Si l'activité du centre hospitalier aixois s'est avérée en 2008 "satisfaisante et conforme aux prévisions", la maternité n'atteint pour sa part le niveau d'équilibre souhaité. Mais de quel équilibre parle-t-on au juste ? Ce satisfecit à l'égard de l'hôpital aixois, on le doit à son directeur, Alain Montagne, lors de la cérémonie des voeux aux personnels, le 9 janvier dernier.
Et, ô surprise, c'est un politique qui a cru bon de rappeler que la maternité aixoise n'atteint pas le niveau d'équilibre souhaité. Pour une fois, ce n'est pas Dord lui-même qui s'y est collé, mais son adjoint en charge des affaires sociales et du thermalisme médical, Georges Buisson.
Ouvrons un instant une parenthèse à propos de Georges Buisson, ou plus précisément à propos de sa fonction : adjoint en charge des affaires sociales et du thermalisme médical. Depuis l'annonce de la privatisation des Thermes Nationaux à l'automne dernier, avez-vous lu ou entendu Georges Buisson sur ce sujet, qui est pourtant en prise directe avec son domaine de responsabilité à la mairie ?
En quoi consiste donc la fonction d'adjoint au thermalisme médical si, alors que ce dernier est fortement menacé, l'adjoint en question ne juge pas utile d'intervenir ni de s'exprimer ? On aimerait bien avoir une réponse de l'intéressé.
Mais peut-être est-il trop préoccupé par son propre avenir. Car si le thermalisme médical disparait de la carte aixoise comme cela semble en prendre le chemin, il va se retrouver amputé de la moitié de ses attributions. Et comme la politique sociale de la municipalité ne représente pas grand-chose, il risque en réalité de se retrouver quasiment orphelin de toute attribution réelle ... il serait dès lors logique de réduire son indemnité en proportion.
Fin de la parenthèse ... buissonnière !
Revenons à la maternité et à ce niveau d'équilibre qu'elle n'arrive pas à atteindre. La faute à pas assez de naissances. Environ 700 en moyenne pour les deux dernières années. Alors que le point d'équilibre se situerait à 1.200 naissances annuelles.
Mais comment a été défini ce niveau d'équilibre ? Et par qui ?
Autant vous le dire tout de suite, on n'a pas vraiment de réponses précises à apporter à ces deux questions. Ce qui ne nous empêche pas de livrer à votre sagacité ces quelques réflexions.
La région Rhône-Alpes est une région attractive. La Savoie n'échappe pas à ce phénomène. Et Aix les Bains non plus. Depuis plusieurs années, la ville connait une croissance démographique migratoire de l'ordre de 1 à 2% par an.
La natalité y est par ailleurs conforme à la tendance nationale. Rappelons que la natalité française est la plus élevée d'Europe, avec 2 enfants par femme.
Bref, Aix les Bains et son bassin de population sont dans un contexte démographique "positif", qui induit un taux de natalité maximal.
Alors, comment peut-il manquer 500 naissances à sa maternité pour atteindre son point d'équilibre ? 500 naissances de plus, c'est énorme ! Cela représente une hausse de plus de 70%.
En fait il faut poser la question en sens inverse. Comment peut-on définir un point d'équilibre à 1.200 naissances, sachant qu'avec un contexte démographique optimal et un taux de natalité maximal, le nombre de naissances plafonne aux environs de 700 ? Pour atteindre ce point d'équilibre, il faudrait que le taux de natalité passe de 2 à 3,5 enfants par femme.
D'où ces deux questions un rien candides : le point d'équilibre fixé à 1.200 naissances peut-il réellement avoir un sens, sachant qu'il est humainement impossible de l'atteindre ? Dans le fond, sa seule et unique raison d'être ne serait-elle pas de "légitimer" le démantèlement de la maternité publique aixoise ?
A chacun de répondre en son âme et conscience. Peut-être en s'inspirant un peu de la sagesse populaire, qui nous dicte que "quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage".