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11 août 2011 4 11 /08 /août /2011 07:45

UneEssor4aout2011.jpgLes occasions de se fendre la poire sont trop rares pour les laisser passer. Aussi vous recommande-t-on chaleureusement la lecture de l’article de l'Essor Savoyard du 4 août consacré à Musilac. Une longue suite de morceaux savoureux. A consommer sans modération mais sans pour autant perdre son sens critique.

 

Nota : les textes en italique sont extraits de l'article en question.

 

VICTIME ?

A tout seigneur, tout honneur. A savoir le titre en une, repris à l'identique en page intérieure. Musilac victime de son succès. On n'est pas sûr de bien comprendre. En quoi le festival lui-même est-il une victime dans cette histoire. Si victimes il y a, il faut plutôt les chercher du côté des riverains ou encore des pelouses de l'esplanade du lac.

 

 

TOUT EST SOUS CONTRÔLE

Ca se passerait presque de commentaires. On cite l'article de l'Essor : Le festival est obligatoirement soumis à de nombreuses normes, notamment des normes sonores. En régie, les décibels sont continuellement mesurés et surveillés. Ah bon, alors pendant la prestation des Chemical Brothers, c'était la pause pipi en régie ? Parce que de toute évidence, à ce moment (mais pas seulement à celui-là) les décibels dépassaient les normes. Et de loin. Pour notre part nous avons mesuré de longs moments à plus de 85 dB (le seuil de risque), à près de 1,5 km de distance de la scène. Avec plusieurs pics au-delà de 90 db !

 

Mais au fait, on y pense : puisque tout est continuellement mesuré et surveillé, les organisateurs doivent avoir un tracé continu du niveau sonore tout au long du festival. Voila un document qui serait fort intéressant à compulser. Surtout pour la justice qui va devoir instruire les plaintes déposées cette année.

 

 

RAPPORTE MÉDOR !

Musilac rapporte, c'est évident quand on regarde le nombre de festivaliers. Cette affirmation à l'emporte-pièce, on la doit bien évidemment à Dominique Dord. Qui est bien en mal de produire le moindre chiffre concret à l'appui de cette assertion assénée comme une vérité incontestable, mais qui l'est pourtant. Et qui tente de faire croire aux aixois que les dépenses de la ville pour Musilac se limitent (si on peut dire) aux 340.000 euros de subvention annuelle versée depuis 2002. Et tout le reste alors ? Pour venir au secours du maire, l’Essor n’hésite pas à citer le cas de l’hôtel Iroko, au Grand Port, principalement occupé par des techniciens. Fantastique, extraordinaire, alléluia, gloire, gloire ! Les deux tiers des chambres d’un hôtel occupé par les techniciens du festival, voila une preuve incontestable que Musilac rapporte à la ville et assure sa promotion touristique.

 

Précisons quand même que cela rapporte avant tout à l’hôtel, qui aurait par ailleurs sûrement fait le plein sans Musilac, avec la clientèle des juilletistes. Surtout à l’occasion d’un pont de 4 jours. Précisons aussi que les techniciens ne sont en rien des touristes, et qu’une fois leur boulot terminé à Aix les Bains, ils s’en vont le faire ailleurs. Précisons enfin que l’hôtel Iroko ne compte que 23 chambres, dont une quinzaine environ étaient occupés par des techniciens de Musilac. Le chiffre, bien faible, peine à convaincre de « l’extraordinaire impact du festival sur l’économie locale » …

 

Ceci étant, il n' a pas totalement tort notre maire. Vu le nombre de festivaliers, Musilac rapporte effectivement. A ses organisateurs ! 400.000 euros de bénéfice pour l'édition 2010 et ses 72.000 spectateurs. Avec 10.000 de mieux cette année, les finances de la SARL Musilac devraient rester au beau fixe. Petit détail (façon de parler) : 85% du bénéfice de 2010 provient de la seule subvention de la ville d'Aix les Bains. Ajoutez-y les subventions d'autres collectivités publiques, ainsi que les aides diverses en nature, et vous arrivez à ce résultat suprenant : 100% des bénéfices de la société privée organisatrice de Musilac proviennent de fonds publics.

 

 

FILS DE PUB

Pour en finir de rire (jaune) avec Musilac, voici une autre affirmation de notre bon député-maire : On serait incapable de financer une telle campagne de publicité, dit-il en parlant de la renommée que Musilac apporterait à Aix. Là encore, pas le moindre élément concret à se mettre sous la dent à propos de la dite renommée. Aucune étude sérieuse pour la mesurer.

 

Pourtant, rien qu'avec les subventions, la note est déjà de 3,4 M€ pour la ville depuis 2002. Soit peu ou prou 5 années du budget promotion et communication de l'OTT. 3,4 M€, ça fait déjà un beau budget pour une campagne de pub non ? Et pour pas mal d’autres choses aussi. Comme une salle des fêtes. Ou une médiathèque digne de ce nom. Ou des salles de répétition pour les groupes de musique de la ville et des environs. Ou encore pour ne pas augmenter de 42% les tarifs des cantines (avec 3,4 M€, les tarifs précédant les augmentations de 2009 auraient pu être maintenus durant presque 25 ans). Autant de choses dont, parait-il, la ville n’a pas les moyens.

 

 

LE MOT DE LA FIN

Impossible qu’il revienne à un autre qu’au maire de la ville. Qui en préambule à sa remarque concernant la campagne de pub (lire ci-dessus), y va de cette tirade grandiose : Ce qu’on ne pourra jamais évaluer et ce qui est pourtant le plus fort de cet évènement, ce sont les retombées indirectes. Aixoises, aixois, vous êtes priés de croire votre maire sur parole. D'après lui, les retombées indirectes sont impossibles à évaluer, mais il sait quand même, lui, qu’elles constituent le point fort de Musilac. Dit autrement, depuis des années la ville a dépensé des millions pour un évènement dont elle n’a pas la moindre idée des retombées qu’il lui apporte.

 

S’il se trouve un seul élu, parmi tous ceux qui se sont succédés aux affaires municipales depuis 2002, qui soit prêt à faire de même avec ses deniers personnels, qu’il se fasse connaître sans retard. On promet de lui faire ériger une statue sur l’esplanade du lac. Il pourra ainsi apprécier les décibels à souhait. Et on promet aussi de lui trouver tout un tas d’investissements à faire. Investissements dont les retombées pour son porte-monnaie seront … évidentes mais impossibles à évaluer. Au moins autant que le sont celles de Musilac. C’est dire si ça promet des affaires en or pour les intéressé(e)s qui devraient donc normalement se bousculer au portillon !

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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 07:45

AbsolumentDebordee.jpgZoé Shepard, vous connaissez ? Non, désolé pour les téléphages amateurs de séries hospitalières, Zoé Shepard n’a aucun rapport avec le docteur du même nom qui officie dans Grey’s Anatomy. Zoé Shepard, c’est le pseudo emprunté par Aurélie Boullet, fonctionnaire territoriale à la région Aquitaine, pour signer un livre intitulé « Absolument dé-bor-dée ! ».

 

Livre dont le sous-titre est « Comment faire les 35 heures en … un mois ! ». Et livre qui a valu à son auteure 4 mois de mise à pied. Ainsi que sans doute une sacrée bonne ambiance à son retour au travail, vu les portraits cruels qu’elle dresse de ses collègues (on n’ose pas écrire de travail) dans son ouvrage. Pamphlet réaliste pour les uns, livre outrancier et condescendant pour les autres, l’ouvrage en question a en tout cas fait débat. Ne l’ayant pas lu, et n’ayant au demeurant aucune envie de le lire, on se gardera bien de prendre position. Si on vous parle de ce livre aujourd’hui, c’est à propos de la vision qu’il donne de la communication municipale. Un internaute fidèle de nos pages nous a fait parvenir un extrait du livre, que vous trouverez ci-dessous. On laisse à chacun le soin de remplacer les noms des personnages par qui bon lui semblera. Non sans apporter quelques précisions, donnée par l’auteure dans son livre. « le Don » c’est le maire. Alix, la chef de bureau. Communicator, le chargé de com. Les Chiottards, la garde rapprochée du maire, incompétente, et composée de gens embauchés par protection.

 

Toute ressemblance avec la réalité serait à imputer à cette dernière. A noter qu’à Aix les Bains, notre « Don » à nous se déplace bien avec son hagiographe accroché à ses basques, appareil photo et/ou caméra en bandoulière. A cette différence près que l’hagiographe en question n’est pas un quelconque journaliste de la presse locale, mais un employé de la ville.

 

Juste un mot quand même concernant la polémique suscitée par ce livre. Dans un de ses articles (lire par ailleurs), le site Rue 89 rappelle que dans la fonction publique, les cadres perçoivent un salaire inférieur de 1.000 euros (en moyenne) à celui des cadres du privé. Oui, c’est vrai. Les cadres du public sont généralement moins bien payés que ceux du privé. Mais pour être juste, sans doute aurait-il fallu rappeler que les non cadres du public sont généralement mieux payés que ceux du privé …

 

Et maintenant voici, comme annoncé, l’extrait du livre d’Aurélie Boullet alias Zoé Shepard. Bonne lecture.

 

 

En me traînant au point de rendez-vous, je réalise qu'il y a pire que l'ennui au bureau.

 

L'ennui au bureau est confidentiel et il est aisé de s'inventer une vie professionnelle trépidante. Pour ce faire, il suffit d'attraper une pile de dossiers, d'en renverser une partie sur son bureau, de courir dans les couloirs avec l'autre partie sous le bras en adoptant un air oppressé et de clamer à tout crin combien on est dé-bor-dé.

 

La plupart des personnes du service sont du reste très au fait de cette loi d'airain qu'elles mettent en application dès que faire se peut.

 

Il est beaucoup plus délicat de simuler lorsque l'on joue les plantes vertes tout un après-midi, désagréablement coincée entre les membres les plus horripilants du Gang des Chiottards et le Don.

 

Je rejoins Alix et commence à m'avancer vers le Gang lorsque je suis aveuglée par une nuée de flashes à laquelle je réagis naturellement comme tout être humain normalement constitué. Et doté d'un sens de la politesse et de la poésie sans égal.

- C'est quoi ce bordel, encore ?

 

Entre deux pianotages frénétiques sur son BlackBerry, Alix manque de s'étrangler devant la stupidité de ma question :

- Ben, le service de presse de l'Élu, voyons !

 

Évidemment ...

 

Le moindre ruban d'inauguration coupé, le simple déplacement du Don d'un point A à un point B font l'objet d'articles aussi superficiels qu'inutiles dans la feuille de chou locale que Communicator compile dans une revue de presse aussi dense que l'action des élus est dérisoire. Sauf qu'aujourd'hui, le Don ne coupe rien et est plutôt statique, donc pourquoi avoir convoqué la presse ?

 

En fait de service de presse, je vois arriver le journaleux officiel du Don, son appareil photo dernier cri accroché au cou, façon touriste japonais devant la Pyramide du Louvre.

 

Le Don se déplace rarement sans son hagiographe. Enfin, la version du pauvre de Sulpice-Sévère, c'est-à-dire le Gros Bébert de la gazette locale, journaliste et photographe à ses heures. Alix s'avance, la tête haute, le regard droit, aux côtés de l'Élu de manière si solennelle que je m'attends à entendre résonner la 5ème symphonie de Beethoven d'un moment à l'autre. Pom pom pom pom ...

 

Le Don resserre sa cravate et s'approche, majestueux. Pom pom pom pom ...

 

Alix dégaine son BlackBerry. Personnellement, lorsque je vois le Don marcher, c'est immédiatement la musique des Bronzés font du ski qui me vient à l'esprit. Ah, mon mauvais esprit. Bébert commence à trottiner pour tenter d'emboîter le pas au Don et finit par carrément sprinter pour le rejoindre. Je les regarde s'éloigner de dos et m'attendris comme il se doit sur ce touchant spectacle : vus ainsi, on dirait une boule de pétanque et son cochonnet.

 

Son BlackBerry collé à l'oreille, Alix arrive et fait pivoter Bébert d'un geste expert pour qu'il prenne en photo le Don en train d'entrer dans une librairie. L'Élu ressent le besoin profond de se rendre dans les principales librairies des villes qu'il visite. Comme François Mitterrand ..., explique-t-elle lentement pour que Bébert retranscrive fidèlement ses paroles dans son futur article.

 

Comparer le Don à François Mitterrand est à peu près du même registre que comparer Miley Cyrus à Simone Signoret. Deux élus dans un cas, deux actrices dans l'autre. Rien à voir dans les deux cas. Pendant que le Don disparaît dans l'antre du savoir, le Gang des Chiottards s'aligne de part et d'autre de l'entrée, façon haie d'honneur. Je m'assieds sur une poubelle et dégaine mon iPod malgré le regard d'effroi que me lance Alix, en grande conversation avec son BlackBerry, sans doute pour négocier la location immédiate d'un tapis rouge.

 

Un quart d'heure plus tard, Mitterrand-Wannabe ressort de la librairie, l'air ravi, et annonce, à la consternation du Gang des Chiottards qui s'attendait sans nul doute à le voir dégainer un incunable de son sac en plastique :

- Ça valait le coup de venir, j'ai enfin réussi à trouver les deux albums qui manquaient à ma collection de Lucky Luke !

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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 07:45

L’édition 2012 de Musilac aura-t-elle lieu sur les terrains de l’aéroport de Chambéry-Aix, et non plus sur l’esplanade du lac ? Nombreux sont sans doute les riverains de ce quartier qui en rêvent. Mais comme chacun le sait, il y a loin du rêve à la réalité.

 

Bon, avant de susciter des espoirs aussi fous que vains, précisons d’emblée que l’édition 2012 de Musilac aura lieu … sur l’esplanade du lac. Pourquoi ? Mais simplement parce que Dord a dit que tant qu’il serait maire il en serait ainsi et pas autrement ! C’est ce qui s’appelle refermer le débat avant même de l’avoir ouvert. Remarquez, on commence à être habitués.

 

L’idée de peut-être déplacer Musilac sur l’aéroport a été émise par les écolos aixois. Une idée émise comme une simple hypothèse, une piste à étudier, un élément de débat, une suggestion. Idée balayée d’un revers de la main par la municipalité, qui s’en gausse. L’idée est-elle bonne ? On n’a pas d’avis sur la question. Est-elle réaliste ? Elle ne semble pas en tout cas être totalement irréaliste. Reste néanmoins que si c’est pour refaire pareil quelques kilomètres plus loin, on ne saisit pas bien l’intérêt. D’autant que les habitants des environs (le Bourget, le Tremblay, Voglans, le Viviers) risquent de ne pas l’entendre de cette oreille, si on peut dire.

 

Bon. Si on a quand même tenu à évoquer cette idée, c’est parce que pour voir comment elle pourrait être mise en œuvre, nous nous sommes rendus au belvédère qui s’offre à nous sur la route du col du Chat. Dans un esse de la route, on a un point de vue imprenable sur le lac, les montagnes et … l’aéroport. Et alors que nous prenions la photo ci-dessous, des touristes sont arrivés (lire la suite sous la photo).

AeroportAix.jpg 

Ils étaient cinq. Circulant dans deux voitures immatriculées dans un département du sud de la France. Visiblement deux sœurs avec leurs maris respectifs. Plus la fille d’un des deux couples. A vue de nez âgés de 45-50 ans. 20-25 ans pour la fille. Ils admirent le paysage (on ne peut leur donner tort !). Prennent des photos, en bons touristes qu’ils sont. Parlent fort, en bons méridionaux qu’ils sont. Et annoncent tout haut la suite de leur programme : aller voir les moines (traduction, aller visiter l’abbaye d’Hautecombe), puis aller déguster une petite friture. Au moment de regagner leurs véhicules, un des hommes demande à sa femme : « C’est quoi cette ville en face ? ». Silence. Personne ne semble savoir. L’homme s’avise de notre présence.

 

- vous êtes d’ici ?

- un peu oui

- je demande ça parce que comme vous prenez des photos, j’ai cru que vous étiez aussi des touristes. Mais si vous êtes d’ici, c’est quoi la ville en face ?

- comment ça, vous ne le savez pas ?

- et bé non !

- pourtant elle est renommée à travers tout le pays

- ah bon ?

- eh oui, c’est là que se tient chaque année Musilac

- Musi quoi ?

- Musilac, le plus grand festival pop-rock de Rhône-Alpes

- jamais entendu parler. Et toi Magalie ? lance-t-il à la jeune fille

- moi non plus, répond-elle

 

On vous passe la suite de l’échange, bien qu’il fût fort courtois et agréable.

 

Il faudra que l’office du tourisme pense à faire installer un panneau à ce belvédère. Un panneau sur lequel il serait inscrit : « En face de vous se situe la ville d’Aix les Bains, renommée dans toute la France grâce à son festival pop-rock Musilac ». Comme ça les touristes qui n’auront pas encore été touchés par la grâce de l’immense renommée apportée à la ville par Musilac se coucheront moins bêtes le soir.

 

 

Nous reviendrons après-demain (jeudi 11 août) sur cette idée de « délocaliser » Musilac du côté de l'aéroport. Avec dans nos valises quelques idées et propositions.

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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 07:45

Boviva.jpgIl parait que la ville rajeunit. Pas sa population en tout cas, pour laquelle c’est même le contraire (lire par ailleurs). Il faut dire qu’avec la politique immobilière pratiquée par la mairie depuis 10 ans, et avec l’explosion des prix qui en a découlé, les jeunes ménages ne sont pas vraiment en mesure d’emménager sur Aix. Sans parler de ceux qui, voyant la famille s’agrandir avec l’arrivée d’enfants, et devant emménager dans un logement plus grand, sont tout simplement contraints de quitter la ville faute de pouvoir y trouver un logement à portée de leur budget.

 

Lors des réunions de quartier, la municipalité ne manque pas de présenter dans son diaporama, telle ou telle nouvelle résidence en cours de construction ou qui vient d’être bâtie. Un peu comme si elle en était à la fois le maitre d’œuvre et le maitre d’ouvrage. On va pour cette fois lui griller la priorité, en évoquant dès à présent une nouvelle résidence qui devrait être livrée fin 2013. Elle sortira de terre dans le quartier du Petit Port. Sa cible : les séniors. Mais attention, pas n’importe quels séniors. Uniquement ceux fortunés. Qui auront les moyens de débourser 4.000 euros/m² pour acheter leur logement, ou de payer un loyer de plus de 800 euros (hors charges) pour un simple T3 de 60 m².

 

L’affaire pourrait aussi intéresser les investisseurs en mal de réductions d’impôts. Puisque l’opération est éligible au dispositif Scellier. Vous savez cette loi qui permet à des gens aisés de payer moins d’impôts tout en se constituant un patrimoine immobilier en achetant des appartements surévalués dont les loyers ne correspondent pas aux besoins des habitants.

 

Pour vous faire une idée, début août, le ticket d’entrée était à 149.146 euros pour un studio. Pour un 2 pièces, comptez au minimum 164.080 euros. Ca démarre à 200.743 euros pour un T3, et à 300.470 euros pour un T4. A ces prix-là, même si la résidence en question n’avait pas été une résidence « séniors », il est à peu près sûr que bien peu de « juniors » auraient eu les moyens de s’y installer.

 

 

On peut aussi s’interroger sur le bien-fondé de ce type de résidences. Sorte de ghettos dorés pour vieux riches. Où est donc la mixité générationnelle dans ce concept ? Faut-il donc que les vieux ne vivent qu’avec les vieux, que les riches ne vivent qu’avec les riches, et que surtout personne ne se mélange ? Curieuse conception d’une société juste, et de l’ouverture aux autres. Signe manifeste d’une société française qui ne cesse de se replier sur l’individualisme forcené. On n’en n’est pas encore aux villes privées à la mode étatsunienne (entre autres), mais gare, on y va tout droit !

 

 

Question bête : pourquoi le bureau de vente de la future résidence, qui sera située avenue du Petit Port, est-il implanté boulevard Barrier ? Où, au demeurant, il occupe allègrement 3 places de parking ...

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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 07:45

BlaBla.jpgRépondant aux récentes critiques des écologistes aixois d’EELV, le maire d’Aix les Bains étale son bla-bla dans le DL, mais ne fournit aucun élément concret ni aucun chiffre à l’appui de ses dires. Et comme l’office du tourisme (OTT) est tout aussi muet, il est plus que tentant de dire que ce silence n’est du qu’à une seule chose : l’inexistence de ces éléments concrets !

 

« IL Y A ASSEZ PEU D’ANTI ». AH BON ?

D’après D.DORD, il y aurait assez peu d’opposants ou de mécontents de Musilac. Ah bon ? Mais comment diable a-t-il fait pour mesurer leur nombre ? Y a-t-il eu une grande enquête réalisée auprès de toute la population ? Non. Y a-t-il eu un simple sondage ? Non plus. Le seul argument avancé par le maire, c’est qu’il n’y aurait personne à la réunion publique organisée avant la tenue du festival. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Pour autant que l’on sache, seuls les riverains immédiats, ceux qui doivent subir le bouclage du quartier et ses laissez-passer, sont conviés à cette réunion. Laquelle n’a pas pour but de débattre, mais juste de dire aux riverains « ça va se passer comme ça et pas autrement, faudra faire avec ! ». On comprend que personne ou presque ne s’y rende.

 

 

« FAIRE DU BRUIT DANS UN FESTIVAL ROCK, C’EST MALHEUREUSEMENT LA RÈGLE DU GENRE ». POSSIBLE, MAIS ÇA N’EXCUSE PAS TOUT !

Là encore, c’est le maire qui le dit. Difficile d’après lui de faire du rock sans décibels. Sur le fond, on ne peut pas lui donner totalement tort. Les rockeux ont souvent tendance à monter allègrement le son de leurs amplis. Mais pour autant, l’argument ne vole pas bien haut. Et n’excuse en aucune façon les débordements outranciers qui se produisent chaque année. Pour le concert des Chemical Brothers, on a pu mesurer un niveau sonore régulièrement au-dessus de 85 dB, dans un quartier situé à près de 1,5 km de la scène ! Petit rappel : 85 dB, c’est le seuil d’alerte à partir duquel des lésions auditives sont possibles. Si le maire se met à tolèrer les abus de la part de Musilac, voire carrément à les trouver normaux au prétexte qu’ils sont « la règle du genre », il va devenir difficile de faire appliquer la loi à Aix les Bains. Où on finit d’ailleurs par se demander ce qui l’emporte : la loi, ou bien les « règles d’usage ».

 

Que pensez-vous qu’il arriverait à un jeune qui se ferait arrêter par la police en raison de l’absence de pot d’échappement (et donc de la présence de beaucoup de bruit) sur son scooter, s’il arguait aux policiers que « dans les cités, c’est la règle du genre » ? Il y a peu de chances que les forces de l’ordre le laisse repartir sans le verbaliser. Il est même probable que son scooter serait saisi. Et il n’est pas improbable qu’on lui collerait en plus une amende pour outrage à agent. Pourtant, il n’aurait fait qu’employer pour sa défense le même argument que celui de D.DORD pour celle du déluge de décibels musilaciens. Si l’un est recevable, l’autre doit l’être aussi. Ou alors les deux doivents être irrecevables.

 

 

« LES HOTELIERS ET LES RESTAURATEURS ONT AFFICHÉ COMPLET ». COMPLET VESTON ?

Voila une fois de plus une affirmation bien péremptoire, qui demanderait à être étayée par la présentation d’éléments et de chiffres concrets. On se souvient des photos mises en ligne par le Journal d’Aix les Bains, et prise aux terrasses des restaurants du Grand Port pendant l’édition 2011 de Musilac : pas un consommateur en terrasse, alors que le temps et l’heure s’y prêtaient tous deux. Vous avez dit complets ? Mais quand bien même d’autres auraient fait le plein, encore faudrait-il être sûr que Musilac en soit bien la raison. Et comme personne ne prend la peine de le vérifier, on demeure sceptiques. D’autant qu’on doute qu’un WE de 14 juillet, en période de vacances estivales doublée d’un pont de 4 jours, Aix les Bains ne voit pas débarquer en ses murs des visiteurs attirés par autre chose que par Musilac. Ou alors si tel n’est pas le cas, c’est que la ville n’est vraiment pas une destination touristique attractive !

 

Il conviendrait par ailleurs d’établir une comparaison avec les périodes sans évènement particulier. Ainsi qu’une comparaison avec les autres évènements estivaux. Comme le Lac en Fête, ou encore le Navig’Aix. Des manifestations qui attirent beaucoup de monde (lire par ailleurs), sans coûter des centaines de milliers d’euros aux contribuables aixois …

 

 

« DES RETOMBÉES EN TERMES D’IMAGE ». LESQUELLES, POUR QUI, POUR COMBIEN ?

D.DORD parle de retombées en termes d’image pour la ville. Mais à quoi fait-il donc allusion ? Pas la moindre trace dans les rapports d’activité de l’OTT d’une quelconque étude sur l’impact de Musilac pour ce qui concerne l’image d’Aix les Bains auprès de la population française. Oui, on dit bien de la population française puisque, d’après le maire, les retombées ont une ampleur nationale. Rien que ça ! « On s’est constitué un pressbook d’envergure nationale » déclare-t-il. Euh, ça veut dire quoi au juste ça ? Il ajoute ensuite « Ca vaut toutes les campagnes de communication ». Ah bon ? Mais ça vaut combien au juste ce « pressbook d’envergure nationale » ? Plusieurs centaines de milliers d’euros chaque année. Mais combien précisément, ça demeure un secret bien gardé. Car au-delà de la subvention versée par l’OTT (donc hors du contrôle des élus, on se demande bien pourquoi) et qui serait cette année de 340.000 euros, il y a toute l’aide logistique directe ou indirecte fournie par la ville. De quoi atteindre 1 M€ par an écrivait récemment le Journal d’Aix les Bains.

 

A titre de comparaison, le budget total des toutes les actions de promotion et de communication menées par l’OTT en 2010 était de 618 K€. La subvention versée à Musilac, et qui n’est pas comprise dans ce total, représente déjà à elle seule 55% de ce budget. Rien que ce chiffre suffit à dire qu’on ne peut pas se contenter d’affirmations lancées à l’emporte-pièce à propos de présumées retombées d’envergure nationale. Il faut les mesurer, les quantifier, et voir combien chaque euro dépensé par la ville pour Musilac rapporte, et à qui.

 

 

Ce n’est sûrement pas une chose simple à faire. C’est en tout cas plus compliqué que de lancer de grandes imprécations à la face du public. Encore que … Il existe sans doute un ou deux petits trucs qui permettraient de se faire une idée des retombées de Musilac et de sa fréquentation. Par exemple en comparant les courbes d’évolution du nombre de spectateurs et de l’activité touristique de la ville. Ou encore en interrompant la tenue de Musilac pendant 1 ou 2 années, histoire de voir si cette activité en subit ou pas le contrecoup.

 

Mais comme il est fort probable qu’une telle alternative un jour échoit, on peut déjà vous livrer en avant-première le texte des prochains déclarations de la municipalité à propos de Musilac : « bla bla bla, bla bla bla, patati et patata, tournicoti tournicota … etc ! ».

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 07:46

Régulièrement, le rajeunissement de la ville revient comme un leitmotiv dans la communication officielle de la municipalité. Dernier exemple en date avec cette déclaration du maire : « ce festival [NDLR, Musilac]  est un phénomène accélérateur du rajeunissement de la ville ». Le rajeunissement de la ville, mythe ou réalité ?

 

Pour nous faire une idée, nous sommes allés à la pêche aux statistiques sur la population aixoise. Les derniers chiffres complets publiés par l’INSEE datent de 2008. Les précédents de 1999. Et a priori, l’INSEE n’est pas vraiment un institut de petits rigolos. Autant dire que les chiffres mis en ligne sur le site www.insee.fr sont dignes de confiance. Voici ceux concernant la population aixoise par tranche d’âge, présentés sous forme d’un graphique.

 PopulationAix1999-2008.jpgRépartition de la population d'Aix les Bains par tranche d'âge 1999 - 2008 (source INSEE)

 

Il faut une très mauvaise vue, ou une parfaite mauvaise fois pour ne pas constater quasiment au premier coup d’œil qu’entre 1999 et 2008, la population aixoise n’a pas rajeunie. Elle a au contraire vieillie. Grosso modo, en 1999, les moins de 45 ans représentaient 55% de la population. En 2008, ils ne représentent plus que 51% environ.

 

Un constat incontestable, mais qui n’empêche pas pour autant la municipalité de dire le très exact contraire. En toute bonne foi ?

 

Et ce n’est pas la politique immobilière conduite sur Aix depuis une décennie qui va contribuer à inverser cette tendance démographique. Entre la pénurie entretenue de logements sociaux, et la part belle faite aux résidences dites de standing, les prix ne cessent de grimper. Avec ce constat, émanant du PLH (programme local pour l’habitat) de la CALB : pour espérer devenir propriétaire de son logement sur Aix aujourd’hui, il faut disposer d’au moins 3.500 euros nets de revenus mensuels. Voila qui n’est pas à la portée des premiers venus. Et encore moins parmi les jeunes, qui n’ont plus qu’à passer leur chemin et aller voir ailleurs.

 

Notez bien qu’on ne porte pas de jugement sur la valeur qualitative de ce vieillissement de la population aixoise. Est-ce un mal ou un bien ? On n’en sait rien. Mais ce dont on est sûr en revanche, c’est qu’il y a bien vieillissement, et non rajeunissement.

 

 

LE MOT DE LA FIN

Pour pratiquer cette municipalité depuis maintenant pas mal de temps, on dispose en quelque sorte de son « mode d’emploi ». Aussi peut-on facilement deviner par avance la réponse qu’elle pourrait faire aux quelques lignes ci-dessus. Du genre « quand on dit que la ville rajeunit, on ne veut pas dire que sa population rajeunit, mais plutôt que la ville rajeunit dans son image, dans son esprit ». Enfin quelque chose dans ce goût-là quoi. Ben voyons ! Si Milka ne l’avait pas déjà inventé, sûr que cette municipalité nous sortirait de son chapeau le coup de la marmotte qui met le chocolat dans le papier d’alu.

 

On pourrait nous reprocher de faire les questions et les réponses. Mais que voulez-vous, on a fini par beaucoup apprendre en écoutant les interventions publiques de nos élus …

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 07:45

« Cyclistes, vous empruntez cet bande cyclable à vos risques et périls. Le Conseil Général de la Savoie, à l’origine de son aménagement, décline toute responsabilité en cas d’accident. ». Voila le panneau qui devrait figurer à Terre-Nue et à la plage du Rowing, points de départ de bandes cyclables plus que dangereuses dès que la circulation se fait un peu dense. C'est-à-dire à peu près tous les week-ends et toutes les fins d'après-midi à la belle saison, quand la météo est de la partie.

 

Certes, pour aller d’Aix aux Mottets, il existe désormais une promenade au fil de l’eau, accessible aux cyclistes. Mais aussi aux rollers, aux piétons, aux poussettes … etc. Autant d’usagers qui ne sont pas vraiment faits pour cohabiter, pour la bonne et simple raison qu’ils n’avancent pas à la même vitesse. Ce n’est pas pour rien que les trottoirs sont réservés aux piétons et interdits aux cyclistes. Reste juste à comprendre pourquoi ce mode de fonctionnement logique et de bon sens appliqué aux trottoirs n’a pas été reconduit sur les bords du lac. On avoue ne pas avoir la moindre idée de la réponse. La vocation de promenade familiale ne faisant pas tout.

 

A noter que dans sa charte cyclable, la FFCT, qui gère le label « ville cyclotouristique » auquel Aix les Bains est candidate, recommande de ne pas réaliser de cheminement mixte. L’illustration ci-dessous, extraite de la dite charte, est on ne peut plus explicite.

CharteCyclableVoiesMixtes.jpg

Et la FFCT de conclure que « Cette situation [NDLR : les cheminements mixtes] ne doit pas perdurer, aucun des usagers qu'ils soient piétons, (valides, non voyants ou mal malentendants), PMR ou cyclistes, ne s'y retrouve. Les problèmes d'insécurité routière liés à une mauvaise organisation de la cohabitation, doivent être pris en compte rapidement. L'éducation, l'information et la sensibilisation, si elles sont nécessaires, ne régleront pas ces problèmes. ».

 

Apparemment le message n'est pas parvenu jusqu'aux oreilles de nos décideurs locaux.

 

 

Quoi qu’il en soit, sauf à l’emprunter quand elle est déserte, cette promenade n’est en aucun cas destinée aux cyclistes qui « envoient du gros ». Autrement dit des cyclistes, et ils sont légion, qui aiment rouler vite. Pour eux, le « bon » itinéraire, ce sont les bandes cyclables le long de la RD1201. Ces fameuses bandes cyclables qui, dès que la circulation devient dense, regorgent de pièges dangereux. A commencer par les voitures qui y stationnent en toute illégalité, mais sans que les autorités ne semblent vouloir les verbaliser. Et encore moins les mettre en fourrière. Exemple avec la photo ci-dessous, prise à hauteur du parking des Séselets. Mais on retrouve la même chose à hauteur de la plage du Rowing, jusqu’au nouveau rond-point de l’hôtel du poète.

StationnementPisteCyclableSeselets.jpg

Mais le pire, ce sont les motos. Ou plus exactement les écarts brutaux que font les voitures pour leur céder le passage. Qu’un automobiliste soit courtois envers un deux-roues motorisé en lui facilitant le passage à gauche, c’est bien. Mais quand cela se traduit, comme c’est souvent le cas, par un brutal écart à droite sans prendre la peine de regarder si un cycliste arrive dans la bande de circulation qui lui est pourtant réservée, alors là c’est une autre histoire ! Dimanche dernier, les voitures roulaient au pas de l’hôtel du poète jusqu’à Terre-Nue. Ne reculant devant aucun sacrifice, nous avons enfourché nos vélos et nous avons emprunté la bande cyclable d’un bout à l’autre, remontant toute la file de voitures. Résultat : on a bien failli se faire renverser une bonne vingtaine de fois chacun. Avec parfois des automobilistes qui vont jusqu’à couper complètement la bande cyclable, et qui en plus vous engueulent quand vous leur faites gentiment remarquer qu’ils n’ont rien à y faire, et surtout qu’ils pourraient faire attention aux cyclistes avant d’y pénétrer. Sans parler des entrées et sorties des ronds-points, endroits « privilégiés » où la quasi-totalité des voitures coupent la bande cyclable. Et là non plus, pas de doute possible : l'éducation, l'information et la sensibilisation, si elles sont nécessaires, ne régleront pas les problèmes.

RD1201.jpg

Des problèmes qu’il était pourtant très facile d’éviter. En aménageant l’espace routier autrement. En observant la photo ci-dessus, on voit que la RD1201 se compose d’une bande cyclable, d’une voie de circulation, d’un terre-plein central, d’une autre voie de circulation et enfin d’une autre bande cyclable. Le terre-plein étant composé d’une zone centrale végétalisée, encadrée par deux « trottoirs » en béton désactivé. Sans rien changer au budget du chantier, il était tout à fait possible de réunir les deux voies de circulation, éventuellement en les séparant par une surélévation en béton désactivé. Puis de mettre la zone végétalisée. Et enfin de faire une piste cyclable bidirectionnelle plus large que les deux bandes actuelles réunies.

 

Les cyclistes auraient été bien plus en sécurité. Encore une occasion manquée qu'on ne retrouvera pas de sitôt …

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 07:45

OTTaix.jpg617.803,52 euros. C’est le montant consacré en 2010 par l’office du tourisme et du thermalisme d’Aix les Bains aux actions de promotion de la ville. Est-ce beaucoup, est-ce peu ? Là n’est pas la question du jour. Pour le moment, ce qui nous intéresse dans ce chiffre c’est sa comparaison avec un autre.

 

Mais avant d’en venir là, rappelons quelques éléments préliminaires. Les actions de promotion menée par l’OTT sont multiples et diverses. Normal, cet organisme richement doté par la mairie (près de 3 M€ de subvention annuelle) est le seul à gérer l’aspect promotionnel. Son champ d’intervention est donc vaste : congrès, tourisme d’affaires, tourisme tout court, thermalisme, station nautique … etc. Et les actions menées revêtent elles aussi des formes diverses et variées : campagnes de publicité dans la presse, reportages télés et radios, stands sur des salons (dont celui des Thermalies), campagnes de mailing, site web … etc. Bref, autant dire que les actions de promotion conduites par l’OTT touchent toutes les facettes de la ville, tous les publics, et ce pour des visites ou des séjours tout au long de l’année. Avec à la clé de belles espèces sonnantes et trébuchantes injectées dans l’économie locale. On peut notamment rappeler, à titre d’exemple, que d’après le CNETH (conseil national des exploitants thermaux), un curiste dépense en moyenne, en sus du prix de sa cure, 1.400 euros durant ses 18 jours de soins. Soit 35 M€ pour les quelques 25.000 curistes de 2010. Oui, vous avez bien lu : 35 millions d’euros !

 

On vous parlait plus haut de comparaison. Il est temps d’y venir. Si nos calculs sont bons, et a priori ils le sont1, la ville d’Aix les Bains dépense donc moins chaque année en actions de promotion pour toutes ses activités et offres qu’elle n’en dépense en subventions et aides directes pour le seul festival Musilac. Festival qui ne dure que 3 jours, et pour lequel aucune mesure sérieuse des retombées économiques n’existe.

 

Mais pas besoin de grandes études statistiques pour voir que Musilac est très loin de pouvoir simplement approcher les retombées apportées par le thermalisme. Même avec sa fréquentation record de 2011 (82.000 spectateurs). Pour atteindre les 35 M€ de retombées du thermalisme, il faudrait que chaque spectateur de Musilac dépense près de 427 euros (en sus du prix de son billet) dans les commerces ou hébergements locaux. Autant vous dire qu’on est loin, très loin du compte. A des années-lumière même !

 

 

Il ne s’agit pas de faire de « l’antimusilacisme » primaire. Ni de se focaliser sur le seul problème du bruit. Qui n’est qu’un des problèmes, parmi les nombreux posés par Musilac. Son financement en est un autre. Verser plusieurs centaines de milliers d’euros chaque année à une société privée qui fait des bénéfices, ce n’est déjà pas très « raisonnable ». Mais le faire sans mesurer l’impact du festival sur l’économie locale, c’est encore pire ! D’après Dominique Dord, Musilac assurerait une renommée extraordinaire à Aix les Bains. Une affirmation lancée sur les ondes d’une radio locale, mais qui ne repose sur aucun élément tangible. Et en aval de laquelle l’intéressé est bien en peine de fournir des éléments chiffrés précis permettant d’apprécier ce que cette extraordinaire renommée (sic) apporterait à l’économie locale.

 

Une chose est sûre : 10.000 curistes de plus (soit 35.000 par an, fréquentation de l’année 2000, avant les « 10 glorieuses Dord »), c’est 14 M€ injectés en plus dans l’économie locale. Autant dire que l’extraordinaire renommée (re-sic) apportée par Musilac, si tant est qu’elle existe vraiment, ne pèse de toute façon pas bien lourd dans la balance. Et que tout cet argent balancé dans Musilac serait sans doute bien mieux employé à d’autres usages promotionnels. 1.000 curistes de plus, c’est 1,4 M€ en plus dans l’économie de la ville. Reste à savoir combien il faut que l’OTT dépense pour arriver à faire venir 1.000 curistes de plus. On ne le sait pas, mais on veut bien mettre une main au feu que ce n’est sûrement les centaines de milliers d’euros mis chaque année dans Musilac !

 

 

LE MOT DE LA FIN

La semaine dernière, le groupe local EELV (Europe Ecologie Les Verts) a diffusé un communiqué à propos de Musilac, appelant à une large concertation sur l’avenir du festival (lire par ailleurs). Le DL s’est fendu avant-hier d’un article reprenant les grandes lignes de ce communiqué, et donnant également une sorte de droit de réponse au maire de la ville. Sur le fond, c’est plutôt bien d’avoir dans un même article les points de vue des différentes parties. Ce serait réellement bien si, quand c’est la municipalité qui s’exprimer sur telle ou telle question ou tel ou tel projet, le DL donnait aussi la parole aux autres. Ce qui n’est que très rarement le cas.

 

Bref, l’article du DL reprend des propos de D.DORD dans lesquels il reproche à M.TROUILLET [secrétaire du groupe local EELV, NDLR] de « ne pas s’être préoccupé des subventions de la mairie quand la société gérant le festival Musilac était en déficit ». Voila un sacré argument qui ne vole pas bien haut ! Et qui appelle au moins deux commentaires. Tout d’abord, sauf erreur de notre part, la création du groupe local EELV est très récente, et remonte à l’automne 2009. Que les écolos aixois ne se soient pas emparés immédiatement du dossier Musilac n’a donc rien de choquant en soi. Ensuite, et surtout, l’argument (mais faut-il vraiment le qualifier ainsi ?) avancé par D.DORD ne répond en rien à la question de fond : l’argent des contribuables aixois doit-il servir à financer les bénéfices de la SARL Musilac ?

 

 

 

1 On reste cependant prudents, tant il est vrai qu’obtenir des informations précises sur les dépenses de la ville et de l’OTT pour Musilac relève de la gageure. Ce n’est pas pour rien que ce festival est subventionné par l’OTT, échappant ainsi au contrôle des élus et au droit de regard des citoyens. Lesquels n’ont en revanche aucun mal à trouver les montants des subventions versées aux autres festivals dans les comptes de la mairie.

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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 07:46

Les promeneurs qui empruntent la toute nouvelle promenade des bords du lac entre le Lido et Aix ont la désagréable surprise, en arrivant sur Aix, de tomber nez à nez avec des grillages bien inesthétiques. Grillages dont on sait désormais qu’ils sont provisoires, et qu’ils seront démontés aussitôt la saison estivale terminée (lire par ailleurs).

 

Un peu plus au sud, à hauteur de l’ancienne discothèque la Favela, c’est une barrière de chantier en bois qui succède brutalement (photo ci-dessous), là aussi sans raison apparente, aux barrières métalliques que l’on retrouve partout ailleurs le long de cette promenade au fil de l’eau. BarriereLacFavela.jpg

Tous les goûts étant dans la nature, on se gardera bien de dire si ces barrières en bois sont plus ou moins esthétiques que les grillages installés un peu plus loin. Reste qu’elles présentent au moins un avantage. Les promeneurs ont su se les approprier, et en faire des objets « d’art environnemental ». Encore appelé « art nature », ou « art in situ ». Cette tendance de l'art contemporain, utilisant le cadre et les matériaux de la nature (bois, terre, pierres, sable, rocher, etc.) pour composer des œuvres qui sont le plus souvent à l'extérieur, exposées aux éléments, et soumises à l'érosion naturelle. Ici, il s’agit de simples galets empilés sur les poteaux soutenant les barrières.

 

Pas de quoi casser des barres ? Et alors ? L’art appartient à tout le monde. Et ce n’est pas parce qu’il ne se vend pas plusieurs milliers ou millions d’euros dans une quelconque galerie qu’il n’a pas le droit au statut d’œuvre !

ArtNature1.jpg

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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 07:45

GrillageProvisoire.jpgFin juin, nous nous étonnions de découvrir, sur la nouvelle promenade des berges du lac, de bien disgracieux grillages. Installés à l’arrivée sur Aix les Bains, ils dénotaient par rapport aux jolies barrières installées sur tout le reste du parcours. Et donnaient une bien piètre image de la ville (lire par ailleurs). Depuis, et on n’espère que ce n’est pas simplement en réaction à notre article, le conseil général de la Savoie a fait installer des panneaux indiquant que ces grillages étaient là à titre provisoire (photo ci-dessus à droite).

 

PoubellesVerre.jpgVoila donc des grillages provisoires que l’on peut qualifier des Port-Salut. Car c’est écrit dessus ! Et même écrit avec soin. Sur ces grillages désormais provisoires mais néanmoins toujours aussi inesthétiques, le conseil général a pris soin de se fendre de jolis panneaux sérigraphiés en couleur. Avec logo de la collectivité, image de synthèse du projet et tout le toutim. Tout ça pour un panneau dont la durée de vie ne devrait pas dépasser les deux mois tout au plus puisque, comme il est indiqué, les aménagements définitifs seront faits après la saison estivale. Laquelle se termine fin août, avant la fin de l’été lui-même. La comparaison avec les panneaux définitifs (?) apposés sur les poubelles spécial verre tout au long du parcours des bords du lac est amusante à faire. Sur les grillages provisoires, des panneaux définitifs. Et sur les poubelles définitives, des panneaux qui vont avoir bien du mal à durer, étant composés de simples feuilles A4 imprimées maison, et enveloppées dans des pochettes plastiques de récupération fixés à l’aide de punaises dépareillées (photo ci-dessus à gauche).

 

Quoi qu’il en soit, jolis panneaux sérigraphiés ou pas, cela n’explique toujours pas le pourquoi du comment des ces hideux grillages provisoires. Rupture de stock ? Retard dans le chantier ? Ce qui est sûr, c’est que la création d’un nouveau cap à hauteur de l’hôtel du poète n’y est pour rien. Au mieux, cette réalisation n’interviendra qu’en 2012. Alors même que le remplacement des grillages provisoires interviendra lui dès la fin de la saison estivale.

 

A propos de la création de ce cap, on aimerait bien savoir où le conseil général entend aller chercher les matériaux de remblai nécessaire à sa réalisation. On espère que ces milliers de m3 ne seront pas acheminés sur place par une noria de camions. Ca la foutrait mal pour un projet qui se veut « 100% développement durable ». Durable, durable, c’est vite dit. En tout cas les grillages aixois ne peuvent pas en dire autant

GrandLacDurable.jpg

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