Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 00:57
On l'a appris, assez discrètement d'ailleurs, au mois de novembre dernier : le projet de polyclinique privée de Drumettaz est gelé. Jusqu'à une date inconnue (1).


Un gel qui a mis Dominique Dord dans une colère noire. Ce dernier n'a en effet pas hésité à mettre en cause "ceux qui s'étaient dès le début opposé au projet", les "invitant" à prendre leurs responsabilités et à mesurer l'impact de leur position.

Les opposants aux questions, ce sont entre autres les socialistes savoyards. Opposés à ce projet non pas par principe, mais parce qu'il prévoyait d'utiliser des subventions publiques pour financer le projet d'un groupe privé par ailleurs largement bénéficiaire.


Et c'est vrai que dans ce dossier, l'argent est plus que jamais le nerf de la guerre. Parce que la principale raison du gel du projet, c'est l'absence de financements bancaires. La crise financière internationale est aussi passée par là.

"Nous n'en serions peut-être pas là si nous avions obtenu des subventions dans le cadre du plan hôpital 2012" a déclaré pour sa part Patrick Mignot, directeur de la clinique Herbert.

Voila une déclaration qui a le mérite de la franchise : le groupe privé Générale de Santé comptait bien sur des subventions publiques pour financer son projet, et continuer à faire des bénéfices, au seul profit de ses actionnaires.

C'est ce que Dominique Dord appelle "la nécessaire complémentarité entre public et privé" : le public qui subventionne le privé pour que celui-ci engrange des bénéfices.

On voit très bien en quoi cette '"complémentarité" est nécessaire au privé, qui obtient de l'argent public pour réaliser son projet.

A contrario, on ne voit pas très bien en quoi cette "complémentarité" serait nécessaire au public. Lequel n'a rien de plus à gagner en subventionnant un projet privé qu'en finançant ses propres infrastructures.


A notre tour, nous invitons ceux qui défendent le subventionnement public d'un projet privé, au détriment des structures publiques existantes, à prendre leurs responsabilités et à mesurer l'impact de leur position. Mais on ne se fait guère d'illusion sur l'effet de cette invitation. Etre un tenant du libéralisme effréné, c'est une forme de religion dont il est impossible de s'écarter.



(1) L'autorisation administrative délivrée par l'agence régionale d'hospitalisation expirera en octobre 2011
Partager cet article
Repost0

commentaires