Installée dans l’ancien Institut Zander, là-même où Dord, en 2001, avait promis juré craché aux aixois qu’il réaliserait une salle des fêtes, la police municipale aixoise a vu ses effectifs exploser depuis le début du mandat en cours. Dans le cadre de ce que la municipalité, jamais en manque d’imagination quand il s’agit de faire prendre à la population des vessies pour des lanternes, a appelé « la refonte du stationnement ». Comprenez par là la suppression de plusieurs parkings publics gratuits, et l’extension de la zone de stationnement payant.
L’embauche de plusieurs « municipaux » supplémentaires devait permettre un contrôle accru du stationnement Et notamment de son paiement. Dame, c’est que 1 M€ balancé dans de nouveaux horodateurs, ça ne se « rentabilise » par en restant les deux pieds dans le même sabot. Ah, qu’il est loin le temps où Dord promettait d’installer une police de proximité dans les quartiers, pour rassurer les habitants, et dialoguer avec les jeunes. Mais où sont-ils donc les ilotiers de Lafin, de Franklin, de Marlioz, de la Liberté … etc. Apparemment trop occupés à faire régner l’ordre et la loi … en centre ville. Et surtout à surveiller que la cagnotte des horodateurs se remplit bien.
Le Journal d’Aix les Bains exposait récemment le cas de ces municipaux « surpris » à discuter le bout de gras pendant 20 bonnes minutes (photo ci-contre, source Le Journal d'Aix les Bains, dont nous vous recommandons chaudement la lecture), à deux pas d’un chantier exécuté sans qu'un permis de construire n’ait été attribué. Ni même simplement déposé semble-t-il. Ces municipaux-là ne semblaient pas trop pressés de mettre bon ordre à cette situation pourtant illégale, et qui se déroulait sous leurs yeux. Serait-ce à dire que dans les hautes sphères1 de la municipalité, on aurait oublié d’intimer l’ordre à ces représentants de la loi de la faire respecter ? A se demander à quoi sert donc cette police municipale que les aixois entretiennent à frais de plus en plus grands.
De notre côté, nous avons déjà fois attiré plusieurs fois votre attention sur ces infractions répétées, voire régulières, commises en certains endroits de la ville, par des automobilistes indélicats qui confondent bandes et pistes cyclables avec des places de stationnement pour leurs bagnoles. Que ce soit aux abords de la plage du Rowing, derrière la piscine, devant la gare, avenue de Lattre de Tassigny (photo ci-contre) ou encore chemin des Marmillons. Et là encore, jamais un municipal en vue pour dresser procès-verbal. A croire que les municipaux ne mettent jamais les pieds dans ces coins de la ville. Il est vrai dépourvus d’horodateurs à surveiller. Ceci expliquant peut-être cela.
Et voilà que, bien involontairement, le DL vient apporter sa pierre à l’édifice. Dans son édition du 29 novembre, le canard local qui ferme son bec nous apprend en effet que désormais, le personnel d’Ondéa peut mettre des PV ! Explication : 5 membres du personnel sont désormais assermentés et peuvent donc verbaliser les contrevenants qui confondent arrêts de bus et places de stationnement. Le DL précise même arrêts de bus et … couloirs réservés. Sauf qu’on ne voit pas très bien en quel endroit de la ville les bus disposent de couloirs réservés. A en croire le DL, les « hostilités » ont déjà commencé. Mais la direction d’Ondéa se veut plus pédagogue que répressive. Et jusqu’à la fin de l’année, ce seront donc des PV factices qui sont apposés sur les pare-brises des contrevenants. Une façon de les sensibiliser, et de leur faire prendre conscience des gênes que leur comportement occasionne.
Alors, sachant que deux des trois principaux points noirs2 se situent au cœur de la ville, c'est-à-dire sur le domaine de chasse privilégié de nos municipaux, la question se repose : à quoi servent-ils donc ? A l’évidence, malgré le triplement de leurs effectifs, ils n’ont pas su éduquer les automobilistes indélicats et peu respectueux des emplacements réservés aux bus.
Les contrôleurs Ondéa réussiront-ils là où les municipaux ont échoué ? C’est tout le mal qu’on leur souhaite. Quant aux aixois, ils seraient fort avisés de s’interroger sur le rôle que leurs élus dirigeants font jouer à leur police municipale. Car il convient de ne pas se tromper de « cible ». Si les municipaux faillissent aujourd’hui dans l’exécution d’un certain nombre de missions qui devraient être les leurs, la faute ne leur en revient nullement. Elle incombe à ceux qui, dans les hautes sphères, décident de qui fait quoi, quand, comment et ... à qui. Le qui étant important. Les faits récents semblant démontrer que tout le monde n'est pas logé à la même enseigne face à la loi, à son respect, et aux sanctions encourues.
Des hautes sphères dans lesquelles on ne manquera pas de s’extasier devant la hausse spectaculaire du nombre moyen d’heures de stationnement payées par place et par jour. Et dans lesquelles on se gardera bien de se souvenir de ces belles promesses d’une police de proximité, présente dans toute la ville, au service de la population, et non pas des tiroirs-caisses de la municipalité.
1 Hautes sphères, hautes sphères, est-ce que j’ai une gueule de hautes sphères comme disait l’autre …
2 La présence d'autant de points noirs, c’est bien la preuve que la ville rajeunit : a-t-on jamais vu une vieille dame faire une crise d’acné juvénile ?
LE MOT DE LA FIN « Il n'y a pas de zone de non-droit ». Sous-entendu à Aix les Bains. C'est ce que déclarait la nouvelle commissaire au DL, au mois de septembre de cette année. Si tel est bien le cas, on se demande bien pour quelle raison la société Ondéa en est réduite à faire appel à ses propres contrôleurs pour essayer de faire respecter les interdictions de stationner sur les arrêts de bus. Mais dans une ville où un chantier illégal ne bénéficiant d’aucun permis de construire peut être réalisé en plein centre ville sans qu’aucune autorité ne s’en émeuve, il ne faut plus s’étonner de grand-chose. |