’arrangeait. C'est-à-dire quand ça lui permettait d’éviter de répondre aux questions dérangeantes sur ses responsabilités dans la dégringolade vertigineuse de l’activité thermales aixoise. Tout en se vantant à côté d’avoir ses entrées aux plus hauts niveaux de l’Etat. Mais c’est bien connu, rien ne ressemble plus à une entrée qu’une … sortie. Maintenant que les thermes sont une affaire privée, voila la municipalité qui prétend avoir son mot à dire dans la nomination du nouveau directeur. Là, on n’est plus dans le ridicule. Ni dans la fanfaronnade. Ni dans la farce. Encore que ce ne soient pas les dindons qui manquent. On est dans le grotesque. Dans le grandguignolesque. Dans l’abracadabrantesque. Dans le tour de passe-passe de haut-vol.

 

Comment un député-maire et les sbires de sa fine équipe, qui prétendaient n’avoir aucune influence sur les thermes publics, pourraient-il aujourd’hui avoir leur mot à dire concernant la nomination du nouveau directeur d’un établissement thermal privé ? C’est vraiment prendre les aixois pour des cons. Il est vrai que les cons votent aussi. Ou alors, c’est qu’il existe une bien étrange collusion entre nos élus et cette société privée. A la réflexion, on se demande ce qui serait le plus inquiétant.

 


 

 

LE MOT DE LA FIN

En 2010, Dord serait donc lui-même allé chercher Riac pour que ce dernier soit candidat à la reprise des thermes. Dans le même temps, les hôteliers aixois, et quelques autres acteurs économiques de la cité, confiait à Dord la mission de porter une offre de reprise en leur nom, en association avec la ville. Mais où avaient-ils donc la tête ? Comment pouvaient-ils s’imaginer qu’un homme, qui avait pris auparavant des contacts avec un investisseur privé pour qu’il reprenne les thermes d’Aix les Bains, allaient pouvoir défendre pour le mieux une offre concurrente ? Cela n’avait pas de sens. Sauf si les professionnels en question n’étaient pas à l’époque informés de cette dualité d’intérêt. Aujourd’hui, il ne leur reste plus à jurer, mais un peu tard, qu’on ne les y prendra plus. Ce qui est un peu près sûr. Parce qu’il ne reste plus grand-chose à privatiser sur Aix les Bains.

 

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