La communication institutionnelle est aujourd’hui incontournable. Pour les gestionnaires publics de tous poils, c’est une arme dont ils usent et abusent. Pensez-donc, qui refuserait de pouvoir ainsi assurer sa promotion aux frais de la princesse ? La princesse étant, en l’espèce, l’ensemble des contribuables dont une partie des impôts sert à financer des parutions officiellement d’information, mais qui la plupart du temps ne sont là que pour servir de support publicitaire au pouvoir en place. Histoire de préparer les prochaines échéances électorales dans les meilleures conditions qui soient.
Mais attention, la communication, ça ne s’improvise pas, c’est tout un art qu’il convient de maitriser. C’est pour ça que les postes de chargés de communication se sont multipliés comme des petits pains ces dernières années. C’est aussi pour ça que les collectivités dépensent de plus en plus, sans compter, pour des marchés publics passés avec des agences de communication. Quand on écrit sans compter, ce n’est pas une simple image. Par exemple le dernier renouvellement du marché public pour les publications de la municipalité aixoise a été voté avec indication d’un montant annuel minimal (75.000 euros, déjà une belle somme), mais sans la moindre indication d’un montant maximal ! Autrement dit, par leur vote, les élus de la majorité Dord ont autorisé leur chef de file à dépenser sans compter.
Mais le résultat est là. Du travail de pros. Prenons par exemple cet encart extrait de La Lettre d’Aix les Bains n°24, consacré au budget 2011 (ci-dessous).
Avec la flèche dirigée vers le haut qui précède le montant du budget alloué au CCAS, on a immédiatement l’impression que ce budget est en hausse. Et pourtant ce n’est pas le cas ! En 2011, le budget est de 2,76 millions d’euros. En 2009, le montant alloué au CCAS était de 2,93 millions d’euros (ci-dessous extrait du compte administratif 2009). Soit une baisse de près de 6% entre 2009 et 2011.
Tout l’art des communicants, c’est de vous amener à vous faire croire exactement le contraire, mais sans le dire expressément. Donc sans vraiment mentir. Enfin, question de point de vue …
