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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 07:45

Invitée de la matinale de France Inter le 1er février dernier, la ministre aux attributions à rallonge, Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), avait eu cette phrase définitive : « On a besoin, pour répondre au problème du logement, de construire plus de logements. C’est la solution ». Mais à l’occasion de cette interview conduite par Pascale Clark, NKM n’a pas enfoncé que des portes ouvertes. Elle a aussi enfoncé un peu plus un certain député-maire. Ou plus exactement la politique du logement qu’il a conduit sur « sa » ville pendant tout un long mandat de sept ans.

 

Ce qui coince c’est le foncier !

Foncier.jpg« Aujourd’hui ce qui coince dans la grande chaine de production des logements, c’est le foncier » a également déclaré NKM sur Franc Inter.

 

Entre 2002 et 2011, ce sont 55.000 logements sociaux qui ont été construits en France sur du foncier public mis à disposition des bailleurs sociaux. L’objectif initial était de 70.000. Il a donc été réalisé à hauteur de près de 80%. On ne peut pas dire que sur la période en question, Dominique Dord, puisque c’est lui qu’il s’agit, ait fortement contribué à cet effort.

 

Si on se penche sur les chiffres de son premier mandat (2001-2008), la production de logements sociaux sur Aix les Bains a été quasi nulle. Dord revendique lui-même le chiffre de 181 logements en 7 ans. 25 par an. Une misère. Sept fois que les besoins estimés par la mission interministérielle sur le logement social. Cette politique a entrainé plus de 1.000 demandes de logements sociaux en souffrance début 2008. Le lien de cause à effet étant indiscutable. Mais surtout, ces sept années ont vu Dord céder des pans entiers du foncier public de la ville.

 

Première opération en date, 3 hectares de terrain en bordure du bois Vidal, à deux pas du centre ville. Bradés à 15 euros le m² à la famille Garancini. Et dans l’urgence en plus. Soit distant parce que les Garancini allaient y réaliser un projet grandiose, créateur d’emplois et de services. Tu parles Charles ! 11 années plus tard, rien n’a été fait. Et les Garancini attendent tranquillement mais sereinement une modification du PLU pour encaisser le jackpot. Pour l’instant leurs terrains sont encore réservés aux constructions en rapport avec le thermalisme (sic). Mais gageons qu’avec le déclin du thermalisme aixois, et avec la privatisation des thermes, cette situation ne devrait pas perdurer encore très longtemps. D’autant plus que la nouvelle et heureuse propriétaire des thermes, la société Valvital, s’est vue aussi remettre la propriété exclusive des sources thermales. On imagine bien que les dirigeants de cette société vont se garder de rompre ce monopole. Aucune concurrence possible dans le domaine du thermalisme. Donc aucun projet possible. Donc aucune raison de continuer à réserver des terrains à ce secteur d’activité.

 

Diverses autres cessions foncières ont suivi. Les terrains en centre ville cédés à Léon Grosse pour l’ilot Verlaine. Là encore dans des conditions financières loin d’être avantageuse pour la ville : revente au prix d’achat (comme si entre temps les prix du foncier à Aix n’avaient pas augmentés). Mais aussi 300.000 euros refilés au promoteur pour l’aménagement d’une placette située sur son domaine privé. Il y a aussi eu les terrains des anciens ateliers municipaux. Point commun à toutes ces opérations : pas un seul des terrains concernés n’a vu la réalisation du moindre logement social. Quand la ministre du logement déclare aujourd’hui que le problème, c’est le foncier, les aixois peuvent sourire. Jaune. Notamment ceux qui essayent désespérément d’obtenir un logement social pour pouvoir se loger à un prix décent. En sept ans, Dord a cédé d’immenses surfaces de foncier public. Pour zéro logement social.

 

Si l’on observe les réalisations faites sur les terrains des trois cessions citées ci-dessus, on a beaucoup de mal à comprendre à quoi Dord pense quand il emploie l’expression « logement pour tous » à la place de logement social. Rien de fait pour l’instant au bois Vidal ni aux anciens ateliers municipaux. Quant à l’ilot Verlaine, c’est tout sauf des logements sociaux. Une résidence de luxe avec une mixité zéro. Ce qui coince à Aix les Bains comme ailleurs, c'est le foncier. A qui la faute ?

 

 

LE MOT DE LA FIN

Depuis 2008, Dord semble avoir découvert la nécessité de construire du logement social. Il serait temps ! La ville impose ainsi désormais 20% au moins de logements sociaux. Oui, mais uniquement pour les opérations d’au moins 5.000 m² de SHON. Ce qui permet à nombre de promoteurs d’échapper à cette obligation. Voir par exemple les réalisations dans le secteur du Petit Port : logement social zéro.

 

En parallèle, la ville continue à céder du foncier. Mais par plus petites surfaces, les grandes ayant déjà été bradées lors du précédent mandat. Et il s’agit surtout d’emplacements bien moins reluisants. En bordure de la voie ferrée (ilot Wilson), en bordure d’une route à très fort trafic (la Péniche), ou encore en bordure de l’autoroute (tir aux pigeons). A propos de cette dernière opération, il n’est pas inutile de rappeler que Dord a vendu le m² de SHON à l’OPAC quatre fois plus cher qu’il n’a vendu le m² de SHON à Léon Grosse pour l’ilot Verlaine et ses logements de luxe -lire par ailleurs OPAC…ité (sur les prix des cessions foncières de la ville).

 

 

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