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29 mars 2009 7 29 /03 /mars /2009 07:56

On a a priori plutôt de la sympathie pour Thibaut Guigue. Pas parce qu'il est le benjamin du conseil. Pas plus parce qu'il est le seul élu de la liste Aix de tout Cœur de Gratien Ferrari. Peut-être simplement parce que c'est quelqu'un de sympathique, et aussi parce qu'on partage quelques uns de ses points de vue.


Comme par exemple le fait que c'est une aberration d'accepter de payer 16 millions d'euros pour le parking du boulevard Wilson, alors que l'ouvrage ne coûte au grand maximum que 5 millions d'euros au constructeur.

Mais quand le conseiller municipal aixois déclare à l'Hebdo des Savoie que s'il ne participe pas aux réunions des commissions municipales, c'est parce qu'il n'a pas le choix, on a bien du mal à le suivre. Que, comme il le dit, la préparation de sa vie professionnelle (il est étudiant) le retienne à Lyon pendant la semaine, et que chaque aller-retour pour participer à une commission lui coûte 20 euros, on veut bien l'admettre.

Mais pour autant que l'on sache, il savait à quoi s'en tenir avant d'être élu, en se présentant sur une des listes. Il n'a pas découvert cette situation au lendemain des élections de mars 2008, et personne ne l'a forcé à s'y présenter. Alors très franchement, « l'argument » a du mal à passer. Erreur de jeunesse peut-être. Ou petit piège habilement tendu par la presse locale.



Par contre, à propos de ces commissions municipales, il est un autre point de vue de Thibaut Guigue que nous partageons cette fois totalement : c'est qu'elles ne sont ni des lieux de débat, ni des lieux d'information des élus. Ce qu'elles devraient pourtant être. Mais non, les commissions sont là pour appliquer la politique décidée par le maire. Point barre.

On se contentera d'illustrer ce point de vue par un seul exemple, choisi parmi d'autres.

Le 20 février 2007, le cabinet d'avocats titulaire du marché d'assistance juridique de la ville adresse un courrier au maire pour lui demander d'augmenter de 50% le budget du dit marché sur les 10 mois restant à courir, invoquant, on cite "qu'il convient de prévoir une forte demande pour l'année 2007 notamment au titre de la communication de la collectivité en période de campagne électorale".

La commission des finances, saisie de cette demande, rend un avis favorable le 1er mars 2007 (quelle promptitude inhabituelle !). Ses membres n'ont pourtant jamais eu en main un document justifiant des temps réellement passés par le cabinet d'avocats. Pas plus qu'ils n'ont eu en main un document justifiant en quoi les élections nationales à venir (présidentielles et législatives), peuvent générer une demande accrue de la ville en matière d'assistance juridique.

 

Au demeurant, il eut d'ailleurs été tout aussi légitime de la part de cette commission, de s'interroger sur le fait que ni la municipalité ni le cabinet d'avocats n'aient initialement prévu cette forte demande imputable à une période électorale. Pour autant que l'on sache, les élections législatives et présidentielles de 2007 n'ont pas été sorties d'un chapeau de magicien début 2007. Fin 2005, lors de la signature du marché public pour les années 2006-2007, leurs dates étaient déjà connues de tout le monde.

 

Dès lors, la question peut légitiment être posée. A quoi sert une commission qui accepte de majorer le budget d'un marché public de 50% (soir 15.000 euros HT de plus pour les 10 mois restants) sans avoir demandé à voir des éléments probants justifiant cette augmentation ?

Pas à grand-chose. Si ce n'est à faire ce qu'on lui dit de faire en évitant de poser des questions. C'est sans doute en application de ce « bon principe » que la même commission des finances donnera son aval pour le renouvellement du marché d'assistance juridique de la ville. Un marché qui passe d'un budget annuel de 36.000 euros HT (marché 2006-2007) à ... 80.000 euros HT par an (marché 2008-2009).

+122% d'augmentation. Sans la moindre explication. Et sans que la ville demande le moindre justificatif des temps passés au prestataire. Bien plus fort que l'augmentation du salaire présidentiel à la sauce Sarkozy non ?

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