ASSEMBLEE CONSULTATIVE DU 6 MAI 2009 A FRANKLIN ROOSEVELT
Depuis l'instauration d'un règlement intérieur lors du dernier conseil municipal sous l'impulsion des élus d'AIX AVENIR, il est possible d'organiser des réunions publiques. Cela nous permet à présent d'être davantage à l'écoute des habitants et de leurs préoccupations et de mieux pouvoir les représenter ensuite lors des conseils municipaux. Nous pourrons aussi poser des questions en fin de séance au Conseil Municipal pour faire remonter les questions des citoyens. Cette victoire nous a permis d'organiser notre première assemblée consultative à FRANKLIN ROOSEVELT, un quartier qui est l'objet d'un important projet de rénovation urbaine comportant la résidentialisation et la réhabilitation de plusieurs immeubles.
Crédit photo : Aix Avenir
Le projet global concernant le quartier est estimé à 8,5 millions d'euros dont 7 pour la réhabilitation des immeubles et 1,5 million pour la résidentialisation des abords. Les foyers concernés ont reçu un questionnaire à compléter, composé du descriptif des travaux entrepris, de l'évolution des charges et une fiche de vote "favorable" ou "défavorable" à renvoyer avant le 20 mai prochain. Lors d'une précédente réunion le 27 mars dernier entre l'OPAC et les locataires, à laquelle nous n'étions pas conviés en tant qu'élus municipaux mais à laquelle Mr DORD s'était invité, le directeur de l'OPAC a eu la délicate mission d'annoncer la future augmentation des loyers " ....qui serait modérée du fait de la diminution des charges ...".
Toutes ces explications vaseuses et noyées dans un savant "flou artistique" n'ont pas convaincu les habitants et le mécontentement était général, avec l'impression que " contents ou pas", le projet serait fait de toute façon sans discussion possible. C'est dans un tout autre état d'esprit que nous avons envisagé de réunir les habitants, puisqu'après nous être présentés de façon collégiale, nous leur avons laissé la parole pendant plus d'une heure et demie, dans un esprit d'écoute mutuelle, de courtoisie et de respect général.
A priori, sur les cinquante personnes présentes, aucune n'est hostile à la réalisation des travaux attendus, comme l'amélioration des performances thermiques, des installations électriques, de la sécurité et du cadre de vie. Ces travaux étaient espérés depuis longtemps. Mais il semble que le distinguo entre ce qui relève de l'amélioration de l'habitat et de la mise aux normes des logements pose problème en terme de hausse des loyers. De nombreux locataires jugent qu'ils n'ont pas à assumer la mise aux normes des logements et que celle-ci aurait dû être réalisée depuis bien longtemps.
Les logements sont jugés "obsolètes" chez 50 % des habitants concernés et, dans ce cas, la remise aux normes n'est pas à payer par les locataires mais par l'OPAC, alors que cette priorité des travaux n'est pas toujours celle envisagée par l'OPAC de SAVOIE. Alors que la pose d'interphones (digicodes) dans les halls d'immeubles ne paraît pas prioritaire (risque de dégradation), que les installations complémentaires de T.V et téléphone semblent "secondaires" pour certains, d'autres travaux jugés indispensables et prioritaires n'ont pas été envisagés :
- peinture des montées d'escaliers à refaire
- réfection des salles de bains (vétustes et obsolètes)
- revêtements de sols usagés et jugés "dangereux" (présence de colle avec amiante, diagnostics à établir avec des experts...)
Les questions posées ont fait état de travaux "imposés" aux locataires (comme la condamnation des caves, par exemple), certains craignant aussi que la hausse des loyers et l'évolution des charges ne soit pas évaluée, ni maîtrisée dans le temps. Comment feront les familles modestes ou monoparentales pour faire face et s'adapter à cela ? D'autres habitants sont attachés à leur logement et ne souhaitent pas en changer mais envisageraient plutôt une accession à la propriété dans leur ancien logement après plus de 30 ans passés au même endroit. Il semblerait que Mr DORD ait promis cela à des locataires, mais ne soit plus de parole à présent, puisque l'accession à la propriété n'est envisagée que sur les nouveaux logements.
Aux dires des locataires, la hausse prévue sur les loyers serait actuellement comprise entre 100 et 127 euros, contre une fourchette de 60 à 100 euros dans un courrier précédent. Où va-t-on aller comme cela ? De nombreux locataires, à priori favorables aux travaux programmés, ont changé d'avis et se posent de nombreuses questions. Nous avons écouté les personnes présentes et leur avons proposé une autre alternative aux décisions "tranchées" de l'OPAC et de la municipalité.
Les associations de locataires présentes ont expliqué que seule une action collective et concertée des locataires pouvait aboutir et obliger l'OPAC à revoir ses propositions initiales. Si 40 % des locataires concernés répondent défavorablement au projet de réhabilitation (soit 110 foyers sur les 272 concernés), cela peut entraîner une rénovation moins onéreuse que prévue, avec la prise en compte par l'OPAC des propositions concrètes faites par les locataires.
En tant qu'élus, nous allons soutenir les locataires en nous adressant aux différents responsables impliqués dans ce projet de rénovation urbaine et en continuant d'accompagner les locataires dans leurs démarches. Nous organiserons prochainement d'autres assemblées consultatives dans différents quartiers, dont une à Marlioz fin juin (date et lieu à préciser ultérieurement).
Hervé Boileau
Fatiha Brunetti
Denise Delage-Damon
Fabienne Pegaz
Christian Serra
