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8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 07:45

Au mois de mai dernier, la municipalité aixoise publiait un n° spécial du magazine municipal. Totalement dédié à la gloire de son maire depuis 10 ans. Rien de bien nouveau sous le soleil savoyard. Cela fait déjà un bon bout de temps que les aixois sont habitués à ces publications où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes grâce au meilleur des maires.

 

Ce n°130 du mois de mai 2011 atteint cependant des sommets en matière d’autoglorification et d’autosatisfaction. Et, à un an tout juste des élections législatives, ce magazine municipal (payé par les deniers des contribuables aixois) ressemble à s’y méprendre à un document de campagne électorale. Pour un peu, on pourrait le confondre avec la plaquette de campagne que Dominique Dord avait fait publier en 2007, lors des précédentes élections législatives. Bien des thèmes abordés dans cet opus du journal municipal (mais est-ce encore un journal municipal ?) mériteraient qu’on s’y arrête. Nous le ferons peut-être à l’occasion. Pour l’heure nous n’avons choisi d’en retenir qu’un : le thermalisme. Comme il est fort justement écrit dans le journal municipal de mai, le thermalisme est le pilier de l’économie touristique de la ville. Pour ne pas dire de son économie tout court. Un pilier qui n’a pourtant le droit qu’à 1/5ème de page (et seulement 930 caractères !) dans ce fameux n° spécial 10 ans. Un bon résumé des 10 ans en question en matière de politique thermale ? Il faut dire que, malgré le titre du 5ème de page en question (voir ci-dessous), les 10 ans écoulés ne sont pas vraiment glorieux pour le thermalisme aixois.

ThermalismeRenforce.jpg 

Ce qui n’empêche pas Dord et ses acolytes d’affirmer que le thermalisme aixois sortirait renforcé de cette décennie. Renforcé ? Mais en quoi au juste ? Avec la fermeture des anciens thermes du centre ville, la capacité d’accueil de l’établissement thermal a été réduite d’un tiers. En 2009, la fréquentation annuelle est tombée à son plus bas niveau depuis 1985, avec moins de 24.000 curistes, quand Dord promettait en 2001 d’en faire venir plus de 40.000 chaque année. La fréquentation annuelle moyenne de la décennie précédente (1991-2000) a été de 40.000 curistes par an. Celle de la décennie Dord (2001-2010) de 30.000 curistes (soit -25%). En 10 ans la perte cumulée flirte avec les 100.000 curistes. Soit près de 150 millions d’euros perdus pour l’économie de la ville. Et on passe sur les emplois supprimés à la pelle. Mais où est le renforcement du thermalisme dans tout ceci ?!

 

Une chose est sûre : il faut espérer que la décennie à venir ne verra pas la poursuite du renforcement du thermalisme aixois tel que le conçoivent Dord et sa majorité. Car si ce renforcement se poursuit au même rythme que sur la décennie écoulée, ce sont encore 75.000 curistes en moins qui s’afficheront au compteur cumulé en 2020. Et la fréquentation annuelle flirtera avec la barre des … 15.000 curistes.

 

Pourvu que le « renforcement » cesse !

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28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 07:45

Nous l’avions déjà laissé entendre depuis plusieurs mois. En fait dès l’annonce du rachat des thermes par Valvital. Le député-maire d’Aix les Bains, vice-président du conseil d’administration de l’ancien EPIC des thermes nationaux, l’a confirmé à la presse locale la semaine dernière : la société Valvital occupe les anciens thermes sans verser de loyer.

 

En juillet 2010, le conseil municipal d’Aix les Bains décidait de racheter les bâtiments des anciens thermes à l’Etat, pour 1,2 million d’euros. Des bâtiments que la ville occupe en partie depuis plusieurs années. Elle y loge notamment son office du tourisme, ainsi que divers autres services municipaux. Elle y loge également une société privée : l’école Peyrefitte. En contradiction avec les termes de la convention d’occupation conclue entre l’Etat et la ville, qui précise que la ville peut concéder un droit d’occupation à d’autres collectivités publiques, ainsi qu’à des sociétés privées, mais pour ces dernières à la condition expresse qu’elle concoure à l’exercice d’une mission d’utilité publique. Ce qui n’est pas le cas d’un établissement d’enseignement privé qui n’est pas sous contrat avec l’Etat.

 

ValvitalDL11juin2011.jpgDans les bâtiments des anciens thermes, on trouve également la direction, l’accueil et les services administratifs de l’établissement thermal. Etablissement privatisé au début de cette année, au (grand) bénéfice de la société Valvital. Mais si cette dernière a trouvé beaucoup de choses dans sa corbeille de mariée, les locaux qu’elle occupe dans les anciens thermes ne s’y trouvaient pas. En toute logique, elle devrait donc s’acquitter d’un loyer pour les occuper comme elle le fait depuis que la vente des thermes est effective. Or, d’après Dominique Dord lui-même (lire le DL du 11 juin, extrait ci-contre), la société Valvital ne paierait pas loyer à l’Etat. Pourquoi ? La réponse est sans doute aussi simple que lamentable : parce que tout le monde s’en moque éperdument !

 

Cela fait déjà un bon bout de temps que l’Etat ne se préoccupe plus vraiment de la gestion des thermes nationaux d’Aix les Bains, aujourd’hui ex-nationaux. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le peu de temps que le président du conseil d’administration de l’ex EPIC a passé en ville. Depuis longtemps, pour l’Etat, les thermes n’étaient qu’un boulet qu’il fallait arriver à refourguer au premier venu. Quitte à les brader. Dans cette histoire la ville d’Aix, en rachetant les bâtiments des anciens thermes pour 1,2 M€, tire profit de ce désengagement de l’Etat. Sans être l’affaire du siècle, ça reste quand même une bonne affaire. En rachetant les thermes Chevalley, sa clientèle et tout le patrimoine qui va avec pour 3 M€, Valvital a elle aussi fait une bonne affaire. Voire une très bonne affaire. Quoi qu’il en soit, pour l’Etat et ses services, c’est mission accomplie. Ou quasiment. Les thermes et leurs bâtiments sont vendus. Il ne reste que quelques détails administratifs à finaliser pour la cession à la ville1, et le reste, visiblement, l’Etat s’en lave les mains. Que Valvital continue d’occuper des locaux dans les anciens thermes ne semble pas être le problème de l’Etat. Qui considère sans doute que la gestion des bâtiments des anciens thermes incombe d’ores et déjà à la ville d’Aix, puisque son conseil municipal a validé la décision d’achat, et que la délibération prise est exécutoire. Du côté de la ville d’Aix les Bains, en l’absence d’un acte notarié de cession, on considère sans doute que c’est à l’Etat de gérer les locaux occupés par Valvital dans les anciens thermes. La lourdeur administrative, et sans doute un peu de « mauvaise volonté », font le reste.

 

La grande gagnante dans l’histoire, c’est bien évidemment Valvital, qui occupe gratuitement plusieurs milliers de m². Et les grands perdants (une nouvelle fois) ce sont les contribuables qui passent à côté de l’encaissement d’un loyer mensuel de plusieurs milliers d’euros. Sans doute entre 10.000 et 20.000 euros par mois, vu la surface occupée et l’état des lieux, refaits à neuf il y a 5 ans.

 

Mais soyez rassurés braves gens, le maire a promis que quand la ville sera effectivement propriétaire des anciens thermes2 elle engagera des négociations avec Valvital pour le paiement d’un loyer. Des négociations ? On ne voit pas très bien ce qu’il pourrait y avoir à négocier. Si Valvital continue d’occuper les locaux, elle doit payer un loyer et point barre. Et aussi payer les charges. Ce n’est pas négociable. Ce qui peut l’être, c’est le montant du loyer. Mais là, pas besoin de négocier longtemps. Car il se trouve que la ville dispose d’une référence qu’elle ne peut pas ignorer : l’école Peyrefitte et ses 1.000 m² dans l’aile sud. Loin de nous l’idée de dire que Valvital devrait payer un loyer aussi dérisoire que Peyrefitte (833 euros/mois). Mais puisqu’il parait que ce loyer a été très généreusement consenti pour compenser le montant des aménagements réalisés par Peyrefitte3, il suffit d‘ajouter au loyer payé par Peyrefitte le coût mensuel de financement de ces aménagements pour obtenir un loyer de référence. Et ensuite d’appliquer une simple règle de trois en fonction de la surface occupée par Valvital. Reste à savoir quels trésors d’imagination la mairie va encore déployer pour arriver à minimiser le montant de ce loyer.

 

 

 

1 Ce devrait être fait à l’automne d’après le maire. Mais bon, d'après la même personne, il n'y a pas si longtemps de cela, ce devait être fait avant l'été ...

2 Mais ne l’est-elle pas déjà au regard du droit administratif, en raison de sa délibération exécutoire de 2010 ?

3 Très généreusement car il n’est pas d’usage pour un bailleur de déduire du loyer perçu le montant des aménagements réalisés par le preneur

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 07:44

AixThermalismeEconomie.JPGMercredi 21 avril, la commission chargée d’une étude sur la diversification des activités des villes thermales était en visite à Aix les Bains. Durant la réunion de travail, les aixois ont ainsi donné des leçons aux autres villes, en expliquant comment la station savoyarde avait réussi à diversifier ses pôles d’attraction, pour ne pas avoir une économie entièrement assise sur le thermalisme. Le tout parait-il dans un contexte de baisse généralisée du nombre de curistes. Une baisse généralisée ? Ce n’est pas du tout ce que disent les chiffres officiels du CNETH (conseil national des exploitants thermaux). Mais fort heureusement pour lui, Dord peut toujours compter sur « son » DL pour soutenir le contraire.

 

Entre 2006 et 2010, à l’échelle nationale, la fréquentation a au contraire augmenté de +3,7%. La fréquentation aixoise étant pour sa part effectivement en baisse de -9,8%. Quand Aix les Bains tousse, c’est donc toute la France thermale qui s’enrhume !? Entendre Dord et Durochat donner des leçons aux autres stations quand eux-mêmes n’ont pas réussi à endiguer la baisse de fréquentation, c’est un peu le monde à l’envers.

 

Nota : avec une fréquentation en baisse de 10.000 curistes par rapport à l’année 2000 (plus de 35.000 curistes), ce sont chaque année 14 millions d’euros de dépenses indirectes des curistes qui ne sont pas injectés dans l’économie locale. La diversification, c’est bien, mais une politique thermale plus réussie (comme à Balaruc par exemple), ça aurait été mieux !

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 07:45

TableauOfficeNotreDame.jpgAh, le charme désuet et le faste d’une visite du Prince et de la Princesse de Savoie dans cette bonne ville d’eaux qu’est Aix les Bains. Rien ne manquait à l’époque. Ni la messe en grande tenue donnée en l’église Notre-Dame. Ni les 300 chevaliers de l’Ordre Saint-Maurice et Lazare, venus de toute l’Europe, mais aussi du Brésil, d’Argentine et des Etats-Unis. Ni la présentation officielle du premier enfant du couple princier. Ni le diner de bienfaisance.

 

Ah, on savait vivre à l’époque. Et, à en croire le compte-rendu que la presse d’alors avait fait de cette visite princière, Aix les Bains se voyait pousser de nouvelles ailes pour redevenir la première ville thermale d’Europe ! Oui, d’Europe, rien que ça ! Ah qu’il semble lointain ce temps béni. Ah qu’elles paraissent dérisoires les ambitions de notre bon député-maire, quand en 2001 il promettait de refaire d’Aix la première station thermale de … France. Mais le passé est le passé. Et ce passé là ne reviendra plus. Aujourd’hui les anciens thermes ont fermé définitivement leurs portes, l’établissement thermal a fait faillite et a été bradé au privé. Et on a tellement entendu de promesses non tenues qu’on ne croit plus un instant au nouveau renouveau que nous annonce Dominique Dord. Ni à cette soit disant chance que représenterait l’arrivée de Valvital. Quelle chance ? Celle de revenir à 30.000 curistes par an ? En 2000, avant que Dord ne s’en mêle (en 2 mots s’il vous plait), les thermes publics accueillaient plus de 35.000 curistes par an et gagnaient de l’argent.

 

Mais bon, on le redit, le passé, c’est le passé. Et, à propos de passé, revenons donc à cette visite princière que nous évoquions en début d’article. A quand pensez-vous qu’elle remonte ? Au 19ème siècle ? Perdu. Au début du 20ème siècle ? Encore perdu. Aux années folles ? Eh non, encore perdu. Aux glorieuses années 50 ? Toujours pas. Allez, on arrête là le suspens. Cette visite remonte au … 21ème siècle. Le siècle actuel donc. Et plus précisément à la fin de l’année 2004. Le couple princier en goguette à Aix les Bains n’était autre que le Prince Victor-Emmanuel et sa jeune épouse la Princesse Clotilde, accompagnés de leur premier enfant, la Princesse Vittoria.

 

Et c’est à l’occasion de l’inauguration officielle des thermes Chevalley, reconnus pour l’occasion (mais par qui ?) comme l’établissement thermal le plus moderne d’Europe, que la républicaine commune d’Aix les Bains a déployé tout ce faste pour accueillir le couple princier et sa suite. Faste et … flatterie. Pour l’occasion, les thermes Chevalley avaient été rebaptisés « Thermes Clotilde de Savoie ». Et le directeur de l’époque, l’ardéchois Jean-François Michel, grand spécialiste du saucisson devant l’Eternel, et député UDF défait en 2002 à qui il fallait bien trouver un job, était même allé jusqu’à donner à un des soins dispensés par l’établissement le nom de la petite Princesse Vittoria. C’est aussi lors des discours prononcés par les officiels qu’a été lancée cette phrase : « Aix les Bains se voit pousser de nouvelles ailes pour redevenir la première ville thermale d’Europe ». On vous laisse deviner le nom de l’auteur de cette phrase. Un indice : la personne en question figure sur la photo ci-dessous. Photo sur laquelle vous remarquerez l’absence notoire de tout représentant de l’Etat. Et la présence notoire du député-maire du coin. Député-maire qui, 5 années plus tard, jurera ses grands dieux qu’il n’était pour rien dans la gestion des thermes, et que seul l’Etat en était responsable.

 

Fin 2004. Le gratin savoyard inaugure en grande pompe l’établissement thermal le plus moderne d’Europe qui donne de nouvelles ailes à Aix les Bains pour redevenir la première ville thermale d’Europe. Le député-maire du coin parade en compagnie de leurs altesses. Fin 2010. Les thermes d’Aix les Bains sont en faillite. Quelqu’un a du oublier de coller les plumes sur les ailes. A moins que quelqu’un n’ait purement et simplement flingué les thermes en plein vol. Leurs altesses ne sont pas revenues à Aix, mais le député-maire du coin lui, continue d’y parader.

 

InaugurationChevalley2004.jpg

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 07:45

ThermesAixBis.jpgIl y a trois semaines, nous écrivions que rien ne justifiait la vente des sources thermales (lire par ailleurs). Notre argument était de dire que l’on aurait très bien pu (du) non pas vendre les sources, mais plutôt concéder à Valvital un droit d’exploitation non exclusif. Ce qui aurait permis, entre autres, de laisser la porte ouverte pour l’implantation d’autres établissements thermaux, y compris des plus petits. Après tout, il parait que la concurrence est un bon moteur pour l’économie. Et ce n’est pas Dord qui dira le contraire, lui qui a toujours soutenu les ouvertures à la concurrence des télécommunications, de l’électricité, du gaz, des trains, du courrier … etc.

 

 

Mais à bien y réfléchir, on peut aussi se demander pourquoi il était absolument nécessaire de vendre les thermes Chevalley eux-mêmes. Et on a bien du mal à trouver des réponses satisfaisantes à cette question.

 

 

UN PATRIMOINE DE PLUS DE 70 MILLIONS BRADÉ À SEULEMENT 3 MILLIONS


Certes, la santé financière de l’entreprise thermale n’était pas au mieux. Loin s’en faut. La faute à qui ? Ce n’est pas le sujet de cet article. Souvenons-nous simplement qu’en 2000, quand le candidat Dord promettait monts et merveilles (et notamment plus de 40.000 curistes d’ici à 2005) à propos des thermes, ceux-ci faisaient encore des bénéfices et enregistraient la venue annuelle de près de 35.000 curistes. 10 ans plus tard, ils ne sont plus que 25.000, et le déficit atteint des gouffres abyssaux. Alors, que l’état ait jugé comme nécessaire de se débarrasser de cette entreprise en piteux état financier, cela peut se comprendre. Au passage, on peut cependant regretter que depuis 10 ans, au plus haut niveau, on ai laissé la situation se dégrader sans rien faire. Allant jusqu’à laisser les rênes de l’établissement à un député-maire sans la moindre expérience du thermalisme et à un directeur ex-député du même bord qui n’y entendait rien non plus dans ce domaine.

 

Alors oui, d’accord. L’état a entre les mains une société en faillite. Petite parenthèse : quand en 2007 le magazine Aix’Aspérant « prophétisait » sur la faillite des thermes, Dord hurlait au loup, clamant que jamais ô grand jamais une telle chose n’arriverait. Hélas si, c’est bel et bien arrivé. Parenthèse refermée. Mais si la société est en faillite, cela ne l’empêche pas de posséder un patrimoine matériel dont la valeur est considérable. A commencer par ses sources thermales. Auxquelles on peut ajouter sa blanchisserie qui ferait pâlir d’envie plus d’un professionnel du secteur. Pour faire bon poids bonne mesure, ajoutons-y quelques hectares de terrains constructibles de ci de là, un parc de verdure avec ses kiosques et son restaurant, et un théâtre à ciel ouvert utilisé pendant toute la saison estivale, moyennant paiement d’une redevance, par les organisateurs de spectacles. Et bien sûr, ajoutons encore dans le panier le fleuron de tout ce patrimoine, le navire amiral du thermalisme aixois (dixit Dord), les thermes Chevalley, le plus bel établissement thermal d’Europe (toujours dixit Dord). Des thermes inaugurés il y a un peu plus de 10 ans, avec 3 unités de soins ultramodernes, et un centre de bien-être très apprécié.

 

La valeur de tout ce patrimoine matériel dépasse très probablement les 70 millions d’euros. Financés en intégralité avec de l’argent public. Le votre, chers contribuables. Et on a beau chercher, on ne voit pas pourquoi ce patrimoine a été cédé à Valvital. Et encore moins pourquoi il a été cédé pour seulement 3 millions d’euros.

 

 

En l’espèce, il semble que l’évaluation faite de la valeur des thermes soit basée uniquement sur la valeur de l’entreprise. Une approche qui ne prend en compte que la rentabilité (réelle et potentielle) sans tenir compte le moins du monde de la valeur patrimoniale des biens de l’entreprise. C’est pour le moins surprenant dans le cas des thermes. Pour la bonne et simple raison que la majeure partie du patrimoine en question constitue leur outil de travail. Un outil indispensable et donc indissociable du reste de l’entreprise. Cédez le fond de commerce sans vendre l’outil de travail, et l’acheteur se retrouve avec une clientèle de 25.000 curistes générant 15 millions de chiffre d’affaires … mais c’est une clientèle virtuelle dont il ne peut rien faire pour la bonne et simple raison qu’il ne dispose d’aucun lieu pour l’accueillir, d’aucun moyen pour exercer son activité. Pourtant, dans l’évaluation des thermes, la valeur de son patrimoine a de toute évidence été totalement ignorée. C’est la seule explication plausible au fait que plus de 70 millions d’euros de patrimoine se retrouvent bradés pour 3 petits millions.

 

Ensuite, que la valeur vénale de l’entreprise ait été évaluée à la seule valeur du rachat de sa dette, pourquoi pas. Sur ce point, on rejoint même Dominique Dord quand il dit qu’une entreprise ne vaut que ce qu’un acheteur veut bien y mettre. Tout en regrettant que lui-même, au nom de la collectivité, ait choisi de ne pas proposer plus d’un euro symbolique. Tout en regrettant que depuis 10 ans, il ait refusé d’accorder une chance à la reprise des thermes aixois par une SEM qui aurait pu regrouper la ville, le département, la région, et des investisseurs privés.

 

 

RIEN N’OBLIGEAIT L’ÉTAT À VENDRE LES THERMES À VALVITAL


Que l’état choisisse de brader le patrimoine public à un tel point, c’est déjà surprenant. Encore que, ce n’est pas une première en la matière. Ce qui est encore plus surprenant, c’est que dans le cas présent, il lui était très facile de conserver ce patrimoine dans le giron public. Soit dans le domaine de l’état lui-même. Soit dans celui des collectivités locales. Lesquelles ont d’ailleurs financé en partie la construction de Chevalley. C’était très simple : il suffisait d’un côté de rétrocéder le patrimoine aux collectivités, pour un euro symbolique, et de l’autre côté de vendre le fond de commerce à qui en voudrait bien. En l’assortissant bien évidemment d’un droit d’usage du patrimoine sur une période assez longue (au moins 20 ans ?). Droit d’usage qui aurait pu être payant, la charge de l’entretien des bâtiments revenant alors aux collectivités propriétaires, ou gratuit, charge alors au preneur de supporter également les coûts d’entretien voire d’agencement.

 

Ce dernier schéma correspond d’ailleurs à ce qui a été fait dans l’aile sud des anciens thermes pour l’école Peyrefitte. En contrepartie d’un loyer dérisoire (5.000 euros par an les 3 premières années puis 10.000 euros par an depuis 2010), celle-ci occupe 1.000 m² au 1er étage. Une surface qu’elle a agencée à ses frais, et pour laquelle elle participe aux frais d’entretien (même si à côté elle n’a pas déboursé un centime pour les travaux de rénovation du hall et des ascenseurs, dont elle profite pourtant au quotidien).

 

Mais c’est un fait : l’état aurait pu transférer la propriété des thermes Chevalley et de l’ensemble du patrimoine aux collectivités publiques locales, qui auraient ensuite passé un accord avec un exploitant (Valvital ou autre) pour l’exercice de l’activité thermale. C’est d’ailleurs ce mode de fonctionnement qu’envisageait les socioprofessionnels aixois. Preuve supplémentaire que cette solution était possible, et que rien n’obligeait l’état à céder le patrimoine des thermes à Valvital (ou à un autre repreneur).

 

 

La question qui reste une fois que l’on a dit tout cela, c’est pourquoi diable avoir vendu le patrimoine public des thermes ? Et pourquoi l’avoir bradé à un prix aussi dérisoire ? S’il existe, parmi tous les décideurs impliqués dans cette affaire, une personne qui accepterait de céder son patrimoine personnel au 1/20ème de sa valeur, on aimerait bien la rencontrer. Pour qu’elle nous explique son raisonnement. Et aussi, accessoirement, pour lui acheter son patrimoine ! Parce que nous aussi on veut bien profiter de cadeaux aussi généreux. Et on veut bien parier quelques kopecks qu’on n’est pas les seuls dans ce cas !

 

Mais comme il est peu probable qu’il se trouve parmi les décideurs de la vente des thermes une personne qui accepterait de brader ainsi son patrimoine personnel, on aimerait bien que les décideurs en question nous expliquent pourquoi ils ont accepté de le faire, s’agissant du patrimoine public. Ils nous semble que tous les contribuables de France, dont une partie des impôts a servi à financer les thermes Chevalley, ont le droit à cette explication.

 

 


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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 09:11

EvaluationEntreprise.gifCombien valent les thermes Chevalley ? Très bonne question. Oui, combien valent leurs 3 unités de soins, les plus modernes d'Europe, leurs 3 parkings (souterrain et de surface), leur blanchisserie, leurs sources thermales, leur clientèle de 25.000 curistes, leurs 15 millions de chiffre d'affaires, leur parc et leur théâtre de verdure ... etc ? Question à laquelle Dord a répondu 1 euro (montant de l'offre de rachat qu'il a faite au nom de la ville). Question à laquelle Dord a ensuite répondu 3 millions d'euros (en déclarant qu'en payant ce prix, Valvital avait payé les thermes à leur juste valeur).

 

Le TOUR DE FRANCE DE L'EVALUATION D'ENTREPRISE (si si, ça existe vraiment) fait aujourd'hui étape à Annecy. Qui se dévoue pour aller poser la question à des spécialistes : combien valent (valaient) réellement les thermes Chevalley et tout leur patrimoine matériel et immatériel ?

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 07:45

http://a21.idata.over-blog.com/2/21/27/07/2009-12/ArbresMortels-2.jpgLe parc de Verdure, ses kiosques, son restaurant, son théâtre, son parking, font partie du patrimoine des thermes cédé à la société Valvital en février. Ce sont donc désormais des propriétés privées. Pour Dominique Dord, cela ne change rien pour les aixois. Si on imagine sans peine que Valvital ne va pas du jour au lendemain clore l’accès au parc, il n’en demeure pas moins que des choses ont d’ores et déjà changées.

 

Avant de voir ce qui à changé, intéressons-nous un instant au statut du parc de Verdure. Autrefois propriété du marquis d’Aix les Bains, l’actuel parc a été acquis conjointement par l’état, le département de la Savoie et la ville d’Aix les Bains en 1865. Cette acquisition était assortie d’une condition expresse (voir la délibération du conseil municipal d’Aix les Bains en date du 2 octobre 1865) : « Le Clos du marquis d'Aix sera maintenu à perpétuité et d'une manière incommutable à l'état de parc ou promenade publique ». Bien qu’en étant désormais la seule propriétaire privée, la société Valvital ne peut donc en aucune façon enlever à ce parc son caractère public. On peut alors se demander ce qui justifiait sa vente à une société privée. Il aurait été plus logique, plus cohérent, s’agissant d’un bien devant rester perpétuellement et incommutablement à l’état de promenade publique, qu’il continue d’appartenir au domaine public.

 

Pour Dominique Dord, il est normal que ce parc ait été vendu avec les thermes, parce qu’on y trouve le forage de la Reine Hortense. Et alors ? Poser le problème de cette façon, ce n’est pas poser la bonne question. La bonne question c’est « fallait-il vendre les sources thermales en même temps que l’établissement de Chevalley ? ». Il nous semble que la réponse s’impose d’elle-même : non ! (lire par ailleurs).

 

 

Venons-en maintenant à ce qui a d’ores et déjà changé pour les aixois et « leur » parc de Verdure. Certes, ils y ont toujours librement accès mais, contrairement à ce qu’affirme le député-maire, ce n’est pas le statu quo pour autant. Le parc est désormais une propriété privée. Ce faisant, et nonobstant ce qui précède, il nous semble donc que cette propriété échappe désormais au pouvoir de police du maire. Le Journal d’Aix les Bains évoquait récemment le cas de jeunes circulant à moto dans les allées du parc sous les yeux de policiers municipaux, sans que ceux-ci n’interviennent. Mais de quel droit l’auraient-ils fait ? Tout policiers municipaux qu’ils soient, ils ne disposent d’aucune autorité permettant de réglementer l’usage d’engins à moteur sur une propriété privée. Sauf en ce qui concerne d’éventuelles nuisances sonores. Mais s’agissant d’un parc situé en plein centre ville, difficile de verbaliser une moto qui a elle seule fait cent fois moins de bruit que la circulation automobile environnante.

 

ParcVerdure1.jpgAutre point qui a changé, la responsabilité en cas d’accident. Imaginons qu’un paisible curiste assis sur un banc soit blessé par la chute d’une branche. Ou bien qu’un marmot haut comme trois pommes manque de peu de se noyer dans la fontaine du parc. Celui-ci étant désormais une propriété privée, c’est le propriétaire qui pourrait être considéré comme seul et unique responsable.

 

De même que, en l’absence de convention, c’est à lui qu’incombe la charge de l’entretien du parc de Verdure. C’est donc aussi à lui que revient le droit d’aménager ce parc comme bon lui semble. Il pourrait ainsi décider de couper tous les arbres (pour éviter d’avoir à payer des dommages et intérêts à la victime d’une chute de branche), ou encore décider de ne plus mettre d’eau dans la fontaine (toujours pour éviter un procès et ses frais).

 

 

Alors, bien évidemment, Valvital a d’autres chats à fouetter. Oui, dans l’immédiat, dans la pratique quotidienne, rien ne change. Mais il semble néanmoins urgent de clarifier rapidement la situation. De définir précisément et sans ambiguïté qui fait quoi, qui est responsable de quoi, qui paie quoi.

 

Il est curieux que, dans un dossier qui était parait-il millimétré et où tout était soit disant prévu, personne n’ait pensé à ces détails qui n’en sont pas vraiment. Peut-être parce qu’il est difficile de courir deux lièvres à la fois. Et que la priorité c’était de privatiser les thermes, et surtout d’assurer le succès de Valvital (ou l’échec de l’offre aixoise, au choix).

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 07:45

eaux.jpgAvec la vente des thermes à Valvital, les sources thermales viennent elles aussi de changer de main. Et de passer du domaine public au domaine privé. Pourtant, rien ne justifie la vente de ces sources. Qui échappent désormais à tout contrôle public.

 

On peut comprendre que l’état ait voulu se séparer des thermes nationaux. La méthode employée est discutable, mais c’est un autre débat. On a en revanche plus de mal à comprendre que les collectivités locales (ville, agglo, à la tête desquels on trouve le même homme : Dord) ne se soient pas mobilisées du tout pour garder le contrôle de l’activité thermale, si importante pour l’économie du bassin aixois. Elles auraient pu le faire au travers du SEM. Dont l’opposition de gauche réclamait d’ailleurs la création depuis 10 ans (2001), sans que le maitre de la place Mollard daigne accorder à cette option une once d’intérêt. Mais ce que l’on ne comprend absolument pas du tout, c’est pourquoi la propriété des sources thermales a elle aussi été cédée à une société privée.

 

Désormais, l’utilisation de l’eau thermale dépend de la seule volonté des actionnaires d’une société privée. Autrement dit, Bernard Riac et ses acolytes sont en droit d’en faire ce qu’ils veulent. Ils en ont la maitrise exclusive et absolue. Impossible désormais pour une autre entreprise, ou pour une collectivé, de faire du thermalisme à Aix les Bains sans l’aval de Bernard Riac, puisque c’est lui qui détient la matière première, à savoir l’eau thermale, avec ses propriétés thérapeutiques. S’il n’a pas envie de la partager, personne ne peut l’y forcer. Et on voit mal pourquoi il partagerait : ce serait donner le bâton pour se faire battre. En pratique, il a désormais le monopole exclusif de l’eau thermale aixoise. Il est curieux qu’un libéral comme Dord, fervent défenseur de la libre concurrence, ne trouve rien à redire à cette situation.

 

L’avenir dira ce que Valvital (ou un autre futur propriétaire) fera de cette richesse naturelle qui n’aurait jamais du faire l’objet d’un tel monopole privé d’exploitation. En attendant, Bernard Riac pourrait avoir l’idée de faire comme une autre station thermale du centre de la France : vendre son eau thermale un peu partout en France et même à l’étranger. De l’eau vendue … en poudre ! Ca ne s’invente pas. Les propriétés thérapeutiques d’une eau thermale résident dans sa minéralisation. Il suffit donc de déshydrater l’eau (!) pour obtenir une poudre contenant tous les principes actifs. Une poudre moins lourde et plus facile à transporter que l’eau elle-même. Le client final n’a plus ensuite qu’à réhydrater la poudre avec une eau neutre, pour reconstituer une eau thermale quasi identique à l’originale. On ne dit pas que c’est ce que Valvital va faire. On dit juste que si jamais une telle idée vient à ses dirigeants, personne ne pourra les empêcher de le faire. Y compris si cette nouvelle activité de revente de poudre d’eau thermale se fait au détriment de l’activité thermale locale.

 

Il existait pourtant un moyen simple de se prémunir contre toute forme de dérive concernant l’exploitation de l’eau thermale, tout en garantissant le droit à une libre concurrence. Au lieu de céder les sources à Valvital, il suffisait de les conserver dans le domaine public, et de passer un contrat de mise à disposition de l’eau, pour le volume nécessaire à l’activité commerciale de l’établissement. Un tel contrat n’a rien d’exceptionnel. D’ailleurs Dord a su en mettre un similaire en place avec la SEAB qui, bien que n’étant aucunement propriétaire de la source de Mémard, dispose d’un droit d’exploitation et de revente sous forme d’eau de source en bouteille.

 

Pourquoi n’avoir pas procédé de même pour l’eau thermale ? C’est totalement incompréhensible. Et impardonnable. Encore plus impardonnable de la part d’un maire qui ne cesse de vanter les mérites de la station de Dax, avec ses 18 établissements privés utilisant une eau … publique.

 

 

 

 


Ci-dessous le schéma simplifié de circulation des eaux thermales d'Aix les Bains. Comme on peut le voir, les eaux acquièrent leur minéralisation en sous-sol, sur un périmètre qui, au sol, dépasse largement l'emprise des terrains appartenant aux thermes. Un argument supplémentaire pour s'opposer à l'exclusivité d'exploitation de l'eau thermale accordée à Valvital.

SchemaEauxThermalesAix.jpg


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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 07:44

Proprement époustouflants ! C’est ainsi que l’on peut qualifier les propos du député-maire aixois à propos des thermes, dans un long article que son fidèle DL vient de publier. Un DL plus fidèle que jamais, puisqu’il redonne longuement la parole à Dominique Dord, tout en s’abstenant de permettre à d’autres voix de donner leur point de vue. Et qu'apprend-on dans cet article ? Une chose stupéfiante : que les thermes ne valent rien et que leur patrimoine se limite à un parc en centre ville et à une ancienne villa en ruine.

 

Vous pouvez prendre connaissance de l’article en question sur le site du Journal d’Aix les Bains. Pour ce qui nous concerne, on en retiendra deux perles. La première : « l’offre [de rachat par la ville et les socioprofessionnels aixois, NDLR] s’est faite à l’euro symbolique parce que c’est la valeur des thermes ». Rappelons que la société Valvital emporté le marché en faisant une offre à 3 millions d’euros, assortie d’un paiement échelonné de la dette sociale des thermes, qui se situe entre 4,7 et 6 millions d’euros selon les sources. Soit en gros de l’ordre de 8 à 9 millions d’euros au total. Alors si les thermes ne valent réellement pas plus qu’un euro symbolique comme l’affirme Dominique Dord, Bernard Riac, PDG de Valvital, est un bien piètre homme d’affaires. Doublé d’un gestionnaire irresponsable. Et pour cause, quel patron digne de ce nom accepterait de payer 8 à 9 millions d’euros une entreprise qui en réalité ne vaudrait pas plus d’un euro ?

 

Or il se trouve qu’au vu du développement spectaculaire qu’a connu le groupe Compagnie Européenne des Bains (Valvital) ces dernières années, au vu de sa politique de forte croissance externe avec de nombreux rachats d’établissements thermaux, il est évident que son PDG Bernard Riac n’a rien d’un irresponsable ni d’un rigolo en matière d’affaires. Et donc que, contrairement à ce qu’affirme Dominique Dord, la valeur des thermes n’était sûrement pas d’un tout petit euro, mais bel et bien de plusieurs millions.

 

 

http://img.over-blog.com/225x300/2/21/27/07/2008-09/VillaChevalley4.jpgLa seconde perle que nous retiendrons vaut elle aussi son pesant de cacahuètes : « Le parc de Verdure n’a pas de valeur marchande, la villa Chevalley non plus ». Ces 2 éléments du patrimoine des thermes, cédés à Valvital, sont les seuls que Dord cite. S’il se limite à ces 2 seuls éléments, c’est pour apporter de l’eau à son moulin (à paroles), et pour essayer d’étayer sa thèse selon laquelle les thermes ne vaudraient pas plus d’un euro. Peine perdue. Commençons petit. Le parc de Verdure n’aurait pas de valeur marchande ? Première nouvelle. Si le parc est effectivement un espace public qui ne génère aucune recette, on ne peut pas en dire autant des kiosques, du bar restaurant, du théâtre et du parking. Autant d’éléments dont la mise à disposition et les activités représentent une incontestable valeur marchande. Quant à la villa Chevalley, elle a beau être en piteux état, c’est vraiment méconnaitre la valeur de l’immobilier sur Aix les Bains que d’affirmer qu’elle n’aurait aucune valeur marchande. Mais puisque Dord affirme le contraire, voici ce que nous proposons : Valvital n’a qu’à faire don de cette villa à la ville. Oui, on dit bien la donner. Et non pas la vendre. Car on ne vend pas quelque chose qui n’a aucune valeur marchande. Allez, chiche !? Et si cette proposition ne reçoit pas l’agrément des intéressés, on veut bien faire un geste, purement désintéressé : on propose très officiellement de racheter la villa Chevalley pour … un euro symbolique. Soit infiniment plus que la valeur marchande dont Dord l’affuble (pour les non mathématiciens, on rappelle que 1 que divise 0 égale l’infini).

 

Rotonde.jpgBon, ça, c’était pour les 2 seuls éléments du patrimoine des thermes que Dord cite. On voit déjà que, contrairement à ce qu’il dit, ces 2 éléments ont déjà une valeur marchande. Mais ce n’est rien en comparaison du reste. Ce reste dont Dord « oublie » de parler. Petit inventaire à la Prévert : plus de 25.000 curistes par an pour un chiffre d’affaires de près de 15 millions d’euros. Le droit d’usage exclusif des sources thermales, aux vertus thérapeutiques reconnues. Une blanchisserie industrielle en parfaitement état de fonctionnement. Quelques hectares de terrains constructibles, dont 3 à proximité immédiate du centre ville. Et surtout un complexe thermal quasiment neuf, qualifié par Dord « d’établissement le plus moderne d’Europe », comprenant 3 unités de soins et centre de bien-être, un parking souterrain de 3 niveaux. Et on passe sur quelques autres « babioles ». Eh bien tout ceci, à en croire notre gestionnaire d’exception (auto-appellation d’origine non contrôlée), ça n’a aucune valeur marchande ! Ca ne vaut pas plus d’un euro !

 

 

Alors, de deux choses l’une. Soit vous accordez du crédit aux propos du député-maire, soit vous ne leur en accorder aucun. Dans le second cas, il est sans doute temps de dépasser le stade du spectateur passif qui regarde faire sans rien dire. Dans le premier cas, vous pouvez tirer plusieurs conclusions, comme celles-ci par exemple :

 

- les thermes sont mal barrés avec à leur tête un hurluberlu qui accepte de payer 9 millions un machin qui en réalité ne vaut rien

- vous vous êtes fait avoir en achetant 10.000 euros une place de stationnement boulevard des Côtes

- vous vous êtes fait entubé en beauté en payant 150 euros du m² le terrain acheté pour construire votre maison

- vous allez devoir vous résigner à travailler jusqu’à votre mort, parce que la petite affaire que vous avez développée (une petite blanchisserie) ne vaut sûrement pas un kopeck, vu que celle des thermes, bien plus grande et bien plus moderne que la votre, n’a aucune valeur

- vous allez aller voir le patron de La Rotonde (bar restaurant situé dans le parc de Verdure) pour lui racheter son affaire pour une bouchée de pain (ce qui est une offre généreuse vu que son établissement n’a aucune valeur marchande)

- vous allez de ce pas racheter à Valvital la villa Chevalley, le théâtre de Verdure et son parking. Pour un euro symbolique, ce qui est là aussi très généreux compte tenu de leur valeur marchande nulle.

 

NOTA : n’hésitez pas, au cours des négociations pour ces 2 dernières transactions, à produire l’avis d’un expert pour convaincre vos interlocuteurs d’accepter vos offres. L’article du DL reprenant les propos de Dominique Dord sur la valeur de tous ces biens devrait suffire.

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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 12:33

Petite devinette thermale : qu’est-ce qui passe de zéro à trois millions d’euros en moins de deux jours ? Réponse : la « vraie » valeur des thermes d’Aix les Bains.

 

Enfin, leur valeur selon un expert en la matière, Dominique Dord. Le mercredi, dans le DL, Dord affirme que la valeur des thermes c’est un euro (symbolique). Et le vendredi dans l’Essor Savoyard, il y affirme que Valvital paye le juste prix avec les 3 millions d’euros versés à l’état (voirci-dessous extraits des 2 articles).

 

DordValeurThermesDL.jpg  DordValeurThermesEssor.jpg

A gauche l'article du DL, à droite celui de l'Essor. Deux jours les séparent.

Et les propos rapportés sont ceux de la même personne : Dord.

 

De zéro à trois millions d'euros en deux jours : il n'y a qu'Aix les Bains pour nous offrir des émotions comme ça !

 

Son compère député UMP de Savoie Hervé Gaymard avait enrichi la France (façon de parler) en la dotant d’une nouvelle unité de mesure applicable au secteur de l’immobilier : 1 Gaymard = 600 m². Dord le rejoint au panthéon des grands hommes en apportant lui aussi sa pierre à l’édifice. Le voila qui lui aussi donne son nom à une nouvelle unité, applicable aux rachats d’entreprises : le Dord/seconde, qui sert à mesurer la variation dans le temps de la valeur d’une entreprise. Concernant les thermes, cette mesure est de 17,361 Dord/s.

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