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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 07:42

Samedi 6 mars 2010. En préambule à la grande course du dimanche (la Savoyarde), le plateau du Revard accueille une compétition plus modeste : le 30 kilomètres de ski de fond classique (alternatif). Le départ et l’arrivée se font à la Féclaz. Le foyer de Crolles, côté Revard, n’est qu’un point de passage et de ravitaillement.

Un ravitaillement que les premiers ignorent superbement (pas le temps de lambiner, ils ont une course à essayer de gagner), et que le gros du peloton apprécie à sa juste valeur. Avec les températures hivernales (-15 °C en forêt à 9 heures) de saison (faut-il le rappeler ?), et les efforts accomplis pour faire bonne figure, un thé chaud, un morceau de chocolat et un sourire, ça fait forcément plaisir.

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ou presque. Le soleil joue à cache-cache avec les nuages, et les belles éclaircies alternent avec les averses de neige. Mais dans le fond, cette météo capricieuse participe à la magie des lieux. Pourtant un truc cloche : même quand le soleil darde ses rayons et réchauffe l’atmosphère, on n’entend pas un seul oiseau. Début mars, à cette altitude c’est inhabituel. Il n’y a pourtant pas foule à proximité du foyer. Alors qu’est-ce qui cloche ?

Ce qui cloche, c’est que planté dans la neige à une dizaine de mètres du bâtiment, on trouve deux « belles » enceintes qui déverse à fort volume le flot totalement inutile d’une musique assourdissante, qui couvre les chants des oiseaux jusqu’à une bonne centaine de mètre à la ronde.
Crolles6mars2010.jpg
Deux enceintes érigées en idoles païennes à qui notre civilisation du bruit se doit de rendre hommage.

Car c’est devenu un incontournable. Le moindre petit évènement sportif ou autre se doit désormais d’être accompagné d’une sono fonctionnant du début à la fin, et réglée à un niveau sonore obligeant toute personne désireuse d’avoir une conversation à :

a) soit parler fort dans l’oreille de son interlocuteur au risque de lui perforer le tympan
b) soit attraper une extinction de voix à force de devoir crier pour se faire entendre
c) soit quitter les lieux et aller voir ailleurs si elle y est, et surtout si on l’y entend


Dans un passé récent, on se souvient ainsi du marché de Noël aixois, en bas de la rue de Genève, et de sa sono destructrice qui faisait fuir les passants. On se souvient aussi qu’une des « ambitions » de Marina Ferrari (l’adjointe au commerce) pour la ville, c’est de la doter d’une sonorisation « digne de ce nom ». Et le droit au silence dans tout ça ? Comme si le centre ville n’était pas déjà assez bruyant comme ça avec son flot de voitures ! Mais non, pensez-donc, on ne va pas laisser les habitants (et les visiteurs) des rues piétonnes profiter du calme : on va leur déverser à longueur de journée de la musique et des annonces commerciales dans les oreilles1 !

 


Retour au foyer de Crolles en ce samedi 6 mars 2010. Sur le coup de midi, le soleil fait une percée remarquée, plus durable que les précédentes de la matinée, et surtout plus chaude. Un groupe de skieurs venus de Lyon se dit qu’il va profiter de la terrasse et des chaises longues pour se restaurer et goûter un repos bien mérité.

Ils ne prendront même pas la peine de s’installer : « trop de bruit » lâchera l’un d’entre eux. « Ouais, trop de bruit » acquiesceront les autres dans une belle unanimité, avant de filer s’installer deux kilomètres plus loin à Larcoutier. Là, il n’y a pas de chaises longues, pas de bar non plus, mais au moins on y entend les oiseaux !





1 Pratique hélas déjà en vigueur mais que la municipalité entend donc « améliorer » (la seule amélioration possible étant sans conteste la suppression radicale et définitive des ces générateurs de bruit.
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commentaires

V
<br /> Il doit bien y avoir une personne responsable de ce mauvais choix.<br /> <br /> <br />
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