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21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 03:58
Les Thermes Chevalley ont ouvert leurs portes il y a bientôt 10 ans. Ces "nouveaux" thermes comme les ont longtemps baptisés les aixois, ont suscités de nombreuses controverses. La plus connue, et qui n'est toujours pas terminée à ce jour, concerne leur desserte : entre défenseurs du système de navette automobile, partisans de l'escalier roulant et tenants du téléphérique, les échanges ont été parfois musclés.

On ne va pas chercher à réécrire l'histoire, ni à ranimer une polémique stérile. A quoi bon d'ailleurs. Mais par contre, on aimerait bien qu'un jour tous les responsables locaux de l'époque qui ont soutenu ce projet (c'est à dire à peu près tous les édiles en place ou passés) nous expliquent la logique qui y présidait.

Plus précisément, on aimerait comprendre pourquoi les seuls Thermes Pellegrini étaient suffisants en 1986 pour accueillir à peu près 53.000 curistes, alors qu'au début de la décennie de 1990 et dans les années qui ont suivi, on a jugé indispensable de construire un second établissement thermal, alors même que la fréquentation avait déjà fortement chuté. Autrement dit, pourquoi fallait-il disposer de deux établissements thermaux au lieu d'un pour accueillir ... moins de curistes ?

Et de plus, pourquoi avoir bâti un second établissement thermal sans la moindre réflexion sur le devenir des "anciens" thermes, dont les bâtiments ont depuis ont été partiellement cédés, loués, réaffectés ... etc.

Quelques années et quelques millions d'investissements plus tard, on n'a pour notre part toujours pas trouvé de réponse cohérente à toutes ces questions.

Mais ce qui nous échappe le plus dans ce projet des Thermes Chevalley, c'est le sort réservé à la villa Chevalley. Les Thermes Chevalley sont, selon les termes de la communication officielle, le fleuron ou encore le navire amiral du thermalisme aixois.

On a le droit d'être ou de ne pas être d'accord avec ces qualificatifs. Peu importe dans le fond. Plutôt que d'entamer un débat sans issue, abordons les choses sous l'angle on ne peut plus concret de la réalité.

A votre avis que représente donc ces deux photos ? Le secteur "promenade" d'une prison en piteux état ?

Hélas non ! Ces deux photos ont été prises à la villa Chevalley, telle que les curistes et autres touristes peuvent la découvrir depuis ce fameux navire amiral du thermalisme aixois.

Et oui, la vue immédiate dont bénéficient curistes et touristes depuis l'esplanade des Thermes Chevalley, c'est ça : une ancienne villa pas encore en ruine, aux façades décrépies, aux volets clos et à la peinture craquelée, dont les portes et fenêtres du rez-de-jardin sont ornées de parpaings du plus bel effet. Le tout interdit d'accès (1) par une enceinte grillagée dans le plus pur style des pénitenciers d'état des Etats-Unis (2).


La villa Chevalley en septembre 2008 - le plus "bel ornement" du navire amiral du thermalisme aixois ?

Est-il utile de préciser que l'on a beaucoup de mal à comprendre quelle logique préside à tout ceci ? On investit quelques millions pour bâtir un nouvel établissement thermal. On remet quelques millions supplémentaires dans des travaux de rénovation et de réaménagement des anciens thermes. Avec pléthore de changements de cap, témoignant de l'absence de toute ligne directrice et de tout projet cohérent à long terme. On démarre des travaux divers et variés un peu partout en ville, dans ce qui ressemble à s'y méprendre à un grand foutoir inorganisé et irréfléchi.

Et pendant tout ce temps, on laisse pourrir en face de ce qui devait être le moteur du renouveau du thermalisme aixois une verrue paysagère dont la principale vertu n'est certainement pas de laisser un bon souvenir ni une bonne image d'Aix les Bains dans l'esprit de ses visiteurs.

Mais à part ça, Madame la Marquise de Saint Innocent, tout va très bien ! La dégringolade de la fréquentation thermale aixoise se poursuit, alors même que les autres stations en rhumatologie ont su redresser la barre. Au passage dès 2001 l'équipe Dord n'a pas eu de meilleure idée que d'offrir à un promoteur immobilier les moyens de venir concurrencer directement les Thermes Chevalley sur le domaine du bien-être (3). Histoire de les enfoncer un peu plus ?

L'offre d'hébergement continue elle aussi de se dégrader, avec la fermeture de très nombreux hôtels, et l'absence d'une réelle politique de modernisation et de rénovation des meublés (auxquels la municipalité Dord semble très nettement préférer les résidences de luxe de ses amis promoteurs).

Mais on vous le dit, tout va très bien. Et tient, comme tout va vraiment pour le mieux, si on s'occupait plutôt de construire 800 logements (dont 80% de logements de standing) dans un nouveau quartier au bord du lac. C'est vrai qu'il y restait encore quelques espaces verts qui auraient pu être aménagés pour le plaisir et la détente de tous. Mais non, il faut parait-il attirer sur Aix les Bains des travailleurs genevois (sic) pour satisfaire l'égo de Monsieur Dord et laisser libre cours à sa folie immobilière des grandeurs.

Alors qu'advient-il de la villa Chevalley dans tout ceci ? Pas grand chose à l'évidence. Visiblement, le seul budget qui lui a été alloué est celui permettant de murer ses fenêtres et de grillager son pourtour. Petit bonus tout de même, la petite rambarde qui surmonte le mur de pierres qui borde l'esplanade est elle régulièrement repeinte de frais. Pour mieux souligner l'état de décrépitude de tout le reste ?

Quel avenir pour la villa Chevalley ? N'est-il pas déjà trop tard pour se poser la question ?

En complément, nous vous invitons à prendre connaissance de cet autre article de notre édition du 21 septembre, qui traite d'une autre bizarrerie budgétaire des Thermes Chevalley.



(1) Mais qui pourrait de toute façon avoir envie de s'approcher pour visiter ?
(2) Pour compléter le tableau, on pourrait peut-être remplacer les peignoirs fournis aux curistes par des combinaisons orange fluo similaires à celles que portent les détenus américains ...
(3) Avec la tristement célèbre affaire des terrains de la Crémaillère, dans laquelle, fort heureusement, le "promoteur" en question s'est avéré être totalement incapable de mener à bien le projet grandiose que Dord et Cie ont fait gober aux aixois.




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