« Je suis très heureux d'avoir pu accompagner les physiothérapeutes pendant ces 38 jours [NDLR : les 38 jours d'occupation de la mairie]. On a fait notre travail d'écoute et de relais de leurs préoccupations auprès, notamment, du ministère de la Santé. »
Ces propos sont ceux de Dominique Dord, tels qu'ils nous sont rapportés par l'Essor Savoyard dans son édition du 13 mars.
Venant du vice-président de l'établissement thermal, principal artisan de sa privatisation, ces propos sonnent comme un ultime outrage à l'encontre des personnels « remerciés ».
Quand on sait avec quel mépris les dirigeants des TNAB, les administrateurs en tête, ont traité les fonctionnaires, les poussant à cette extrémité qu'à été la longue occupation de la mairie aixoise, il y a vraiment de quoi être écœuré.
Car la réalité c'est plutôt « j'ai œuvré pour la privatisation des thermes, sans me préoccuper le moins du monde de l'avenir des personnels fonctionnaires, sans la moindre préparation de leur reclassement. Je les ai sommés de faire un choix impossible, dans un délai plus que réduit. Je leur ai mis la pression, les poussant jusqu'à la limite du supportable, les contraignant à un combat qui n'aurait jamais du avoir lieu. Je les ai virés comme des malpropres de cet établissement à qui ils avaient tant donné pendant des années, des décennies. Et quand je les ai eu virés, je les ai réquisitionnés pour assurer la réouverture de l'établissement, qui sans eux n'aurait pas pu avoir lieu. »
Oui, voila ce qu'aurait pu dire Dominique Dord, bien droit dans ses bottes. Lui et tous les autres administrateurs et dirigeants de l'établissement qui ont œuvré pour la privatisation, ou qui l'ont simplement approuvé, elle et sa « méthode » bien plus digne du pire des « patrons voyous » que d'un employeur respectueux de ses salariés.
Mais rien de tout cela. Non. Monsieur Dord se dit simplement « heureux ». « Shocking », comme disent les citoyens de sa plus très gracieuse majesté britannique.
Remarquez, heureux, on ne doute pas qu'il le soit. On est toujours heureux quand on voit ses rêves se réaliser.