Embouchure du Tillet : coup d’envoi de la folie des grandeurs en 2011

A chacun sa marotte. Pour le député-maire d’Aix les Bains, c’est son projet de redécouvrir l’embouchure du Tillet, tout en détournant le cours de la rivière. Des travaux un rien pharaoniques. Et coûteux. Le budget primitif est estimé à 5 millions d’euros. 2011 donnera le coup d’envoi de la folie des grandeurs. Avec la réalisation d’une étude à laquelle la CALB va consacrer pas moins de 307.000 euros. Oui, vous avez bien lu : plus de 300.000 euros juste pour une étude du projet. Lequel soulève pourtant une forte opposition parmi la population, et notamment parmi les habitants du quartier, comme on a pu le voir et l’entendre lors de la réunion de quartier de Choudy à l’automne dernier. 

Alors on fait une suggestion. Que les élus qui ont voté le lancement de cette étude la paient sur leurs deniers personnels ! Allez, on vous laisse, il est « l’or », mes « seignors » …

Aix Hebdo fait-il peur ?

Aix Hebdo ferait-il peur ? A moins que nos questions ne soient trop dérangeantes ? Elles n’ont pourtant rien d’extraordinaire. Allez mesdames et messieurs, un petit effort : on ne va pas vous manger que diable !

Annecy 2018 : les fous du stade

Un demi-stade de France sur les bords du lac d’Annecy. Telle est la dernière folie d’Annecy 2018. A découvrir en cliquant sur l’image ci-dessous.

Comme chaque année, l’antenne aixoise de l’association accueil des villes françaises (AVF), a organisé une réception pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux aixois. Proximité des élections cantonales obligeant, la cérémonie qui a eu lieu le 3 février a donné lieu à une course à l’estrade de la part des élus. C’est qu’il s’agissait d’être sur la photo !

Françoise Fribourg, présidente de l’AVF sur Aix, a du se sentir bien seule au moment des discours. Sur la photo ci-dessous, on la voit entourée de pas moins de sept élus. Tous de la majorité municipale. Les trois élus d’opposition présents (Denise Delage-Damon Fatiha Brunetti et Christian Serra) sont eux restés au pied de l’estrade. Hors du champ des photographes donc, mais au même niveau que les habitants « de base ». Une forme de symbole, pendant que les autres paradent (ou essayent de parader) grimpés sur la tribune ?

Cette petite course mesquine à la gloriole photographique a sans doute échappé à la plupart des nouveaux aixois qui se sont rendus à cette réception. De la même façon, d’autres bizarreries ont du également leur échapper. Dommage. Il eut été amusant qu’à un moment, un nouvel habitant interrompe le discours du maire pour lui servir une tirade dans le style de celle qui suit.

« Monsieur le maire, j’entends bien votre joli discours. Depuis plusieurs minutes vous nous vantez les mérites, les charmes, les attraits et les atouts d’Aix les Bains, tous plus incommensurables les uns que les autres. Mais il y a quelques petites choses qui m’échappent. Par exemple, vous êtes vous-même maire de la ville depuis 10 ans maintenant. Vous en êtes aussi le député depuis 13 ans. Et vous en avez été un des conseillers généraux pendant 3 ans, de 1998 à 2001. Alors je ne comprends pas pourquoi vous vous refusez toujours, après toutes ces années, à habiter cette ville sur laquelle vous ne tarissez pas d’éloges, et pour laquelle vous dites avoir eu un coup de cœur. De deux choses l’une : soit vous êtes le plus grand des altruistes, et vous vous sacrifier en n’habitant pas sur Aix les Bains afin de laisser la place à un autre, soit vous me faites penser à ces VRP qui un jour vous vantent les mérites des produits de la marque TARTENPION^TM et qui le lendemain sont tout aussi capables de vous vanter ceux des produits de la marque TRUCBIDULE^TM, au gré des vents de leurs intérêts. »

Et le quidam en question aurait pu poursuivre avec quelques autres menues réflexion.

« Je me demande aussi pourquoi vous êtes allé chercher votre adjointe à l’urbanisme dans la commune voisine de Tresserve. Ne me dites pas que c’est parce qu’elle est la secrétaire départementale de votre parti politique ! Adjointe qui, soit dit en passant, s’apprête à abandonner ses fonctions à la mairie et à l’agglomération, si d’aventure les électeurs du canton d’Aix Sud l’envoyait siéger à l’assemblée départementale. »

Pour faire bonne mesure, le néo-aixois (ou la néo-aixoise) aurait pu conclure, sur un ton un brin irrévérencieux.

« Enfin Monsieur le maire, en observant cette estrade sur laquelle vous êtes juché, je m’interroge : sommes-nous à une réunion d’accueil des nouveaux aixois, ou bien sommes-nous à une réunion électorale ? Je ne vois en effet sur cette scène pas moins de trois candidats aux toutes proches élections cantonales. Dont un qui ne siège même pas au conseil municipal de la ville, pour la bonne et simple raison qu’il est lui aussi maire, mais d’une autre commune. Pour autant, il me semble que vous prenez grand soin de le mettre bien en évidence à vos côtés. Et comme je ne vois sur scène que des élus et des candidats de votre bord, je me dis que tout ceci est quand même un tantinet orienté, et ne va pas sans quelques arrière-pensées électoralistes. »

Trois personnes élues UMP sur Aix les Bains mais qui n’y habitent pas pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux aixois. Tout le symbole d’une ville sur laquelle la machine UMP a fait main basse.

Le mot de la fin

Devinez donc ce que tout ce petit monde a fait une fois l’heure des discours et des photographies terminée ! Il s’en est allé voir ailleurs s’il pouvait continuer à faire campagne pour les cantonales. Et s’il restait des élus dans l’assistance, ce n’étaient pas des élus de la majorité …

Conseiller général sortant du canton d’Aix Centre, Jean-Claude Loiseau a depuis longtemps annoncé qu’il serait candidat à sa propre succession. C’était au printemps dernier. Très exactement à la veille des élections régionales. Autant dire que la conférence de presse qu’il a récemment donnée pour annoncer sa candidature est tombée un peu à plat.

Annonce sans surprise donc, puisque déjà faite il y a quasiment un an. Et volonté politique de s’inscrire dans la continuité de l’action menée depuis 2004. On ne sait pas précisément à quoi pense Jean-Claude Loiseau quand il parle de continuité. On espère qu’elle ne s’appliquera pas au canton d’Aix Centre sur lequel il était élu. Car depuis 2004, que s’est-il passé sur se canton, qui s’inscrive peu ou prou dans le champ de compétences de son conseiller général ? Les thermes, dont on rappelle que tout comme Dord, Loiseau était un administrateur, ont connu une dégringolade spectaculaire, débouchant sur la fermeture des anciens thermes du centre ville, la perte cumulée de plusieurs dizaines de milliers de curistes et d’autant de millions pour l’économie aixoise, et la privatisation des thermes Chevalley, pourtant financés à grand renfort d’argent public (tout comme la rénovation des anciens thermes d'ailleurs). Le tribunal d’instance est allé voir ailleurs s’il y était (et il n’y était pas non plus !). Et la maternité a définitivement fermé ses portes. Pas mal comme bilan non ?

Est-ce dans la continuité de ce bilan que Loiseau veut s’inscrire ? Si tel est le cas, ça risque d’être difficile : il ne reste plus grand-chose à fermer ou à privatiser sur le canton d'Aix Centre !

Suite à notre article évoquant leur candidature sur le canton d’Aix Centre (lire par ailleurs Christian Serra / Denise Delage-Damon : un duo de gauche pour faire tomber Loiseau du nid ?), Christian Serra et Denise Delage-Damon ont tenu à apporter plusieurs éléments de réponse. Il s’agit visiblement pour eux d’éclairer leur position sur les rôles que peut jouer le conseil général. Nous avions trouvé pour notre part qu’en évoquant dans leur projet départemental l'avenir du Revard, celui du camping du Sierroz ou encore l'interconnexion possible des réseaux d'eau potable aixois et chambérien, les deux candidats donnaient un peu dans le « ratissage large ».

Tout en reconnaissant « qu’il est vrai que ces sujets ne sont pas directement du ressort du Conseil Général », Christian Serra et Denise Delage-Damon font part de quatre remarques qui, selon eux, viennent nuancer ce constat :

1°) Comme toute collectivité locale, le département peut utiliser sa "clause de compétence générale" qui lui permet d'intervenir au-delà des missions qui lui sont clairement attribuées par les lois de décentralisation (1982-83, 1999, 2004, 2010) s'il l'estime nécessaire pour la cohésion de son territoire. C'est exactement ce qui est à l'oeuvre dans le projet Grand Lac, puisque le département a été moteur d'un aménagement de l'espace normalement dévolu à la commune, le long d'une route longtemps nationale, et gagnant des terres sur le lac donc sur le domaine public de l'Etat.

2°) Le département est régulièrement co-financeur ou facilitateur de projets qu'il n'a pas porté. Par conséquent il a la possibilité de conditionner son aide aux collectivités locales compétentes (communes, intercommunalités) à des projets qui lui conviennent, et d'influencer grandement le devenir de certains espaces-clés. Si aux bords du lac à Aix c'est un satellite du département, la Société d'Aménagement de la Savoie, qui effectue les scandaleuses transactions foncières et transformations urbaines voulues par le Maire d'Aix - notamment au détriment du camping - c'est parce que le Conseil Général le veut bien !

3°) Dans certains domaines, le département a déjà (pour le tourisme, les transports) ou peut se donner (sur l'eau) une mission de coordination, d'harmonisation ou de promotion des actions locales qui lui confèrent un poids certain. Si l'approvisionnement en eau potable et l'assainissement sont de compétence communale ou intercommunale, le département dispose d'une vue plus large sur les ressources et les besoins de telle ou telle portion de territoire, et peut contribuer à interconnecter des réseaux. Même s'il n'est pas décideur sur le mode de gestion de l'eau, il peut innover. Aujourd'hui, les localités ont le choix entre une délégation à des multinationales privées, fortes d'un savoir-faire mais gloutonnes sur les tarifs, et une gestion en régie publique sur leur périmètre très restreint. Si on créait une agence départementale publique de l'eau, celle-ci pourrait gérer des dizaines de secteurs avec des moyens financiers conséquents et une technicité comparable aux grands groupes privés. Voilà comment le département peut changer la donne !

4°) Enfin, il arrive qu'une mission strictement départementale soit, par un accord, transférée aux villes lorsque celles-ci ont la taille pour l'assumer seules. Ainsi en est-il de la mission sociale. Aix Hebdo n'évoque rien sur le sujet, mais nous pouvons reprendre le criant exemple des locaux pitoyables dans lesquels Aix-les-Bains installe les associations caritatives : le département pourrait très bien dénoncer cela et exiger de récupérer la compétence sociale sur le territoire d'Aix-les-Bains.

Fort de la connaissance de ces différents points de vue, chacun se forgera sa propre opinion. En attendant, on peut déjà se réjouir d’avoir sous les yeux une réponse formulée avec intelligence, et qui traduit à notre sens une vraie vision politique (non politicienne !). Ca nous change un peu des « arguments » de campagne au ras des pâquerettes du genre « il n’habite pas dans le canton où il se présente », ou « ma candidature est légitime ».

Lien vers l'article complet sur le site de campagne de Christian Serra et Denise Delage-Damon : cliquez ici

Communiqué d'Europe Ecologie Les Verts Aix les Bains et Environs (Ouf ! Vous pouvez reprendre votre souffle !).

NDLR : plutôt gonflés les écolos d'organiser une conférence pour se demander ce qu'ils font en politique. Ne joueraient-ils pas un peu avec le feu ? Car il doit s'en trouver plus d'un pour répondre à cette question un truc du genre "on se le demande bien !", ou encore "pas grand-chose !". Réponses (peut-être) vendredi 18 février ...

CONFÉRENCE : QUE FONT LES ECOLOGISTES EN POLITIQUE ?

Un événement de portée nationale ce vendredi 18 février 2011 à 20 h à l'auditorium du Conservatoire d'Aix les bains. (Entrée 5 Boulevard de Paris). En effet, l'équipe d'Europe Écologie Les Verts d'Aix les bains et Environs a invité Erwan LECOEUR, sociologue, consultant en communication politique et auteur du livre : “Des écologistes en politique”à venir nous parler de cette évolution récente de notre société. Ce sera certainement un moment passionnant de réflexion sur l'écologie politique.

Après avoir rassemblé autour de leurs idées prés de trois millions d’électeurs en 2009 , les écologistes peuvent ils devenir la force nouvelle que leurs supporters attendent ? Que peut on attendre du nouveau parti écolo, Europe Ecologie-Les Verts ? D’autant que l’élection présidentielle approche…

Derrière la question des élections, il y a celle d’un “mouvement écologiste”, porté par tous ceux qui se revendiquent “écologistes de cœur”. Que manque-t-il, pour que cette vision du monde transforme l’espoir qu’il suscite dans l’opinion en succès décisifs et durables ?

Erwan Lecoeur: Sociologue et politologue français né en 1970.

Diplômé en Sciences politiques (Université libre de Bruxelles) et en journalisme, Docteur en sociologie, Erwan Lecoeur s'est fait connaître du grand public après avoir soutenu, le 3 mai 2002, une thèse intitulée "Front national : sens et symboles". La soutenance de cette thèse, qui analysait la montée du phénomène lepéniste, allait à l'encontre de nombre d'observateurs qui prévoyaient depuis 1999 la fin du lepénisme. Un article en Une du journal Le Monde (5 mai 2002) relevait qu'Erwan Lecoeur avait (dès fin 2001) émis l'hypothèse d'un approfondissement de la "crise du sens" qui avait fait le lit du "phénomène Le Pen" et d'une progression logique des scores du FN qui pouvait entraîner l'accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle (du 21 avril). Spécialiste du populisme et de l'extrême droite française, Erwan Lecoeur pronostique en 2006 : « On peut assister en 2007 à une forme de révolte conservatrice » (Le Monde, 19-20 février 2006).

En 2007, il développe une activité de sociologue consultant auprès de diverses structures et groupes de travail ou de recherche autour de l'écologie politique, des nouveaux comportements et des questions de changement d'attitude (opinions et comportements) et d'évolution des modes de vie face aux nouveaux défis contemporains (changement climatique, catastrophes naturelles, etc.)

2011: Sortie du livre "des écologistes en politique". Que nous annonce-t-il ?