La création d’un dojo départemental dans les anciens thermes était une de promesses électorales de l’équipe Dord. Qui en avait même fait son « chantier prioritaire n°27 ». Priorité grillée … dès la rentrée 2008, six petits mois après l’élection de l’équipe en question.
Motif invoqué : la crise financière. Laquelle a fort bon dos, et n’est pas à usage unique. Ainsi, c’est toujours sur l’argument de la crise financière que l’équipe Dord s’appuie pour « justifier », là encore dès 2008, l’annulation d’un autre de ses « chantiers prioritaires ». Le n°22, à savoir le déplacement de la bibliothèque au 3ème étage des anciens thermes, et sa modernisation.
L’argument financier a bien du mal à tenir la route. Par exemple, le coût final pour la ville du projet concernant la bibliothèque était estimé à un million d’euros par Dominique Dord. Il n’aura échappé à personne que début 2009, la ville a déboursé un peu plus d’un million d’euros pour le réaménagement du carrefour du Rondeau, avenue du Grand Port. Et rebelote début 2010, avec cette fois l’aménagement de la rue de Chambéry. Autrement dit, la ville peut se permettre de dépenser des millions d’euros de ci de là.
Certes, la réalisation d’une « grande opération annuelle de voirie » faisait aussi partie des chantiers prioritaires de l’équipe Dord. Mais en l’occurrence, en 28ème position. C'est-à-dire derrière le dojo (27ème position) et derrière la bibliothèque (22ème position). Si des arbitrages financiers se sont avérés nécessaires, du fait de la crise, il eut été logique qu’il se fasse dans l’ordre de priorité du programme électoral. Et donc de maintenir la modernisation de la bibliothèque, ainsi que la réalisation du dojo, et de différer à des jours meilleurs les grandes opérations de voirie. Or c’est exactement le contraire qui a été fait. Voila une bien curieuse façon de respecter les engagements pris devant les électeurs.
Et on parle bien d’engagements. Car nul condition suspensive ne figurait sur le programme distribué par l’équipe Dord pendant sa campagne de 2008. Lequel constitue donc un engagement ferme à moderniser la bibliothèque en la déplaçant dans les anciens thermes, et à installer, également dans les anciens thermes, un dojo départemental.
Nulle part dans ce programme, vous ne trouverez une allusion à l’obtention ou la non obtention de telle ou telle subvention qui conditionnerait la réalisation du dojo départemental. Nulle part. C’est pourtant l’argument servi aujourd’hui par le député-maire : si le projet de dojo est bel et bien abandonné explique-t-il désormais, c’est parce que les financements extérieurs ne sont pas suffisants, tout comme la subvention accordée à la ville. Pour une équipe qui se dit championne de la chasse aux subventions, voila un sévère constat d’échec.
QUESTION SUBSIDIAIRE
Quel est l’autre point commun entre ces deux promesses, hormis le fait d’avoir été toutes deux abandonnées en moins d’un semestre de pouvoir ?
Elles concernent toutes les deux l’implantation de services publics au sein des bâtiments des anciens thermes. De là à penser que les services publics en question ne sont pas les bienvenus en ces lieux, il n’y qu’un pas. On en sera peut-être bientôt plus, puisqu’il parait qu’un repreneur se serait déjà présenté pour les anciens thermes.
Une annonce du député-maire à laquelle il convient de réfléchir en conservant à l’esprit que, à l’instar des joueurs d’échecs, les politiques ont souvent deux voire trois coups d’avance quand ils avancent leurs pions.
POUR LE FUN
Devinez quel autre chantier cohabitait avec la réalisation du dojo départemental au titre du « chantier prioritaire n°27 » de l’équipe Dord en 2008 ! Même si vous ne vous appelez pas Emile, on vous le donne quand même : la rénovation du centre nautique !
Elle est bien bonne celle là non ? Car à peu près un an après avoir été réélu en promettant de rénover le centre nautique, Dominique Dord lançait le transfert de la gestion du dit centre nautique … à la CALB. Ou comment se débarrasser à peu de frais d’une promesse encombrante.
Punaise, il ne doit pas falloir s’amuser à le défier à la belote : ce gars-là, il est trop fort pour la défausse !